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Cornelis de Witt ou Corneille de Witt

lundi 18 novembre 2024, par lucien jallamion

Cornelis de Witt ou Corneille de Witt (1623-1672)

Homme d’État néerlandais

En 1650, Cornelis de Witt devient bourgmestre [1] de Dordrecht [2] et membre des États de Hollande et de Frise-Occidentale [3]. Il est ensuite nommé au poste important de gouverneur de Putten [4] et bailli [5] de Beierland [6].

Il s’associe plus étroitement avec son frère Johan de Witt, le Grand-pensionnaire [7], et le soutient tout au long de sa carrière avec une grande détermination et efficacité.

En 1667, il est choisi par les États de Hollande pour accompagner l’amiral Michiel de Ruyter dans le fameux raid sur la Medway [8] durant lequel il se distingue par sa fraîcheur et son intrépidité. En 1672, il accompagne de nouveau Ruyter et prend une part honorable dans la bataille de Solebay [9] contre les flottes alliées anglaise et française. Contraint par la maladie de quitter la mer, il trouve à son retour Dordrecht aux mains du parti orangiste [10]. Lui et son frère sont l’objet de suspicion et livrés à la vindicte populaire. Sur la base de fausses accusations de trahison, il est arrêté. Soumis à la torture, il refuse d’avouer et est condamné au bannissement.

Victime d’un complot soigneusement organisé par les Orangistes Johan Kievit et l’amiral Cornelis Tromp , il est lynché par la foule, qui tue également son frère qui devait être libéré le jour même. Leurs cœurs et leurs corps horriblement mutilés sont exposés à la foule comme des trophées.

Aujourd’hui, cet événement est considéré par les Néerlandais comme la période la plus honteuse de l’histoire des Pays-Bas.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Cornelis de Witt »

Notes

[1] Le bourgmestre est le détenteur du pouvoir exécutif au niveau communal, en Allemagne, en Autriche, en Belgique, en Hongrie, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Pologne, au Liechtenstein et en République démocratique du Congo. Ce titre correspond à celui de maire en France et au Canada, ou à celui de syndic, de maire ou de président de commune en Suisse.

[2] Dordrecht est une commune de la province de Hollande-Méridionale et une ville néerlandaise. C’est la ville la plus vieille de Hollande, région regroupant les actuelles provinces de Hollande-Septentrionale et de Hollande-Méridionale. Dordrecht fait partie de la conurbation de la Randstad

[3] Les États de Hollande et de Frise-Occidentale est le nom d’un corps représentatif et législatif des villes, de la noblesse ainsi que des communautés rurales néerlandaises jusqu’en 1795, année où les Français envahissent les Provinces-Unies. Mieux structurée, plus populeuse et plus riche que les autres provinces, la Hollande se révèle être, à certains moments de l’histoire de la République néerlandaise, le pivot des décisions politiques, les États de Hollande supplantant de facto la suprématie de la Généralité (États généraux) à la tête de l’Union.

[4] Voorne-Putten est une île néerlandaise de la province de Hollande-Méridionale. Elle est délimitée par le Haringvliet au sud, la Spui à l’est, la Vieille Meuse et le Brielse Meer au nord et la Mer du Nord à l’ouest. Elle est située directement au sud du complexe industrialo-portuaire de Rotterdam. Elle a été formée par l’union de deux îles distinctes : Voorne à l’ouest et Putten à l’est. Les deux îles ont été reliées par l’ensablement de la riviève Bernisse qui les séparait ; la Bernisse a été draguée depuis. Le canal de Voorne, qui sépare l’île en deux parties égales, ne corresponds pas exactement au tracé des deux anciennes îles. Putten est beaucoup plus petite que Voorne et est presque entièrement occupée par la commune de Spijkenisse.

[5] Le bailli était, dans l’Ancien Régime français, un officier de judicature représentant de l’autorité du roi ou du prince dans le bailliage, chargé de faire appliquer la justice et de contrôler l’administration en son nom. Il s’agissait de l’équivalent de nos actuels préfets. La juridiction dont est responsable un bailli s’appelle un bailliage. En France méridionale, le terme généralement utilisé était sénéchal et la circonscription la sénéchaussée. En Provence, les couples de mots « bayle », « baillie » et « viguier », « viguerie » étaient répandus. Les bailliages ont été établis au 12ème siècle sur le domaine royal, notamment par Philippe Auguste. Il était à l’origine porté par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs. Leur juridiction, régularisée avec les Capétiens fut d’abord très étendue ; mais l’abus qu’ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire. Vers le 16ème siècle, le rôle du « bailli » était devenu simplement honorifique, le lieutenant général du bailliage et d’autres officiers se répartissant son pouvoir. Néanmoins, leur office était noble et d’épée ; Charles IX, en 1560, les déclara officiers de robe courte.

[6] Oud-Beijerland ou Vieux-Beyerland est un village qui fait partie de la commune de Hoeksche Waard et une ancienne commune néerlandaise, en province de Hollande-Méridionale.

[7] Le grand-pensionnaire était le titre officieux du pensionnaire des États de Hollande, c’est-à-dire du secrétaire de l’organe exécutif et législatif de la province de Hollande. Ce sont les Français qui, selon l’étiquette diplomatique de l’époque, ajoutèrent en préfixe le qualificatif grand au 17ème siècle afin de souligner la préséance de facto de la fonction hollandaise sur celles des autres provinces néerlandaises.

[8] Le raid sur la Medway, parfois appelé bataille de la Medway ou bataille de Chatham, eut lieu du 9 au 14 juin 1667 au cours de la deuxième guerre anglo-néerlandaise. Les Néerlandais, sous les ordres du lieutenant-amiral Michiel de Ruyter, bombardèrent et prirent Sheerness, remontèrent la Tamise en brisant les chaînes bloquant l’accès au fleuve jusqu’à Gravesend, puis la rivière Medway jusqu’à Chatham, où ils brûlèrent trois navires de commerce et dix navires de la Royal Navy et s’emparèrent du Unity et du Royal Charles, navire amiral et orgueil de la flotte anglaise. Ce raid, généralement considéré comme la plus grande victoire navale néerlandaise et la pire défaite navale anglaise, mit fin à la guerre, et le traité de Bréda, favorable aux Néerlandais, fut signé le 31 juillet 1667.

[9] La bataille navale de Solebay eut lieu le 7 juin 1672. Ce fut la première bataille de la guerre de Hollande. Une flotte de 75 navires des Provinces-Unies, commandée par l’amiral Michiel de Ruyter, Willem Joseph de Gand et Adriaen Banckert, surprend la flotte franco-anglaise, forte de 93 vaisseaux, qui se trouvait à l’ancre à Solebay (Suffolk), sur la côte est de l’Angleterre.

[10] L’orangisme était un mouvement principalement politique visant soit à soutenir la politique de la Maison d’Orange-Nassau (d’où son nom) soit à la réinstaller dans son rôle traditionnel de stathoudérat à la tête de la république des Provinces-Unies. Il s’oppose au républicanisme.