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Varaz-Tiroç II Bagratouni

jeudi 20 décembre 2018, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 20 septembre 2011).

Varaz-Tiroç II Bagratouni (vers 590-645)

Marzban d’Arménie de 628 à 634, Prince d’Arménie en 645

L'Arménie perse au 5ème siècleFils de Smbat IV Bagratouni, marzban [1] d’Arménie et d’Hyrcanie [2]. À partir de 624, Héraclius, empereur byzantin, se lance dans une offensive d’envergure contre la Perse et conquiert l’Arménie en 627. En 628, il nomme Varaz-Tiroç II marzban d’Arménie. Le nakharar [3] Mejèj II Gnouni, général des armées de l’Arménie byzantine, le couvre de calomnies, mais l’empereur ne s’y laisse pas prendre.

Cependant, Varaz-Tiroç se laisse prendre aux intrigues byzantines et prend part à une conspiration des fils de l’empereur visant à renverser leur père.

Héraclius déjoue le complot, démet Varaz-Tiroç de ses fonctions et l’exile en Afrique. Rappelé sur la demande de Théodoros Rechtouni, il est cependant assigné à résidence à Constantinople, mais s’évade et se réfugie en Arménie.

La Perse, épuisée par la guerre contre Byzance, n’est plus de taille à résister à l’avancée de l’islam et succombe en 642. La même année, un raid arabe prend Dvin [4], la capitale de l’Arménie, la pille et en ramène de nombreux captifs. Le marzban Théodoros Rechtouni lutte difficilement contre les Arabes et refuse de livrer Varaz-Tiroç à l’empereur. Bien au contraire, connaissant ses capacités à gérer la situation, il lui offre le gouvernement de l’Arménie.

Pour se concilier la noblesse arménienne, l’empereur Constant II accepte et accorde en 645 son pardon à Varaz-Tiroç et le fait marzban, titre qu’il transforme en prince d’Arménie. Mais Varaz-Tiroç meurt avant d’entrer en fonction, et l’empereur renomme à sa place Théodoros Rechtouni. Smbat V, son fils, hérite des autres titres de son père, et épouse une fille de Manouel Arsakouni, descendant probable des rois arsacides d’Arménie [5] et parent probable de l’empereur Constant II.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Parvaneh Poushariati, Decline and fall of the Sasanian Empire, I. B. Taurus, Londres et New York, 2011 (ISBN 9781845116453)

Notes

[1] Classe de margraves ou les commandants militaires en charge des provinces frontalières de l’empire sassanide de Perse (Iran) entre le 3ème et 7ème siècles

[2] L’Hyrcanie est le nom qui dans l’Antiquité est donné aux régions d’Asie situées au sud-est de la Mer Caspienne (anciennement l’Océan Hyrcanien) au nord-est de l’Iran actuel, autour de l’actuelle Gorgan. L’Hyrcanie est une province de la Médie puis de l’empire perse des Achéménides et c’est à la frontière entre cette satrapie et la Parthie que Darius III, en fuite devant Alexandre le Grand, est assassiné en 330 av. jc. Plus tard cette région est englobée dans le royaume des Parthes.

[3] Le nakharar est un satrape héréditaire en Arménie. Ce titre est de premier ordre au sein de la noblesse arménienne antique et médiévale. Durant cette période, l’Arménie est divisée en larges domaines, propriétés d’une famille noble et gouvernés par l’un de ses membres, auquel les titres nahapet (« chef de famille ») ou tanuter (« maître de maison ») sont donnés. Les autres membres d’une famille de nakharar gouvernent à leur tour des portions plus petites du domaine familial. Les ’nakharark’ jouissant d’une grande autorité sont reconnus comme ishkhans (princes).

[4] Dvin ou Dwin est une ancienne capitale de l’Arménie. Elle est située sur le territoire de l’actuelle communauté rurale de Dvin, dans le marz d’Ararat.

[5] Les Arsacides d’Arménie ou Aršakouni sont les rois issus de la dynastie parthe des Arsacides ayant régné sur l’Arménie après les souverains artaxiades.