Juventas
Personnage de la mythologie romaine-Déesse de la jeunesse et, plus particulièrement, des adolescents
Bien qu’assimilée sur le tard à la divinité grecque Hébé , elle s’en distingue par des attributions proprement romaines : lorsqu’ils revêtaient la toge, symbole du passage de l’enfance à l’âge viril, les jeunes hommes lui faisaient l’offrande d’une pièce de monnaie.
Le lien de Juventas avec l’âge adulte et l’accession à la citoyenneté remonterait à Servius Tullius, fondateur des organisations sociales romaines. Chaque garçon qui rentrait dans la classe des hommes devait verser une pièce de monnaie dans le tronc de la déesse Juventas afin d’être recensé.
Elle avait un sanctuaire au Capitole [1]. Lorsque Tarquin le Superbe fit achever le temple de Jupiter Capitolin [2] et qu’il fut inauguré, toutes les divinités qui étaient honorées en ce lieu voulurent bien céder la place à Jupiter , à l’exception de deux qui s’y opposèrent formellement : Juventus et Terminus . Les devins y virent une promesse de stabilité et d’éternité. Juventus conserva donc un petit sanctuaire (sacellum) à l’intérieur de la cella [3] consacrée à Minerve .
Lors de la bataille du Métaure [4] en 207 av. jc, le consul Marcus Livius Salinator voua un temple à Juventus. Victorieux, il en commença la construction sous sa censure [5] en 204 av. jc, à proximité du Circus Maximus [6]. Le temple fut dédié en 189 av. jc. Le temple fut incendié en 16 av. jc ; il fut reconstruit par Auguste, selon le témoignage des Res Gestae [7]
Notes
[1] Le Capitole est l’une des sept collines de Rome. C’est le centre religieux de la ville avec le temple consacré à la triade Jupiter, Junon et Minerve. Par extension chaque cité romaine se doit d’avoir son Capitole.
[2] Le temple de Jupiter Capitolin est un des plus anciens édifices religieux de la Rome antique. Il s’agit du principal temple du souverain céleste du panthéon romain, Jupiter. Il est situé sur le sommet du Mons Capitolium, ou Capitole, colline au pied de laquelle, selon les récits de fondation de la ville, Romulus décida de bâtir Rome après avoir proclamé que cette hauteur serait lieu d’asylum pour tous les volontaires du Latium qui souhaiteraient participer à la fondation de la cité.
[3] La cella est la partie close du temple étrusque puis du temple romain, généralement de forme rectangulaire, parfois ronde (par exemple le temple de Vesta ou le Panthéon de Rome). Elle s’ouvre sur l’avant du temple par une porte à deux battants. La cella d’un temple romain abrite généralement la statue de la divinité à laquelle le temple est consacré et éventuellement d’autres dieux ou déesses liés à la précédente, dans ce cas le terme de cella désigne le « sanctuaire ». Seuls les prêtres ont accès à l’intérieur de la cella qui reste invisible du public. Toutefois, durant certaines cérémonies, les portes du temple sont ouvertes, pour que la divinité puisse voir et exercer son pouvoir protecteur sur l’extérieur.
[4] La bataille du Métaure est une bataille de la Deuxième guerre punique. Considérée comme l’une des batailles décisives de l’Antiquité, elle se déroule en 207 av.jc et doit son nom au fleuve Métaure, qui se jette dans l’Adriatique, au nord de l’Italie. Elle oppose l’armée du général punique Hasdrubal à celle des consuls romains Caius Claudius Nero et Marcus Livius Salinator.
[5] Le censeur est un magistrat romain. Deux censeurs sont élus tous les cinq ans parmi les anciens consuls par les comices centuriates. Le pouvoir des censeurs est absolu : aucun magistrat ne peut s’opposer à leurs décisions, seul un autre censeur qui leur succède peut les annuler. Après 18 mois de mandat, ils président une grande cérémonie de purification, le lustrum, à la suite de laquelle ils abdiquent. La censure est la seule magistrature romaine qui n’autorise pas la réélection. Les censeurs ne sont plus élus à partir de la dictature de Sylla, et leurs pouvoirs sont repris par les empereurs romains.
[6] Le Circus Maximus, Grand Cirque ou parfois cirque Maxime (en italien, Circo Massimo) est un immense édifice public de Rome, situé dans la vallée de la Murcia entre le Palatin et l’Aventin, où étaient organisées des courses de chars. C’est le plus vaste et le plus ancien hippodrome de Rome. De nos jours, il se trouve dans le rione de Ripa et reste le théâtre de grands rassemblements (concerts, etc.).
[7] Les Res Gestæ Divi Augusti (Actes du divin Auguste) sont le testament politique du premier empereur romain, Auguste, dans lequel il offre un compte-rendu à la première personne de ses actions et de ses réalisations.