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L’histoire pour le plaisir

Jia Chong

samedi 4 mai 2024, par lucien jallamion

Jia Chong (217-282)

Ministre chinois du royaume de Wei [1] lors de l’époque des Trois Royaumes [2], puis de la dynastie Jin [3]. Proche conseiller de la famille Sima, il contribua grandement à l’usurpation des Wei*. Il est également le fils de Jia Kui.


Héritant des titres de noblesse de son père, il servit les Wei dans l’entourage immédiat de la famille Sima. D’abord subordonné de Sima Shi, il servit Sima Zhao après la mort de ce dernier.

En 257, Sima Zhao qui songeait à usurper le trône envoya Jia Chong rencontrer le général Zhuge Dan dans le but de gagner son appui. Toutefois, après avoir vanté les mérites de Sima Zhao, Jia Chong fut grandement réprimandé. À son retour à la capitale, il mit donc en garde Sima Zhao contre Zhuge Dan dans l’éventualité d’un coup d’État et ce dernier, qui fut rappelé à la capitale, mena une rébellion qui fut rapidement défaite. À la suite de ces événements, le prestige de Jia Chong s’accentua, de même que l’estime que lui porta Sima Zhao.

Peu après en 260, l’empereur Cao Mao , accompagné de sa garde et de ses serviteurs, tenta d’assassiner Sima Zhao afin de reprendre le pouvoir. Jia Chong s’interposa alors et ordonna à son subordonné Cheng Ji de prendre les mesures nécessaires pour vaincre Cao Mao.

Celui-ci tua Cao Mao, commettant ainsi un régicide. À la suite de ces hostilités, l’opinion publique demanda la tête de Cheng Ji et Jia Chong. Toutefois, seul Cheng Ji fut exécuté puisque Sima Zhao refusa de mettre à mort l’homme qui lui avait manifesté une si grande loyauté. Le peuple perçut alors Jia Chong comme un régicide. Par après, il fut à la tête d’une force pour contenir la rébellion de Zhong Hui et contribua à ramener l’ordre à Chengdu [4].

En 265, après la mort de Sima Zhao, Sima Yan , son successeur, établit la dynastie Jin. Jia Chong qui contribua alors à la réforme du code pénal fut nommé Duc de Lugong pour sa contribution à l’usurpation.

Durant les années qui suivirent, il se fit des ennemis à l’intérieur du gouvernement et en 271, ceux-ci le contraignirent à mener une expédition contre le rebelle Xianbei [5] Tufa Shujineng. Jia Chong ne désirant pas combattre, réussit à contourner l’ordre en faisant marier sa fille, Jia Nanfeng, au prince héritier Sima Zhong le futur Jin Huidi et en 272, parvint à exclure ses ennemis du gouvernement.

En 279, il s’opposa à l’invasion du royaume de Wu [6], jugeant qu’un échec en résulterait. Il persista même après plusieurs avancées et soumit une requête pour l’arrêt des hostilités en 280. Lorsque Sun Hao capitula, Jia Chong, honteux, offrit sa démission, qui fut toutefois refusée. Apprécié inconditionnellement de son souverain, il fut plutôt récompensé. Jia Chong tomba malade en 282 et mourut.


La famille de Jia Chong fut impliquée dans plusieurs intrigues reliées au pouvoir royal de la dynastie Jin. Sa progéniture fut l’objet de quelques coups d’éclat, parfois cruels, qui ont néanmoins mené certains membres de la famille Jia à de très hauts sommets.

La première épouse de Jia Chong, nommée Li, était la fille de Li Feng , qui fut mis à mort par Sima Shi pour avoir été suspecté d’avoir comploté avec l’empereur Cao Fang en 254. Madame Li donna naissance à deux filles, Jia Bao et Jia Yu. Cependant, Jia Chong, qui voulut montrer sa loyauté à Sima Shi, quitta madame Li, qui fut contrainte à l’exil. Il épousa ensuite une dénommée Guo Huai, qui lui fit également deux filles, Jia Nanfeng et Jia Wu. Elle donna naissance aussi à un garçon, Jia Limin, qui eut un triste destin par sa jalousie et cruauté hors du commun. En effet, lorsque Jia Limin avait 2 ans, madame Guo aperçut Jia Chong avec la nourrice du garçon et crut à une liaison secrète entre ceux-ci. Furieusement jalouse, elle tua la nourrice. Le jeune garçon fut si bouleversé par la mort de sa nourrice qu’il tomba malade et mourut. Plus tard, madame Guo enfanta un autre garçon à Jia Chong, qui mourut aussi de détresse, ce qui fit de Jia Chong un père sans garçon.

Mis à part Jia Nanfeng, qui devint princesse héritière, la fille aîné de Jia Chong, Jia Bao, épousa aussi un prince impérial, le jeune frère de l’empereur Wu Sima Yan, Sima You le prince de Qi, qui fut considéré le plus talentueux et vertueux parmi les princes impériaux. À un certain moment, lorsque l’empereur Wu tomba malade, tous espérèrent que ce soit Sima You qui hérite du trône. Le maire de Luoyang [7], Xiahou He, tenta de convaincre Jia Chong de supporter Sima You pour la succession, affirmant que les deux princes héritiers en liste étaient ses gendres. Toutefois, Jia Chong refusa de soutenir la candidature de Sima You, probablement par peur de sa femme.

