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Le 9 octobre 1806 : Bataille de Schleitz

samedi 15 juillet 2023, par lucien jallamion

Le 9 octobre 1806 : Bataille de Schleitz

La bataille de Schleiz se déroula le 9 octobre 1806 à Schleiz [1], dans le royaume de Prusse [2]. Elle opposa le 1er corps français de la Grande Armée commandé par le maréchal Jean-Baptiste Bernadotte aux troupes prussiennes et saxonnes sous les ordres du général prussien Bogislav Friedrich Emanuel von Tauentzien . L’affrontement, le premier de la guerre de la Quatrième Coalition [3] se solda par une victoire française.

Alors qu’elle progressait au nord à travers la forêt de Franconie [4], l’armée française dirigée par l’empereur Napoléon 1er tomba sur la gauche du dispositif prusso-saxon établi en bordure du territoire prussien et de la Saxe [5].

Le 9 octobre 1806, la division du général Jean-Baptiste Drouet d’Erlon , appartenant au 1er corps de Bernadotte, se heurta aux avant-postes prussiens de Tauentzien. Devant la supériorité numérique des Français, ce dernier battit en retraite, poursuivi énergiquement par le maréchal Murat arrivé sur place. Un contingent prussien isolé du gros des troupes fut taillé en pièces par la cavalerie française tandis que le reste des forces de Tauentzien se repliait au nord, atteignant Auma [6] dans la soirée.


Le 9 octobre, Bernadotte, avec deux division de la réserve et la brigade de cavalerie du général Antoine Charles Louis Lassalle , se dirigea vers Schleitz, ou 6000 prussiens et 3000 saxons, sous les ordres du général Tauenzien, étaient réunis pour flanquer l’armée prussienne.

Le village de Schleitz ne tarda pas à être enlevé, et le général ennemi gagna, en assez bon ordre, les hauteurs en arrière sur la route d’Auma.

Poursuivis par la brigade de cavalerie légère du général Pierre Vattier , que soutenait la division d’infanterie du général Drouet, deux régiments de cavalerie saxonne protégées par une batterie de quelques pièces d’artillerie, voulurent faire résistance.

Bernadotte ordonna au colonel André Burthe d’Annelet de les charger à la tête de son régiment de hussards. Le brave colonel effectua sa charge, mais ses efforts étaient inutiles, lorsqu’arrivèrent trois compagnies de voltigeurs du 94eme qui firent une décharge sur la cavalerie ennemie, et mirent aussitôt plus de 50 hommes hors de combat.

Pendant ce temps, Murat étant arrivé avec sa cavalerie et la brigade d’infanterie légère du général Nicolas-Joseph Maison , l’ennemi fut poursuivi jusqu’à plus d’une lieue au-delà du champ de bataille, et ne dut qu’à la nuit de ne pas être mis en une complète déroute.

Pendant cette poursuite, 4 compagnies d’infanterie légère tuèrent 200 chevaux à un régiment de hussards prussiens qui les avaient chargées en plaine . L’ennemi eut ce jour-là 400 hommes tués ; on lui en prit 300 ainsi que 3 pièces de canon.

Le maréchal Bernadotte établit le lendemain son quartier-général à Auma. Murat, toujours à la poursuite de la division battue la veille, se dirigea sur Géra [7].

Notes

[1] Schleiz est une ville allemande située en Thuringe et chef-lieu de l’arrondissement de Saale-Orla. C’était le chef-lieu de la principauté de Reuss-Schleiz. Le 9 octobre 1806 eut lieu la bataille de Schleiz lors de la campagne de Prusse et de Pologne.

[2] Le royaume de Prusse est un ancien État européen formé en 1701 et intégré en 1871 à l’Empire allemand, dont il est la composante principale ; il disparaît en 1918 lorsque l’Allemagne devient une république. Le royaume de Prusse devient un État de rang européen sous le règne de Frédéric II, puis joue un rôle essentiel de 1792 à 1815 comme adversaire de la France (guerres de la Révolution et de l’Empire), de 1815 à 1866 comme adversaire de l’Autriche (unification de l’Allemagne excluant l’Autriche), et en 1870-71 à nouveau comme adversaire de la France (guerre franco-prussienne) qui permet à la Prusse de dominer le nouvel Empire allemand.

