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L’histoire pour le plaisir

Elipand

mardi 3 septembre 2019, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 27 septembre 2011).

Elipand (756-807)

Archevêque de Tolède à la fin du 8ème siècle

Il fut l’un des principaux défenseurs de l’adoptianisme [1], dont le théologien était Félix d’Urgel. Il soutenait, peut-être sous l’influence de l’Islam ou celui du passé wisigothique arien, que le Christ n’est pas le Fils de Dieu, mais simplement adopté par le Père. Il a même fait lire une lettre le jour où la reine Adosinda prend le voile et prononce ses vœux en présence de toute la cour d’Asturie [2], dans laquelle il déclare qu’il convient d’exterminer tous ceux qui ne verraient pas dans le Christ le fils adoptif de Dieu. Il a défendu ses thèses au Synode de Francfort [3] en 794, ainsi qu’au Concile de Aix-la-Chapelle en 800. A cette occasion il affronta Alcuin d’York, qui engagea le débat avec Elipand et le mit en déroute. Contre les thèses d’Elipand,Beatus de Liébana et l’évêque Eterius d’Osma ont écrit “l’Apologeticum”.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia/ Portail du Haut Moyen Âge/ Archevêque de Tolède

Notes

[1] L’adoptianisme est une doctrine religieuse selon laquelle Jésus ne serait devenu le fils de Dieu que par adoption à la suite de son baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste. Elle est apparue dès le 2ème siècle chez Théodote de Byzance dont le souci était de revenir à un monothéisme plus étayé. Paul de Samosate, évêque d’Antioche la reprend en 268, puis, au 8ème siècle, en Espagne, l’archevêque Elipand de Tolède, et l’évêque d’Urgell, Félix d’Urgel. Cette doctrine est régulièrement condamnée au nom de l’orthodoxie : d’abord par le pape Adrien 1er, puis par le concile de Francfort que convoque en 794 Charlemagne (conseillé par Paulin d’Aquilée, Alcuin, Benoît d’Aniane et Leidrade de Lyon), et enfin par le synode de Rome en 799.

[2] Le royaume des Asturies fut la première entité politique chrétienne établie sur la Péninsule Ibérique après la chute du Royaume wisigoth (qui suivit la mort du Roi Rodrigue à la Bataille de Guadalete) et la Conquête musulmane de l’Hispanie. Le royaume perdura de 718 à 925, lorsque Fruela II accéda au trône du Royaume de León.

[3] Le synode ou concile de Francfort est une réunion des évêques de l’Empire carolingien convoqué par Charlemagne, ouverte le 1er juin 794 à Francfort dont c’est la première mention. Le synode est réuni en réponse au deuxième concile de Nicée organisé par l’impératrice byzantine Irène pour résoudre la controverse iconoclaste en 787, où aucun représentant de l’Église franque n’avait été convié. La cour franque ne reconnaît pas le caractère œcuménique de Nicée et charge des théologiens (dont probablement Théodulf d’Orléans) de composer une série de traités (Libri Carolini) contre le concile. Il envoie un ambassadeur à Rome chargé de présenter au pape 85 remontrances. Les Libri Carolini, publiés en 791, affirment que c’est effectivement une erreur de détruire les icônes, mais que c’en est une aussi d’imposer leur vénération. Ces théories sont officiellement adoptées à Francfort sans l’avis du pape Adrien 1er, qui représenté à Nicée, refuse de s’engager. Le synode condamne également l’adoptianisme (Jésus-Christ est le fils adoptif de Dieu), une hérésie espagnole propagée par Félix d’Urgel et Elipand de Tolède. Il envisage la possibilité de prier en langue vernaculaire.