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L’histoire pour le plaisir

Henry Compton

lundi 18 novembre 2024, par lucien jallamion

Henry Compton (1631/1632-1713)

Évêque de Londres de 1676 à sa mort

Il jouera un rôle important dans les événements de la Glorieuse Révolution [1].

Henry Compton est le benjamin des 6 fils du comte de Northampton [2] Spencer Compton . Son père combat dans le camp royaliste durant la guerre civile et trouve la mort en 1643 à Hopton Heath [3].

En 1654, Henry s’inscrit au Queen’s College [4] de l’université d’Oxford [5], mais il quitte l’université sans diplôme et voyage en Europe dans les années qui suivent. Il semble s’être d’abord destiné à une carrière militaire.

Après son retour en Angleterre, Henry Compton est ordonné prêtre en 1666, puis devient chanoine [6] à Christ Church [7]. Il progresse dans la hiérarchie ecclésiastique, jusqu’à être élu évêque d’Oxford [8] en novembre 1674. Il remplace Nathaniel Crew , parti à Durham [9]. Un an plus tard, en décembre 1675, il est transféré au siège de Londres [10], succédant à Humphrey Henchman .

Sa position à Londres lui confère une influence considérable sur les affaires du royaume. Il s’oppose ainsi au frère du roi, le duc d’York, au sujet de l’éducation des princesses Marie et Anne, obtenant qu’elles soient élevées dans la foi anglicane et non catholique.

Compton continue à s’opposer au duc après son arrivée sur le trône sous le nom de Jacques II en 1685. Il est suspendu de son évêché de 1686 à 1688 pour avoir refusé de se soumettre à l’une de ses demandes.

En juin 1688, Henry Compton fait partie des signataires de l’Invitation à Guillaume [11]. Il apporte son soutien à Guillaume et Marie lors de la Glorieuse Révolution et procède à leur couronnement le 11 avril 1689.

Malgré cela, il semble avoir été considéré tièdement par les nouveaux monarques : l’archevêché de Cantorbéry [12] lui échappe en 1690, puis en 1694. Il retrouve les faveurs du pouvoir après l’avènement d’Anne, en 1707.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Andrew M. Coleby, « Compton, Henry (1631/2–1713) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press,‎ 2004

Notes

[1] La Glorieuse Révolution d’Angleterre, aussi appelée Seconde Révolution anglaise, fut une révolution faussement décrite dans un premier temps comme « pacifique » (1688-1689). Terme à nuancer tout d’abord en raison des combats sévères qui opposèrent les partisans catholiques à l’armée néerlandaise de Guillaume III, ainsi qu’à cause de la sanglante contre-révolution qui s’ensuivit en Irlande peu de temps après. Elle eut pour conséquence de renverser le roi Jacques II (Jacques VII d’Écosse) et provoqua l’avènement de la fille de celui-ci, Marie II, et de son époux, Guillaume III prince d’Orange, à la suite de l’invasion néerlandaise de l’Angleterre menée par ce dernier. La révolution renforça la monarchie mixte et réaffirma le rôle du parlement face à la couronne.

[2] Le titre de comte de Northampton fut créé pour la première fois dans la pairie d’Angleterre en 1070, par Guillaume le Conquérant pour le comte Waltheof. Ce dernier était déjà comte de Northampton avant la conquête normande, car il était comte de Huntingdon.

[3] La bataille de Hopton Heath fait partie de la première guerre civile anglaise, qui s’est déroulée le dimanche 19 mars 1643 entre les forces parlementaires dirigées par Sir John Gell et Sir William Brereton et une force royaliste sous le commandement de Spencer Compton, 2ème comte de Northampton.

[4] The Queen’s College, souvent appelé Queen’s, est l’un des 39 collèges de l’université d’Oxford au Royaume-Uni. Il a été créé en 1341 par Robert de Eglesfield en l’honneur de la reine Philippa de Hainaut. Il comporte 304 undergraduates et 133 graduates, et est jumelé avec Pembroke College, Cambridge.

