Notes
[1] Le cursus honorum est l’ordre d’accès aux magistratures publiques sous la Rome antique. Défini très tôt à une époque mal déterminée, il n’est formalisé que par la lex Villia Annalis en 180 av. jc. Cet ordre est obligatoire et permet de gagner des compétences et d’avoir pour magistrats suprêmes des hommes mûrs et expérimentés.
[2] Le préteur est un magistrat de la Rome antique. Il était de rang sénatorial, pouvait s’asseoir sur la chaise curule, et porter la toge prétexte. Il était assisté par 2 licteurs à l’intérieur de Rome, et 6 hors du pomerium de l’Urbs. Il était élu pour une durée de 1 an par les comices centuriates. La fonction de préteur fut créée vers 366 av. jc pour alléger la charge des consuls, en particulier dans le domaine de la justice. Le premier préteur élu fut le patricien Spurius Furius, le fils de Marcus Furius Camillu. Égal en pouvoir au consul, auquel il n’a pas de compte à rendre, le préteur prêtait le même serment, le même jour, et détenait le même pouvoir. À l’origine, il n’y en avait qu’un seul, le préteur urbain, auquel s’est ajouté vers 242 av. jc le préteur pérégrin qui était chargé de rendre la justice dans les affaires impliquant les étrangers. Cette figure permit le développement du ius gentium, véritable droit commercial, par contraste avec le ius civile applicable uniquement aux litiges entre citoyens romain. Pour recruter, pour former ou pour mener des armées au combat ; sur le terrain, le préteur n’est soumis à personne. Les préteurs ont aussi un rôle religieux, et doivent mener des occasions religieuses telles que sacrifices et des jeux. Ils remplissent d’autres fonctions diverses, comme l’investigation sur les subversions, la désignation de commissionnaires, et la distribution d’aides. Lors de la vacance du consulat, les préteurs, avant la création des consuls suffects, pouvaient remplacer les consuls : on parle alors de préteurs consulaires.
[3] La conjuration de Catilina est un complot politique visant la prise du pouvoir à Rome en 63 av. jc par le sénateur Lucius Sergius Catilina. Devenue la capitale d’un empire en croissance rapide, la Ville est alors depuis longtemps à l’abri d’une attaque ennemie, mais depuis la Guerre sociale (de 91 à 88), elle doit faire face à de nombreux troubles qui mettent à mal les institutions de la République romaine et sa population. Le complot ourdi par Catilina et ses partisans ne ressemble pourtant en rien à ce que la République romaine a connu jusqu’alors. Déçu par un double échec lors de l’élection au consulat, Catilina organise secrètement une conjuration qui vise à éliminer une partie de l’élite politique romaine et à s’emparer du pouvoir politique suprême en s’appuyant sur les frustrations d’une partie de la nobilitas romaine et de certains notables italiens. Sur sa route, le conspirateur voit ses visées contrecarrées par la détermination du consul Cicéron, dont le mandat touche à sa fin au moment des faits. En bon orateur, Cicéron dénonce Catilina publiquement et avec virulence, puis conduit la contre-offensive militaire qui met finalement la conjuration en déroute. Catilina meurt au combat au début 62, tandis que Cicéron, salué du titre de « Pater patriae », connaît d’abord la gloire pour avoir sauvé la République, avant que cette même affaire ne le contraigne à l’exil en 58.
[4] Les livres sibyllins sont un recueil d’oracles conservé à Rome dans l’Antiquité. Selon une tradition ancienne, ils furent achetés à une sibylle par le roi Tarquin le Superbe. Les livres sibyllins ne sont consultés qu’à la suite d’un prodige (ou présage) grave. Il s’agit de savoir quel dieu apaiser et par quels rites. Ils furent d’abord confiés à un collège de deux prêtres, nombre qui s’accrut par la suite pour atteindre 15 membres sous l’Empire, qu’on appela alors les quindecemviri sacris faciundis. La réponse était d’abord lue au Sénat, qui statuait ensuite sur l’opportunité de sa publication. Pendant la guerre sociale (entre 91 et 89 av. J.-C.), un incendie au Capitole détruisit les exemplaires des livres sibyllins. Pour les reconstituer, on fit rechercher les prophéties de la Sibylle enregistrées à Samos, à Ilion, à Érythrée, dans les colonies grecques d’Italie, en Afrique et en Sicile. Les prêtres firent ensuite un tri pour ne retenir que celles qui leur paraissaient véritables. À la fin de l’Empire romain d’Occident, probablement lors des mesures antipaïennes promulguées par Honorius à partir de 404, les chrétiens s’emparèrent des livres sibyllins et les brûlèrent. Rutilius Namatianus, préfet de Rome en 417, dénonce Stilicon comme l’instigateur de cette action sacrilège
[5] Les Allobroges sont un peuple gaulois dont le territoire était situé entre l’Isère, le Rhône et les Alpes du Nord. Ils passaient dans l’Antiquité pour de grands guerriers. Ce peuple celte se serait installé dans les Alpes du Nord au début du 4ème siècle av. jc. Les auteurs antiques grecs (Polybe, Ptolémée, Plutarque) les ont appelés Allobriges ou Allobryges. César mentionne Allobrogum fines pour désigner le territoire des Allobroges. Le territoire des Allobroges s’étendait sur la plus grande partie des pays qui seront nommés plus tard la Sapaudia (ce « pays des sapins » deviendra la Savoie) et au nord de l’Isère. Mais, à l’est, dans les montagnes alpines, des peuples indépendants, les Ceutrons, occupaient la vallée de la Tarentaise et la haute vallée de l’Arve et les Médulles occupaient la vallée de l’Arc. Au sud, la rivière Isère (puis le Doux, en rive droite du Rhône) marquerait leur frontière avec les Ségovellaunes dont le territoire deviendra la cité de Valence. L’ensemble de l’Allobrogie est donc usuellement définie comme le territoire correspondant en grande partie aux actuels départements de la Savoie, de la Haute-Savoie et de l’Isère. Les Allobroges étaient réputés être de bons guerriers. Certains fournirent pendant des siècles des mercenaires, les Gésates, bien connus en Gaule cisalpine où ils vinrent aider leurs frères gaulois à résister aux Romains.
[6] Le Tullianum, plus connu sous le nom de prison Mamertine, est une ancienne prison de Rome, située de nos jours sous l’église San Giuseppe dei Falegnami, dans le rione de Campitelli.
[7] Le senatus consultum ultimum (« décret ultime du Sénat »), plus exactement senatus consultum de re publica defendenda (« décret du Sénat pour la défense de la République »), En 63 av. jc, Cicéron use du senatus consultum ultimum comme moyen pour procéder à des exécutions extra-judiciaires d’hommes accusés de complicité dans la conjuration de Catilina, dont l’ancien consul Publius Cornelius Lentulus Sura. Il soutient alors, comme Caton, qu’étant donné le danger extraordinaire de la crise, le décret lui donne ce pouvoir exceptionnel en cette occasion. Jules César, et quelques autres, s’opposent en soulignant que le senatus consultum ultimum ne peut lui permettre de passer outre les lois fondamentales de l’État romain, mais seulement de faire tout leur possible dans le cadre de la République pour résoudre la crise. En 58 av. jc, alors que les exécutions sommaires de Cicéron avaient été approuvées par le Sénat durant la crise, son ennemi politique Publius Clodius Pulcher le condamne à l’exil, celui-ci durant environ un an. Le consul de l’année 57, Lentulus Sphinter aide à son retour.