Né à Rome vers 540, dans une riche famille, il fait de sérieuses études qui le conduisent à la magistrature. Il accéda très tôt à de hautes charges administratives comme préfet de Rome. A l’âge de 30 ans, il entra dans les ordres. Pendant 7 ans légat du pape à Byzance, il étudia l’organisation de la liturgie orientale. Il rentra à Rome puis fut élu pape en 590 alors que la peste ravageait Rome. Évêque de Rome, il prit de nombreuses fonctions civiles et lutta activement contre la famine et la peste. Il fait de l’évêque de Rome celui de toute la chrétienté. Obligé de faire face à l’expansion lombarde, il obtient en 594 une trêve contre la volonté de l’exarque de Ravenne [1]. La papauté secoua ainsi la tutelle de l’Empire. Il affirma fortement la primauté spirituelle et disciplinaire de Rome contre Constantinople.
Face à un monde nouveau, il entra en contact avec les Barbares, Francs et Lombards qu´il prépara patiemment à la conversion. Ses réformes religieuses pénètrèrent chez les Francs, favorisées par Brunehaut. Il envoya des moines romains menés par Augustin en Angleterre.
A partir de ce moment et jusqu’à sa mort en 604, il entreprend de diffuser les réformes qu’il médite depuis longtemps. Il fixe définitivement les textes de la Messe. Il propose une série de chants associés à chacune des fêtes de l’année ecclésiastique. Il accomplit une œuvre liturgique importante et favorisera le chant appelé depuis "grégorien".
Grégoire le Grand fonda aussi une école de musique, la Schola Cantorum où on formera des clercs qui propageront cette nouvelle liturgie à travers le monde chrétien.
Théologien, moraliste brillant, il a écrit des commentaires fameux sur le livre de Job, des Homélies et des Dialogues sur la vie des Pères d’Italie. Il s’est fait l’hagiographe de Saint Benoît et a composé une “Regula pastoris” fixant aux clercs leurs devoirs. Il est l’un des écrivains les plus admirés de son temps.