Il naît sur la rive droite de l’Onon [1] dans la Russie actuelle, près de la frontière avec la Mongolie. A 9 ans après l’assassinat de son père, craignant pour sa vie, il s’enfuit dans les montagnes mais il fut capturé par l’ennemi de sa famille, Targutaï, du clan des Taïdjioutes [2]. Il s’échappe. Alors, sa renommée grandit et de nombreux jeunes gens avides d’aventures le rejoignent.
Ses premières victoires décisives interviennent en 1201 face aux Turcs naïmans, [3] aux Tatars [4] et à ses rivaux mongols, les Taïdjioutes.
En 1202, les Tatars sont écrasés définitivement et incorporés à l’armée mongole. En 1203 il revient vers les sources de la Tola et bat les troupes Kereyit [5] qui sont désormais incorporées dans les troupes mongoles. Il épouse Börte, une des nièces de Toghril et donne l’autre, Sorgaqtani, en mariage à son fils Tului. En 1204 il bat les Naïman ; le roi Tayang est tué, son fils Kütchlüg s’enfuit chez les Qara-Khitaï [6], Gengis Khan prend Gürbesü, nièce de Tayang, comme épouse. Les Ouïghour [7], qui étaient au service des Naïman, passent au service de Gengis Khan et lui confient le sceau royal. Les Merkit [8] sont également battus ; leur chef s’enfuit.
En 1206 le Kouriltaï [9] le consacre chef suprême des Mongols. Il sera désormais connu sous le nom de Gengis Khan, le "souverain universel". La même année il se lance à l’assaut de la Chine, après s’être rendu maître de la Mongolie. Il commence par s’attaquer au peuple des Tangouts [10], établi dans les marches du nord-ouest. En 1209, les Tangouts sont vaincus et il cherche à s’emparer des places fortes de la Grande Muraille, qui protègent Pékin. Mais l’armée mongole, faite quasi-exclusivement de cavalerie, n’est pas habituée aux sièges et reste pendant 2 ans au pied de la Grande Muraille. En 1213, il parvient à franchir la Grande Muraille et arrive dans la plaine de Pékin. Il saccage les campagnes, pille les villages et établit le blocus de Pékin. Au cours d’une trêve, les Jin [11] se réfugient plus au sud, à Kaifeng [12]. il en profite pour s’emparer de Pékin en 1215.
La population est massacrée, la ville incendiée et presque entièrement rasée. Il se tourne alors vers l’ouest et conquiert l’empire des Turcs Kara-Khitans [13] et en 1218, il est maître de toute la haute Asie.
En 1219, il laisse ses lieutenants continuer la conquête de la Chine et se lance dans une campagne contre le Türkestan et l’Iran. En 1220, il défait les Bulgares et les Russes. La menace mongole fait trembler l’Europe.
Cet homme alors âgé, bon vivant, amateur de festins, est aussi un personnage complexe. Il serait faux de voir en lui un barbare inculte : dans Karakorum [14], sa capitale, nestoriens, musulmans chiites et sunnites, mazdéens, bouddhistes, brahmanistes, taoïstes et même chrétiens romains viennent discuter religion et philosophie ; il les écoute avec intérêt.
Il revient en Chine en 1227, à cause d’une révolte Tangout. Il meurt après avoir remporté la victoire, le 18 août 1227. On ne sut jamais si ce fut de maladie ou d’empoisonnement.
Gengis Khan laisse à son fils Ogodai le soin d’étendre les conquêtes vers la Perse, la Chine, l’Ukraine et la Hongrie.