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Virgile d’Arles dit aussi Virgilius ou Vigile d’Arles

mercredi 12 mars 2025, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 14 septembre 2011).

Virgile d’Arles dit aussi Virgilius ou Vigile d’Arles ( ?- mort en 610)

Archevêque d’Arles de 588 à 610

Arles Saint Trophime de nuitSelon Grégoire de Tours il serait d’origine bourguignonne, est abbé du monastère de Saint-Symphorien à Autun [1], puis grâce au soutien de Syagre d’Autun, l’évêque d’Autun, archevêque d’Arles en 588. Il aurait succédé à Licerius mort en 588 de la peste.

Grégoire le Grand, qui l’estime beaucoup, lui accorde les mêmes honneurs qu’à ses prédécesseurs, avec le pouvoir d’assembler des conciles, et de juger en première instance, avec 12 de ses collègues, les différents des évêques, et les questions sur le dogme.

Ainsi le 1er août 595, Gregoire offre à Virgile le titre de vicaire pontifical [2] accordé au siècle précédent aux évêques d’Arles par le pape Zozime. Cette dignité fait de lui l’intermédiaire obligé entre les évêques des Gaules et le Saint-Siège et à même de régler nombre de problèmes.

Le 12 août 595, Grégoire lui adresse sa lettre “O quam bona” sur la simonie [3] pour le mettre en garde contre les méfaits de cette hérésie. Le pape presse également le roi Childebert II d’aider Virgile dans cette entreprise.

A plusieurs reprises, il est sollicité par le pape pour offrir une aide à Augustin de Cantorbéry, que Grégoire avait tiré de son monastère de Rome, et ses moines envoyés en Angleterre pour travailler à la conversion des Anglais.

En 596, on sait que la cité d’Arles abrite les préparatifs de cette mission et à cette occasion des esclaves anglo-saxons sont achetés.

Le 17 novembre 597, Augustin de Cantorbéry, de retour à Arles après avoir converti le roi, la reine et les principaux officiers, est consacré, à la demande du pape Grégoire 1er, archevêque de l’Église d’Angleterre dans la basilique Saint-Trophime [4] par Virgile, alors vicaire du Saint-Siège en Gaules, dans une cérémonie où participent de nombreux évêques.

Toutefois, en dépit de cette bienveillance, il s’était déjà attiré des reproches du pape en 591 lorsque de nombreux Juifs, chassés d’Orléans [5] et venant se réfugier en Provence [6], avaient été convertis de force par lui-même et son compère de Marseille Théodose. Grégoire le Grand leur adresse alors une lettre les louant de leurs bonnes intentions mais insistant pour qu’ils limitent leur zèle à la prédication et aux prières. Puis quelques années plus tard, en 596 probablement à la suite de l’affaire Dynamius, Virgile qui gérait jusqu’alors, comme ses prédécesseurs, la perception des revenus ecclésiastiques en Gaule, se voit chapeauté par instruction papale, par l’évêque d’Aix [7] chargé de le contrôler.

L’amitié du pape se refroidit un peu plus par la suite et cela principalement parce qu’il ne s’oppose pas au mariage que Syagrie avait contracté, alors qu’elle avait fait profession de la vie religieuse. Le pape lui en fait le reproche en juillet 599.

Peut-être est-ce à cause de cette négligence que Grégoire accorde ensuite, aux instances de la reine Brunehault, le pallium [8] à Syagrius dit Syagre d’Autun, l’évêque d’Autun [9], avec le pouvoir d’assembler des conciles. Ce refroidissement du ряре envers Virgile diminue beaucoup l’autorité du métropolitain d’Arles.

En 601, le pape Grégoire demande à Virgile d’organiser un concile contre la simonie [10] et pour obliger l’archevêque de Marseille [11] à reformer son diocèse. Il meurt le 1er octobre 610.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Nominis/histoire des Saints/ Saint-Virgile

Notes

[1] L’Abbaye Saint-Symphorien d’Autun est une abbaye de moines bénédictins située hors des murs d’Autun en Bourgogne.

[2] Vicaire est un titre religieux chrétien. Étymologiquement, ce mot est un emprunt au latin classique vicarius signifiant suppléant, remplaçant.

[3] Commerce de biens religieux ou de choses spirituelles, qui fut courant jusqu’à sa condamnation formelle par le concile de Trente.

[4] La cathédrale Saint-Trophime d’Arles est une église romane de la ville d’Arles située place de la République. C’est une des plus intéressantes réalisations de l’art roman. Elle fut le siège de l’ancien archidiocèse d’Arles jusqu’en 1801, après sa fusion avec l’archidiocèse d’Aix-en-Provence. Les titres de basilique, primatiale et cathédrale restent cependant maintenus même si la cathédrale n’est plus le siège effectif de l’évêque.

[5] Orléans est une commune française située sur les rives de la Loire, préfecture du département du Loiret et chef-lieu de la région Centre-Val de Loire. Située au cœur du Val de Loire et aux portes des régions naturelles de la forêt d’Orléans, de la Sologne et de la Beauce, et à environ 120 kilomètres au sud de Paris

[6] La Provence est une région historique et culturelle ainsi qu’une ancienne province dans le Sud-Est de la France, s’étendant de la rive gauche du Rhône inférieur à l’ouest, jusqu’au fleuve Var à l’est et bordée au sud par la Méditerranée. La basse vallée du Rhône connaît diverses invasions. Wisigoths et Alains pillent de nombreuses cités et descendent jusqu’à Orange et Avignon. Les Burgondes s’installent dans la région en 442, et choisissent Vienne, qui gardait son prestige de grande cité romaine, pour capitale. Avignon marqua la pointe sud de ce royaume. Les Ostrogoths fondent au sud de ce royaume Burgonde un duché dépendant de leur royaume italo-dalmate : le duché de Provence, future basse Provence ou comté de Provence (la partie burgonde deviendra elle le marquisat de Provence). Charles Martel combat le patrice de Provence, Mauronte, allié des Maures de Gothie et fait entrer définitivement la Provence dans le domaine franc en 536. En 843, le traité de Verdun donne la Provence à Lothaire 1er. Son fils Charles de Provence en fait le royaume de Provence-Viennois ou de Bourgogne cisjurane à l’existence éphémère (855-863).

[7] L’archidiocèse d’Aix et Arles est un des archidiocèses de l’Église catholique en France. Il aurait été fondé dès le 1er siècle.

[8] Le pallium est un ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est réservé au pape, aux primats, aux archevêques métropolitains et à quelques rares évêques, pendant la célébration de la messe. Il vient du latin pallium qui signifie manteau.

[9] Le diocèse d’Autun est un diocèse de l’Église catholique en France. Son territoire correspond au département de Saône-et-Loire, en Bourgogne. Il est aujourd’hui rattaché à l’archidiocèse de Dijon, après avoir été antérieurement premier suffragant de la Primatiale des Gaules

[10] La simonie est, pour les catholiques, l’achat et la vente de biens spirituels, tout particulièrement d’un sacrement et, par conséquent, d’une charge ecclésiastique.

[11] Le diocèse de Marseille est un ancien diocèse du royaume de France supprimé en 1801, avant d’être rétabli en 1822 puis d’être élevé au rang d’archidiocèse de Marseille en 1948.