Issu d’une famille noble de seigneurs picards [1] attestés depuis le 15ème, Officier de carrière jusqu’à la mort de son père survenue en 1697, Boulainvilliers se lança alors dans l’écriture. Il voulut être un homme de pensée et de plume et fut de fait un écrivain prolifique comme Saint-Simon.
Après une courte carrière militaire, Henri de Boulainvilliers se retire dans sa propriété de Normandie. Peu fortuné, il y mène une vie campagnarde ; cela ne l’empêche pas d’être en relation avec les ducs de Saint-Simon et de Noailles, entre autres, et surtout de s’adonner à des travaux d’histoire.
Il participe au mouvement d’idées qui marque la fin du règne de Louis XIV et les expériences politiques de la Régence.
Il épouse à Paris le 26 septembre 1689 Marie Anne Henriette Hurault du Marais, morte à Saint Saire le 28 septembre 1696 à environ 36 ans, fille de Charles Hurault, comte du Marais [2], maréchal de camp [3], et d’Anne Berryer.
Il est un des premiers historiens à considérer l’art de gouverner comme une science. Sa pensée fut connue, réputée, discutée mais aussi annexée par ses contemporains comme Montesquieu ou encore Voltaire qui en fit un père de la libre pensée [4]
Il fut malheureux en famille, eut un procès interminable contre son père, remarié avec une servante et reçut des secours du Régent pour éviter la chute de sa maison. Obligé d’abandonner la carrière des armes, déplorant les mésalliances de la noblesse, il maria néanmoins la seconde de ses filles à Gabriel Bernard comte de Rieux, fils du banquier Samuel Bernard , banquier protestant.
Veuf, Henri de Boulainvilliers se remarie en 1710 avec Claude Catherine d’Alègre, fille de Jean, comte d’Alègre, marquis de Beauvoir [5], et de Marie Madeleine Françoise du Fresnoy. Sans postérité
Son œuvre est considérable, mais ses travaux ne sont pas publiés de son vivant. Il savait cependant en donner connaissance à des amis et par là-même assurer la diffusion de ses idées. L’État de la France en 1727 contient des extraits des mémoires des intendants, avec des indications sur la population et les diverses activités économiques. La même année paraît l’Histoire de l’ancien gouvernement de la France. Dans un genre différent, on lui doit une Vie de Mahomet en 1730. Mais c’est surtout l’origine et la situation de la noblesse qui retiennent son attention, avec le Mémoire pour la noblesse de France contre les ducs et pairs en 1717 et, beaucoup plus importants, les Essais sur la noblesse de France en 1732. Dans ce dernier ouvrage, Boulainvilliers expose une théorie qui eut quelque retentissement, mais qu’il n’est pas le premier à exprimer puisqu’on la trouve en germe chez d’autres théoriciens.