[5] L’université d’Oxford est la plus ancienne université britannique. Elle figure parmi les plus prestigieuses universités du Royaume-Uni et du monde. La date de sa fondation n’est pas connue précisément. Les traces les plus anciennes d’une activité d’enseignement à Oxford datent de 1116 environ avec l’arrivée de l’écolâtre Thibaud d’Étampes. L’université a en fait vraiment commencé à se développer à partir de 1167, lorsque Henri II interdit aux étudiants anglais de suivre les cours de l’université de Paris.

[6] Un chanoine est un clerc (voire laïc) appartenant à un chapitre ou à une congrégation, et consacré à la prière liturgique au chœur, voire à l’enseignement, à la prédication, au secours des pauvres, au chœur professionnel (le « bas-chœur ») et à la maîtrise, etc. Au haut Moyen Âge, le mot pouvait désigner certains membres du personnel laïc des églises. Aujourd’hui, il existe des chanoines ecclésiastiques (séculiers ou réguliers), des chanoines laïcs et des femmes religieuses régulières (chanoinesses).

[7] Christ Church, en latin Ædes Christi (c’est-à-dire la maison ou l’église du Christ) est l’un des collèges les plus grands et plus riches de l’université d’Oxford au Royaume-Uni. Il a été bâti en 1525 par le cardinal Wolsey, puis en 1532 par Henri VIII après la disgrâce de Wolsey. Sa chapelle est la cathédrale Christ Church, siège de l’évêché d’Oxford. Treize premiers ministres britanniques ont fait leurs études à Christ Church, soit autant que le nombre total de l’ensemble des autres collèges d’Oxford.

[8] L’évêque d’Oxford est un prélat de l’Église d’Angleterre. Il dirige le diocèse d’Oxford depuis son siège, la cathédrale Christ Church d’Oxford. Le siège fut créé par le roi Henri VIII d’Angleterre en 1542, après la dissolution des monastères. Il a d’abord été établi à l’ancienne abbaye d’Osney, dont le dernier abbé, Robert King, est devenu le premier évêque, avant d’être définitivement installé à Oxford en 1546.

[9] Durham est une ville du nord-est de l’Angleterre. C’est la capitale du comté de Durham et le chef-lieu du Diocèse de Durham. La ville est connue pour sa cathédrale, son château, ainsi que son université qui est la cinquième du pays. Elle a le statut de Cité.

[10] L’évêque de Londres est à la tête du diocèse anglican de Londres, dans la province de Cantorbéry. Il siège à la cathédrale Saint-Paul. Il s’agit de l’un des cinq « grands sièges », avec les deux archevêchés et les évêchés de Durham et Winchester, dont les titulaires sont systématiquement membres de la Chambre des lords. De par sa situation, l’évêque de Londres a souvent eu une influence notable sur des membres de la famille royale anglaise et sur divers politiciens. Il est le troisième ecclésiastique d’Angleterre en importance, derrière les archevêques de Cantorbéry et d’York.

[11] L’invitation à Guillaume est une lettre envoyée le 30 juin 1688 (calendrier julien) par sept notables anglais, appelés plus tard les « sept immortels », à Guillaume III d’Orange. Il s’agit d’une requête destinée à ce dernier pour qu’il force son beau-père, le roi Jacques II, à faire de Mary (l’épouse de Guillaume et fille du roi) l’héritière de la couronne anglaise, et dès lors à exclure Jacques François Stuart (dit Jacques III), le nouveau-né de Jacques II, de la succession. Ces grandes figures du royaume craignent l’arrivée d’un souverain catholique sur le trône d’une Angleterre anglicane fortement antipapiste. La lettre l’invite aussi à débarquer en Angleterre. Guillaume débarque le 5 novembre 1688, dans le contexte de la Glorieuse Révolution qui aboutit au renversement et à la fuite de Jacques II.

[12] L’archevêque de Cantorbéry est, après le Gouverneur suprême de l’Église d’Angleterre (c’est-à-dire le monarque du Royaume-Uni), le chef de l’Église d’Angleterre et de la Communion anglicane.