Né au manoir de Hartingham en Saxe [1]. Fils aîné de Conrad, comte de Blankenburg. Son oncle Reinhard, qui avait fait ses études sous la direction de Guillaume de Champeaux à Paris et à Saint-Victor [2], avait été fait évêque d’Halberstadt [3] à son retour en Saxe. C’est dans le monastère de Saint-Pancrace à Hamersleben près d’Halberstadt, que Hugues reçut son éducation. Reinhard y avait appelé quelques Victorins qui y apportèrent l’amour des études, de la sagesse et de la science.
Les maîtres principaux qui ont influencé Hugues sont : Raban Maur, lui-même disciple d’Alcuin, Bède le Vénérable, Yves de Chartres et Jean Scot Érigène et quelques autres.
Malgré l’opposition de ses parents, il prit l’habit de chanoine de saint Augustin à Hamerleve. Avant la fin de son noviciat [4], les troubles dans le pays firent que son oncle, Reinhardt, lui conseilla d’aller à l’abbaye de Saint-Victor, où ils arrivèrent, un autre oncle appelé Hugues aussi, l’archidiacre d’Halberstadt, déjà fort âgé, et lui, vers 1115.
Guillaume de Champeaux, fondateur de l’abbaye toute proche de Paris, après son élection au Siège de Châlons, en 1112, avait été remplacé par Gilduin, sous la direction duquel le monastère gagna encore en réputation pour la piété et l’excellence de son enseignement. C’est sous son autorité et avec ses conseils que Hugues passa le reste de sa vie à étudier, à enseigner et à écrire. Il compléta sa formation avec l’écolâtre [5] et prieur Thomas, mais Hugues semble avoir été très tôt le successeur à la chaire de Guillaume, en 1125, mais peut-être au plus près de 1115.
Après la mort tragique de Thomas le 20 août 1133, Hugues fut choisi pour lui succéder à la tête de l’école de Saint-Victor et sous sa direction elle connut un brillant succès, le maître y attirant beaucoup d’étudiants. On parle quelquefois de lui comme d’un autre saint Augustin, en raison de sa familiarité avec les travaux de ce grand Père de l’Église, pour la valeur de sa théologie, mais aussi pour son style, ses trouvailles d’expressions. À cette époque l’école cessa d’être publique et Hugues n’eut plus que des élèves victoriens.