Le tsar [1] Alexandre 1er et l’empereur Napoléon 1er signent un traité secret à Tilsit, une petite ville fortifiée de Prusse-orientale.
Quelques jours plus tôt, les deux souverains se sont rencontrés pour la première fois à proximité, sur un radeau au milieu du Niemen [2].
Le tsar, battu à Austerlitz, Eylau et Friedland, souhaite gagner du temps dans la guerre contre Napoléon.
De son coté, Napoléon, à l’apogée de son règne, croit possible d’en finir avec la résistance de l’Angleterre en associant la Russie au Blocus continental destiné à ruiner l’économie anglaise.
Avec le traité du 7 juillet et celui, public, qui sera signé 2 jours plus tard, c’en est fini de la quatrième coalition [3] européenne contre la France.
En échange de son soutien, le tsar conserve les mains libres dans sa guerre contre la Suède et dans son projet de dépeçage de la Turquie.
Napoléon dépèce la Prusse en créant avec ses dépouilles le royaume de Westphalie [4] à l’ouest et le grand-duché de Varsovie [5] à l’est.
Mais les embrassades de Tilsit font illusion. Beaucoup d’Européens, à commencer par les Russes, rechignent à fermer leur ports aux navires de commerce anglais.
Napoléon 1er s’épuise à vouloir maintenir le continent dans la soumission. L’Angleterre, elle, maîtresse incontestée des mers depuis la bataille de Trafalgar, inaccessible dans son île, bénéficie du principal atout de cette guerre : la durée. Elle vaincra finalement.