Caius Valerius Potitus Volusus
Homme politique de la République romaine
Plusieurs fois tribun militaire à pouvoir consulaire [1] entre 415 et 404 av. jc et consul en 410 av. jc.
Membre des Valerii Potiti [2] et des Valerii Volusi [3], branches de la gens Valeria [4]. Il pourrait être le fils de Lucius Valerius Potitus consul en 449 av. jc , le frère de Lucius Valerius Potitus, tribun consulaire entre 414 et 398 av. jc et consul en 393 et 392 av. jc, et le père de Caius Valerius Potitus tribun consulaire en 370 av. jc .
En 415 av. jc, il est tribun militaire à pouvoir consulaire avec trois autres collègues. Les Èques [5] de Bola [6] envahissent le territoire de Labicum [7], récemment conquis et colonisé par les Romains. Les tribuns consulaires mènent une rapide campagne militaire et repoussent les Èques de Bola qui n’ont pas pu bénéficier du soutien du reste des Èques, encore marqués par leur défaite face aux Romains 3 ans plus tôt. Bola est prise après un court siège et quelques combats. Le tribun de la plèbe Lucius Decius propose alors d’établir une colonie à Bolae mais son projet est rejeté.
En 410 av. jc, il est consul avec Manius Aemilius Mamercinus. Malgré l’action du tribun de la plèbe [8] Marcus Menenius qui veut faire voter une loi agraire et bloque la levée, les consuls parviennent à réunir l’armée pour partir en campagne contre les Èques et les Volsques [9]. Grâce à leur victoire et la prise de la citadelle de Carventum [10], les consuls obtiennent l’honneur de célébrer une ovation.
Il est à nouveau tribun militaire à pouvoir consulaire en 407 av. jc avec trois autres collègues et en 404 av. jc avec 5 autres collègues. Avec ces derniers, il défait les Volsques et s’empare d’Artena [11]. En parallèle, les Romains poursuivent le siège de Véies [12] et établissent une colonie à Velitrae [13].
En 398 av. jc, Caius Valerius fait partie des ambassadeurs envoyés à Delphes [14] pour obtenir l’oracle d’Apollon concernant une montée des eaux inexpliquée d’un lac près d’Albe la Longue [15], un prodige que les Romains pensent associé à l’issue du siège de Véies.
À leur retour en 397 av. jc, les ambassadeurs rapportent la même explication et le vieillard de Véies, d’abord emprisonné, est chargé d’expier le prodige pour apaiser les dieux
Notes
[1] Un tribun militaire à pouvoir consulaire est un magistrat romain disposant d’un niveau d’imperium presque équivalent aux consuls qu’il remplace de façon irrégulière au début de la République romaine, entre 444 et 367 av. jc. Après cette date, le tribunat consulaire est définitivement abandonné.
[2] Les Valerii Potiti sont des patriciens romains membres d’une branche de la gens des Valerii. Ils descendent des Valerii Publicolae, à partir du 5ème siècle av. jc, où Lucius Valerius Potitus Publicola prend les deux cognomina, puis ils disparaissent au 3ème siècle av. jc, Caius Valerius Potitus Flacus prenant un deuxième cognomen, que ses descendants garderont.
[3] Les Valerii Volusi sont des patriciens romains membres d’une branche de la gens des Valerii. C’est la première branche de la famille, descendant de Volusus Valerius, qui, selon Plutarque serait à l’origine de la réconciliation entre Sabins et Romains, ainsi que de la paix signée entre ces deux peuples. Denys d’Halicarnasse confirme que ce serait un descendant des Sabins venus à Rome avec Titus Tatius, qui partage le trône de Rome avec Romulus
[4] Les Valerii sont les membres de la gens Valeria, l’une des familles romaines les plus importantes. De rang patricien à l’origine, la famille compte plus tard plusieurs branches plébéiennes.
