Après des études à l’école d’York sous la direction d’un disciple de Bède, Aelbert, il devint à son tour maître de l’école en 766 puis fut envoyé en mission sur le continent.
Érudit devenu le conseiller très écouté de Charlemagne, suite à une entrevue célèbre en 781 au cours de laquelle l’empereur, séduit par le charme, la piété et l’ampleur des connaissances d’Alcuin, et souhaitant se l’attacher, l’invite au Palais.
De 782 à 790, précepteur des enfants de l’empereur, il fut l’animateur d’un véritable foyer de culture à la cour. Il ne cessera, pendant près de 10 ans, d’enseigner au Palais et d’inspirer, sinon de rédiger, les Capitulaires [1] qui enjoignent de créer des écoles et d’instruire les clercs destinés au service de l’Église et de l’État.
Il fut l’un des principaux artisans de la renaissance carolingienne, il aida notamment Charlemagne à organiser l’enseignement en Occident. Il l’incita également à aller à Rome recevoir la couronne impériale et, à sa demande, prit position dans l’affaire de l’hérésie adoptianisme [2] en rédigeant des traités contre Félix, évêque d’Urgel, et contre Elipand de Tolède.
Néanmoins, il resta en étroite relation avec ses compatriotes ; jouant le rôle d’intermédiaire entre le roi Offa de Mercie et Charlemagne, il revint une première fois dans son pays en 786, accompagné de légats pontificaux avec qui il présida des conciles, puis en 790 et enfin en 792.
Charlemagne le nomma abbé de plusieurs monastères : Ferrières [3], Saint Loup de Sens [4], Flavigny [5], Cormery [6], Saint-Josse [7] et surtout Saint-Martin de Tours [8] en 796, où il s’installa définitivement en 801 tout en demeurant en correspondance avec l’empereur.
Il laissa une œuvre immense touchant des domaines aussi divers que la grammaire, la rhétorique, l’histoire, l’exégèse, l’hagiographie (“Vie de saint Riquier, Vie de saint Willibrord”), la poésie, la morale, la liturgie et la pédagogie. À la demande de Charlemagne, il révisa le texte de la bible et cette nouvelle version, offerte à l’empereur pour l’anniversaire de son couronnement impérial, fut utilisée en Occident pendant des siècles.