Fils aîné du roi Léovigild, associé avec son frère Récarède au pouvoir par son père, qui essaya d’établir sa dynastie.
Bien qu’arien, il épousa en 579 une catholique, la princesse franque mérovingienne Ingonthe, fille du roi Sigebert et de la reine Brunehilde. Sous l’influence de sa femme, le prince abjure l’arianisme [1], se convertit à la foi catholique et envisage de se tailler un royaume dans le sud de la péninsule ibérique avec pour ville principale, Séville, haut lieu de la foi catholique en Espagne. Soutenu par sa femme, par l’Église catholique, par les Hispano Romains et par des Suèves [2] catholiques en lutte contre les Wisigoths [3], il s’opposa à son père.
Le roi, décidé d’en finir avec son fils, le combattit violemment et réussit à vaincre ses troupes et le captura en 584.
Captif, il fut envoyé à Tarragone [4]. Pour les fêtes de Pâques 585, alors qu’il se trouvait en prison, Léovigild lui envoya un évêque arien, afin qu’il reçoive la communion de ses mains. Le roi offrit même de le libérer et de le rétablir dans son ancienne position s’il acceptait cette communion arienne. Mais il rejeta l’évêque arien et lui reprocha son hérésie.
L’évêque arien rapporta ses paroles au roi qui se mit aussitôt en colère et ordonna d’exécuter son fils. Dans un sous-sol d’un ancien palais romain d’Auguste, il subit le martyre et fut décapité le 13 avril 585.
Il fut aussitôt considéré comme un saint martyr par l’Église catholique d’Espagne ainsi qu’en France et en Italie. Il fut canonisé par le pape Sixte V au 16ème siècle.