[5] Les Èques sont un peuple italique du nord-est du Latium antique et de l’Apennin central. Ils parlent une langue de la branche ombrienne des langues sabelliques. À partir de la fin du 6ème siècle av. jc et pendant le 5ème siècle av. jc, les Volsques et les Èques, deux peuples liés, envahissent le Latium lors de la migration plus générale des peuples sabelliens qui quittent les Apennins pour s’installer dans les plaines d’Italie. Ils occupent alors la partie supérieure de la vallée de l’Anio, du Tolerus (aujourd’hui le Sacco) et de l’Himella, torrent de l’Aia, dans la province de Rieti. À l’est, les cités latines d’importance les plus proches sont Préneste et Tibur. Au sud, les Herniques occupent la vallée du Tolerus. À l’est, sur l’autre rive de l’Anio, se situent les Marses et enfin, au nord, ce sont les terres sabines.
[6] Bolae ou Bola était une ancienne ville du Latium qui a été mentionnée à plusieurs reprises dans l’histoire primitive de Rome . Elle était probablement situé sur le territoire de la ville moderne de Labico.
[7] Labicum, ou Labici, est une ancienne cité du Latium, à environ 10 km au sud-est de Rome, au nord des monts Albains, sur la Via Labicana, entre Gabies et Tusculum. Tous les aqueducs de la vallée de l’Anio passent près de la ville. Elle était l’une des trente cités de la Ligue latine au 5ème siècle av. jc, ayant rejoint les Èques en 419 av. jc avant d’être conquise l’année suivante par la République romaine
[8] Dans la Rome antique, les tribuns de la plèbe sont les représentants de la plèbe, élus pour une durée d’un an par le concile plébéien.
[9] Les Volsques appartiennent aux anciens peuples italiques installés dans le sud du Latium. Leur nom avec sa terminaison en « -cus » les classe avec les autres tribus dont le nom se termine en « -cus », comme les Herniques, qui sembleraient être les premiers habitants indo-européens de la côte occidentale de l’Italie
[10] Arx Carventana
[11] Artena est une commune italienne située dans la ville métropolitaine de Rome Capitale, dans la région du Latium, dans la partie centrale du pays. Le site de fouilles aujourd’hui nommé Piano della Civita s’élève à la pointe septentrionale des monts Lépins, sur un plateau qui culmine à plus de 631 mètres au-dessus du niveau de la mer et bénéficie d’un très large panorama. Cela représente dans l’Antiquité une position stratégique importante, aux confins des anciens territoires latins, èque et volsques, permettant notamment de contrôler la vallée du Sacco (le Trerus antique), principale voie de communication entre Rome et la Campanie. La cité s’étend sur 30 hectares et est entourée d’une enceinte de 2,5 kilomètres.
[12] Puissante cité étrusque située à la frontière sud de l Étrurie, dans la campagne falisque, à 16 km au nord de Rome sur le territoire de la commune de Formello. Elle était considérée comme la plus riche des villes de la Ligue étrusque.
[13] Velletri est une ville italienne de la ville métropolitaine de Rome Capitale dans le Latium. Velletri est connue dans l’Antiquité romaine sous le nom de Velitrae. Elle appartint aux Volsques, et aux Romains en 495 av. jc. Octavia dont était issu l’empereur Auguste en était originaire
[14] Au pied du mont Parnasse en Phocide, Delphes est le site d’un sanctuaire panhellénique où parlait l’oracle d’Apollon à travers sa prophétesse, la Pythie ; il abritait également l’Omphalos ou « nombril du monde ». Investi d’une signification sacrée, Delphes fut du 6ème siècle av. jc au 4ème siècle av. jc le véritable centre et le symbole de l’unité du monde grec.
[15] Cité antique fortifiée du Latium, Albe la Longue (Alba Longa) est l’une des plus anciennes cités d’Italie. Elle est située à 20 km au sud-est de Rome à l’emplacement de l’actuel Castel Gandolfo.