Selon Grégoire de Tours il serait d’origine bourguignonne, est abbé du monastère de Saint-Symphorien à Autun [1], puis grâce au soutien de Syagre d’Autun, l’évêque d’Autun, archevêque d’Arles en 588. Il aurait succédé à Licerius mort en 588 de la peste.
Grégoire le Grand, qui l’estime beaucoup, lui accorde les mêmes honneurs qu’à ses prédécesseurs, avec le pouvoir d’assembler des conciles, et de juger en première instance, avec 12 de ses collègues, les différents des évêques, et les questions sur le dogme.
Ainsi le 1er août 595, Gregoire offre à Virgile le titre de vicaire pontifical [2] accordé au siècle précédent aux évêques d’Arles par le pape Zozime. Cette dignité fait de lui l’intermédiaire obligé entre les évêques des Gaules et le Saint-Siège et à même de régler nombre de problèmes.
Le 12 août 595, Grégoire lui adresse sa lettre “O quam bona” sur la simonie [3] pour le mettre en garde contre les méfaits de cette hérésie. Le pape presse également le roi Childebert II d’aider Virgile dans cette entreprise.
A plusieurs reprises, il est sollicité par le pape pour offrir une aide à Augustin de Cantorbéry, que Grégoire avait tiré de son monastère de Rome, et ses moines envoyés en Angleterre pour travailler à la conversion des Anglais.
En 596, on sait que la cité d’Arles abrite les préparatifs de cette mission et à cette occasion des esclaves anglo-saxons sont achetés.
Le 17 novembre 597, Augustin de Cantorbéry, de retour à Arles après avoir converti le roi, la reine et les principaux officiers, est consacré, à la demande du pape Grégoire 1er, archevêque de l’Église d’Angleterre dans la basilique Saint-Trophime [4] par Virgile, alors vicaire du Saint-Siège en Gaules, dans une cérémonie où participent de nombreux évêques.
Toutefois, en dépit de cette bienveillance, il s’était déjà attiré des reproches du pape en 591 lorsque de nombreux Juifs, chassés d’Orléans [5] et venant se réfugier en Provence [6], avaient été convertis de force par lui-même et son compère de Marseille Théodose. Grégoire le Grand leur adresse alors une lettre les louant de leurs bonnes intentions mais insistant pour qu’ils limitent leur zèle à la prédication et aux prières. Puis quelques années plus tard, en 596 probablement à la suite de l’affaire Dynamius, Virgile qui gérait jusqu’alors, comme ses prédécesseurs, la perception des revenus ecclésiastiques en Gaule, se voit chapeauté par instruction papale, par l’évêque d’Aix [7] chargé de le contrôler.
L’amitié du pape se refroidit un peu plus par la suite et cela principalement parce qu’il ne s’oppose pas au mariage que Syagrie avait contracté, alors qu’elle avait fait profession de la vie religieuse. Le pape lui en fait le reproche en juillet 599.
Peut-être est-ce à cause de cette négligence que Grégoire accorde ensuite, aux instances de la reine Brunehault, le pallium [8] à Syagrius dit Syagre d’Autun, l’évêque d’Autun [9], avec le pouvoir d’assembler des conciles. Ce refroidissement du ряре envers Virgile diminue beaucoup l’autorité du métropolitain d’Arles.
En 601, le pape Grégoire demande à Virgile d’organiser un concile contre la simonie [10] et pour obliger l’archevêque de Marseille [11] à reformer son diocèse. Il meurt le 1er octobre 610.