[3] La Quatrième Coalition (1806/1807) fut formée le 1er octobre 1806 contre la France napoléonienne par le Royaume-Uni, la Russie, la Suède et la Prusse, cette dernière refusant la nouvelle organisation de l’Allemagne (Confédération du Rhin), imposée par Napoléon.

[4] La Franconie est une région géographique et historique du centre-sud de l’Allemagne. Le Moyen Âge a été pour la Franconie une période mouvementée, de sa construction paisible sous le roi franconien Charles, jusqu’aux grandes guerres de religion avec leurs ravages désastreux. Avec l’installation des Francs dans le pays (dont la région tire son nom), et avec le développement sous les Mérovingiens et les Carolingiens, la région gagne rapidement de l’importance. Cette évolution va de pair avec l’évangélisation, importée d’Irlande par Boniface, Willibald, Wunibald et Walburge, et qui, à partir d’Eichstätt, érigent un grand nombre de monastères dans la Franconie méridionale. Dans nombreuses églises, on peut encore trouver des traces datant de l’époque carolingienne et romane, qu’il s’agisse de la partie inférieure d’une tour, ou de la nef centrale comme par exemple à Heilsbronn ou à Heidenheim. Le déclin du royaume franconien coïncide avec la fin de l’unité entre l’État et l’Église, entre le pouvoir religieux et laïque. À côte du pouvoir central, apparaissent des seigneurs féodaux, qui, enrichis et renommés, créent de petits royaumes sur leurs domaines. À côté de l’omnipotence de l’Église, se développe une bourgeoisie éclairée, qui, à partir de l’époque gothique, commence à participer à la vie culturelle. Puis vient la grande époque des villes, notamment des villes libres, non soumises à l’autorité de l’empereur, qui se développent sous les Hohenstaufen et qui sont dotées de droits importants.

[5] L’électorat de Saxe était un État du Saint-Empire romain germanique qui joua un rôle majeur dans l’Histoire de l’Allemagne. Il est né du duché de Saxe-Wittemberg en 1356, lorsque la Bulle d’or, promulguée par l’empereur Charles IV, confirma les ducs de la maison d’Ascanie au statut de princes-électeurs faisant de cette maison l’une des sept principautés investies d’une fonction élective au trône impérial. En 1423, après l’extinction de la branche ascanienne de Saxe-Wittemberg, le margrave Frédéric IV de Misnie, issu de la maison de Wettin, obtient la souveraineté sur l’électorat. Sous le règne des Wettin, la dignité électorale s’étend également sur les territoires de Misnie et de Thuringe. Toutefois, en 1485, l’accord de Leipzig crée la séparation entre les branches ernestine et albertine, et la partition des territoires saxons, qui affaiblit clairement la position de l’électorat, notamment en tant que leader du protestantisme rivalisant avec les margraves de Brandebourg. Après la guerre de Smalkalde et la capitulation de Wittemberg (1547), la dignité électorale passa définitivement au duc Maurice de Saxe et à ses descendants de la branche albertine ; il ne restait à la branche ernestine que le duché de Saxe. L’électorat disparaît lors de la dissolution du Saint-Empire en 1806 ; le dernier électeur, Frédéric-Auguste III, allié à Napoléon 1er, devient roi de Saxe.

[6] Auma est une ancienne commune de Thuringe, située à 20 km de Gera, siège de la commune d’Auma-Weidatal.

[7] Gera est une ville allemande de Thuringe. Célèbre pour ses draps dès le Moyen Âge, Gera a été un centre important de l’industrie textile au 19ème siècle. Capitale de la principauté de Reuss à partir de 1848