Né en Sicile [1] il fut élève d’Empédocle d’Agrigente [2] avec qui il apprit la rhétorique [3]. Sophiste [4], il enseignait l’art de persuader.
Gorgias pose la force du langage, son pouvoir sur les esprits, par l’argumentation, et sur les émotions, par le rythme et les effets sonores. Ce pouvoir peut être bien ou mal utilisé, la“ technè rhêtorikè” ne garantit ni n’élève ni la moralité de celui qui l’emploie, il s’agit d’un instrument neutre. En cela, Gorgias est le fondateur du pragmatisme rhétoricien, opposé à l’idéalisme philosophique à la manière de Platon.
Gorgias semble être l’un des premiers à développer l’idée que l’orateur peut aider les États à faire des choix politiques, parce que sa “technè” lui permet d’analyser la situation, de convaincre en vue de l’action.
En dehors de son traité d’ordre métaphysique dont Sextus Empiricus nous a conservé un extrait, on possède de Gorgias 2 courts plaidoyers, Pour “Hélène” et Pour “Palamède”. On peut y voir des exemples des procédés stylistiques et sonores dont il fait la théorie.