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L’histoire pour le plaisir

John ou Johan de Witt

mercredi 5 décembre 2012, par lucien jallamion

John ou Johan de Witt (1625-1672)

Grand pensionnaire de Hollande (Provinces-Unies) de 1653 à 1672

John ou Johan de Witt Grand pensionnaire de Hollande (Provinces-Unies) de 1653 à 1672

Membre d’une des vieilles familles de sa ville natale Dordrecht. Son père, Jacob de Witt, était bourgmestre de Dordrecht, et durant de nombreuses années fut représentant de la bourgeoisie de la ville dans les états de Hollande. Il était un adhérent énergique de la bourgeoisie républicaine ou oligarchique en opposition aux princes de la maison d’orange, qui représentait le parti fédéral et eu l’appui des masses du peuple.

Il étudie le droit à l’université de Leyde. Géomètre à ses heures, il publie des Elementa curvarum linearum (1649) traitant de la génération des sections coniques par des pantographes. Cet ouvrage est publié en annexe de la réédition de La géométrie de René Descartes éditée en 1659 par l’ami de de Witt, Frans van Schooten, professeur de mathématiques.

Il montra très tôt des talents remarquables plus particulièrement dans les mathématiques et la jurisprudence. En 1645 lui et son frère Cornelius visitèrent la France, l’Italie, la Suisse et l’Angleterre, et à son retour il s’installa à la Haye comme qu’avocat. En 1650 il fut nommé chef et porte-parole de la députation de la ville dans l’état de Hollande. Cette même année les états de la Hollande se sont trouvés occupés dans une lutte pour la suprématie provincial, sur la question du congédiement des troupes, avec le jeune prince d’orange, Guillaume II. Guillaume, avec l’appui de l’armée, a saisi 5 des chefs de l’opposition et les ont emprisonnés dans le château de Loevestein et parmi ces derniers se trouvait Jacob de Witt. La mort soudaine de Guillaume, au moment où il avait écrasé l’opposition amena une réaction. Il laissait un enfant posthume, Guillaume III. Les principes préconisés par Jacob de Witt triomphèrent, et l’autorité des états de Hollande devint prédominante dans la république.

le 23 juillet 1653 John fut nommé au bureau des grands pensionnaires de Hollande à l’âge de 28 ans. Il a été réélu en 1658, 1663 et 1668, et a tenu le bureau jusqu’à sa mort en 1672. Pendant 19 ans il conduira les affaires publiques et l’administration, et particulièrement des affaires étrangères et l’industrie, a été en grande partie placée entre ses mains. Il trouva en 1653 son pays au bord de la ruine par la guerre avec l’Angleterre, qui avait été provoquée par la rivalité commerciale. Les Néerlandais étaient non préparés, et ils souffrirent sévèrement par la perte de leur commerce, mais il était résolu pour provoquer la paix aussitôt que possible. Les premières demandes de Cromwell étaient impossibles, parce que elles visaient l’absorption des 2 républiques dans un seul état, néanmoins en automne 1654 la paix fut conclue avec l’Angleterre de Cromwell qui demande l’exclusion de la famille d’Orange-Nassau du stathoudérat, car depuis le mariage de Guillaume II à Marie Henriette Stuart, fille de Charles 1er d’Angleterre, il se défie des liens entre les Stuarts et la maison d’Orange. Une des clés de la réussite de sa politique réside dans son étroite collaboration avec son oncle Cornelis de Graeff, l’un des plus influents régents d’Amsterdam.

Sa politique après la paix de 1654 fut un succès. Il reconstitua les finances de l’état, et prolongea sa suprématie commerciale dans l’Est des Indes. En 1658-59 il a soutenu le Danemark contre la Suède, et en 1662 a conclu une paix avantageuse avec le Portugal. L’accession de Charles II au trône d’Angleterre a mené à l’annulation de la Loi de succesion, néanmoins il refusa de permettre au prince de l’orange d’être nommé capitaine général. Ceci a mené à une tension entre les gouvernements anglais et hollandais, et à le problèmes des droits maritimes et commerciaux fut de nouveau a l’ordre du jour, et la guerre éclata en 1665. Il pris une part importante pendant ce conflit n’hésitant pas à participer aux batailles navales. Pendant la Deuxième Guerre anglo-néerlandaise de 1665-1667, les Néerlandais ont capitalisé sur l’incendie de Londres de 1666 ainsi que sur le raid sur la Medway mené par Michiel de Ruyter en 1667. En tant que pensionnaire de la plus importante des provinces de l’union, Johan de Witt supervise les négociations menant à la signature du Traité de Breda menées conjointement avec la France qui a participé au conflit. Celui-ci prévoit l’assouplissement des dispositions de l’édit de Navigation anglaise ainsi que la rétention des conquêtes de guerre, les plantations du Surinam deviennent donc néerlandaises alors que la Nouvelle-Néerlande passent sous la coupe anglaise. Il renforce la souveraineté des provinces. En 1667, par l’Édit perpétuel, De Witt et ses acolytes Andries de Graeff, Gaspar Fagel et Gillis Valckenier abolissent la fonction de stathouder en Hollande et influence en ce sens plusieurs autres provinces dont la Zélande et Utrecht.

Il remporta un triomphe diplomatique par la conclusion de l’alliance triple le 17 janvier 1668 entre la République des provinces unies, l’Angleterre et la Suède hollandaises, qui arrêta la tentative de Louis XIV de prendre la possession des Hollandes espagnoles au nom de son épouse, l’infante Maria Thérèse.

Mais, les ambitions non dissimulées de Louis XIV sur les Pays-Bas espagnols* (actuelle Belgique) notamment durant la Guerre de Dévolution inquiètent l’opinion publique néerlandaise. Johan de Witt voit sa politique profrançaise s’écrouler face à l’agitation pro anglaise des Orangistes qui entraînent dans leur sillage les régents des grandes villes. Louis XIV, persuadé que la Triple alliance (Suède, Provinces-Unies et Angleterre) mise sur pied pour contrecarrer ses desseins sur les Pays-Bas espagnols est le fruit de la fourberie de de Witt il ne se sent plus lié par l’alliance de 1663, et travaille activement à une coalition contre la République en concluant le traité secret de Douvres avec Charles II d’Angleterre.

Cependant Guillaume III devenait le leader de l’opposition, et ses nombreux adhérents dans tout le pays firent leur possible pour miner son autorité, afin de rétablir pour le jeune prince d’Orange l’autorité de ses ancêtres. En 1672, il ne peut empêcher Louis XIV d’envahir les Pays-Bas. Accusé d’avoir livré la République à la France, le 20 août de la même année, il est massacré, avec son frère Cornelis, par un attroupement pro orangiste.

L’entourage de Guillaume III d’Orange-Nassau ayant ainsi travaillé au rétablissement du stathoudérat.