Après que Sima Yan ait établi la dynastie Jin, une amnistie générale des prisonniers politiques et de leurs familles fut déclarée et la première épouse de Jia Chong, Madame Li put revenir de son exil. Croyant que Jia Chong voudrait reprendre sa première femme, l’empereur Sima Yan permit à Jia Chong d’avoir deux femmes. Jia Chong, effrayé par Madame Guo, ne reprit cependant pas Madame Li comme épouse malgré ses liens avec ses filles Jia Bao et Jia Yu. Il préféra établir une résidence indépendante pour Madame Li, qu’il ne visita jamais. Un jour Madame Guo alla rendre visite à Madame Li et fut humiliée lorsqu’elle trébucha à ses pieds ; elle ne revint jamais plus lui rendre visite.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Jia Chong/ Portail du monde chinois/ Catégories  : Personnalité chinoise du 3ème siècle/ Héros des Trois Royaumes

Notes

[1] Le royaume de Wei, également appelé Cao Wei, est un des royaumes qui régnaient sur la Chine pendant la période des Trois Royaumes. Avec sa capitale à Luoyàng, ce royaume fut établi par Cao Pi en 220, à partir des bases posées par son père Cao Cao. Cette dénomination apparaît en 213, lorsque les exploitations féodales de Cao Cao prennent le nom de Wei ; les historiens ajoutent souvent le préfixe Cao (du nom de famille de Cao Cao) afin de distinguer ce royaume des autres États que l’histoire de la Chine a également connus sous le nom de Wei, par exemple les précédents États de Wei durant la période des royaumes combattants, et plus tard l’État de la dynastie Wei du Nord. En 220, lorsque Cao Pi déposséda le dernier empereur de la dynastie Han, Wei est devenu le nom de la nouvelle dynastie qu’il fonda. Cette dynastie fut saisie et contrôlée par la famille Sima en 249, jusqu’à ce qu’elle fût renversée et soit devenue une partie de la dynastie Jin en 265.

[2] La période des Trois Royaumes est une période de l’histoire chinoise qui commence en 220, après la chute de la dynastie Han et s’achève avec la réunification de la Chine par la dynastie des Jin occidentaux, en 280. Les Trois Royaumes sont ceux de Wei au nord le long du fleuve Jaune, de Wu dans le sud-est, et de Shu au sud-ouest dans le bassin du Sichuan. Durant les deux dernières décennies du 2ème siècle, l’empire Han se désagrège progressivement, divisé entre plusieurs seigneurs de la guerre rivaux. Au début du 3ème siècle, trois d’entre eux prennent une place prépondérante : Cao Cao puis son fils Cao Pi (Wei), Liu Bei (Shu-Han) et Sun Quan (Wu). Ils mettent en place les Trois Royaumes après l’abdication du dernier empereur Han, dont ils se disputent la succession, et se proclament chacun à leur tour empereur dans les années 220. Leurs successeurs s’affrontent pour la domination de la Chine, avant d’être supplantés l’un après l’autre entre 265 et 280 par le clan Sima, qui fonde la dynastie Jin. La période des Trois Royaumes est donc suivie de la dynastie des Jin occidentaux. Sur le plus long terme, la période des Trois Royaumes s’inscrit dans une longue séquence très agitée. S’ensuivent plus de trois siècles de division politique entre la Chine du Nord et la Chine du Sud, durant un haut Moyen Âge chinois que l’historiographie classique désigne comme la période des Six Dynasties (220-589).

[3] La dynastie Jin (265/420), divisée en Jin occidentaux ou Jin de l’Ouest ou Xi Jin 265/316) et Jin orientaux ou Jin de l’Est ou Dong Jin (316/420), succède au Royaume de Wei de la période des Trois royaumes de Chine et compte en tout 15 empereurs. Ses capitales sont Luoyang (265/311) puis Jiankang (316/420), avec un bref intermède à Chang’an (311/316). Les Seize Royaumes occupent le Nord de la Chine durant la période des Jin orientaux. Ces derniers finissent par être évincés en 420 par la dynastie Liu-Song ou Song du Sud, événement qui marque le début de la période des dynasties du Nord et du Sud.

[4] Chengdu est la capitale de la province du Sichuan en République populaire de Chine. Elle est avec Chongqing et Xi’an l’une des villes les plus peuplées de la Chine intérieure. Chengdu dispose du statut administratif de ville sous provinciale.

[5] Les Xianbei sont les repr&sentants d’une tribu proto-turco-mongole venue du haut Amour et établie en Mongolie actuelle au 2ème siècle. Leur chef Tanshihuai, qui règne de 156 à 181, leur donne l’hégémonie sur la Mongolie orientale au détriment des Xiongnu septentrionaux.

[6] Le royaume de Wu, connu également sous le nom Sun Wu, est l’un des royaumes de la période des Trois Royaumes en lutte pour le contrôle de la Chine après la chute de la dynastie Han. Il était situé au sud du Yangzi Jiang dans la région des actuelles villes de Nankin, Shanghai et Suzhou, à l’emplacement de l’ancien État de Wu de la Période des Printemps et Automnes. La capitale principale du royaume était Jianye, près de l’actuelle ville de Nankin (Nanjing), mais parfois la capitale fut déplacée à Wuchang, actuelle Ezhou, Hubei. Plus puissant que le royaume du Shu mais plus faible que celui du Wei, le royaume de Wu fut celui qui vécut le plus longtemps des Trois Royaumes de Chine. Il exista pendant 51 ans, de sa fondation en 229 à sa conquête en 280 par le premier empereur de la dynastie Jin, Sima Yan.

[7] Luoyang, ou Loyang est une ville-préfecture de la province du Henan en Chine. On y parle le dialecte de Luoyang du mandarin zhongyuan. Située sur le Fleuve Jaune, c’est l’une des quatre capitales historiques de la Chine.