Né à Paris, il fut d’abord moine célestin [1], puis quitta cet ordre avec la permission du pape, et devint soldat pendant plusieurs années sous le règne d’Henri III. Il rentra ensuite dans son ancien ordre.
Il s’attacha au cardinal Séraphin Olivier-Razali , qui faisait tant de cas de lui qu’il lui permit de porter son nom et ses armes, et lui obtint comme bénéfice l’abbaye de Beaulieu-en-Argonne [2]. Quand ce prélat mourut à Rome le 10 février 1609, il prononça son oraison funèbre dans l’église de la Sainte-Trinité du mont Pincio [3].
Il était également prédicateur ordinaire du roi Henri IV, et prêcha avec beaucoup de succès à la cour et dans plusieurs paroisses de Paris. Très attaché à ce roi, quand il fut assassiné le 14 mai 1610, il fut de ceux qui accusèrent ouvertement les jésuites [4].
Le duc d’Épernon [5] Jean-Louis de Nogaret, allié de cette compagnie, intervint auprès de la reine Marie de Médicis pour qu’on fasse taire le fougueux abbé, qui fut convoqué par l’évêque Henri de Gondi dit le Cardinal de Retz , lequel se contenta d’ailleurs de l’admonester. Du Bois continua de se répandre contre les jésuites, en paroles et en écrits, pendant des mois, malgré aussi une conférence qu’il eut le 20 juillet avec le père Coton, à l’instigation de la reine qui voulait les réconcilier.
Dans ces dangereuses circonstances, il eut l’imprudence de se rendre à Rome à l’automne 1611, malgré le conseil de tous ses amis. Peu après son arrivée, il fut arrêté et enfermé au château Saint-Ange [6].
On attribua ce voyage et cette incarcération à l’action concertée du cardinal Bellarmin, qui était jésuite, du nonce [7] Roberto Ubaldini , et du secrétaire d’État Nicolas IV de Neufville de Villeroy . Il mourut 15 ans plus tard, toujours détenu.
Selon certains auteurs, il était très adonné à l’alchimie [8], et il y perdit ses biens.