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Saint Gélase 1er

samedi 6 avril 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 7 septembre 2011).

Saint Gélase 1er (492–496)

49ème pape de l’Église catholique.

Son règne dura à peine 4 ans mais sa contribution aux rapports entre Église et État et au concept même de papauté fut décisive.

Né en Kabylie [1], il possède une très forte personnalité qu’il met au service de Félix III dont il est le principal collaborateur et dont il rédigea toutes les lettres.

Il amplifia la politique d’indépendance totale de l’Église, entamée par Félix III, en particulier vis-à-vis de la cour de Byzance [2] et du nouvel empereur Anastase 1er plus favorable au monophysisme [3]. Il fit parvenir à Anastase une lettre où il formulait avec clarté le principe qui selon lui devait inspirer les relations entre la papauté et l’empire.

Il lutta avec acharnement contre le pélagianisme [4], qui relevait provisoirement la tête. Il supprima la dernière fête païenne qui subsistait encore, celle des Lupercales [5] et lui substitua la fête chrétienne de la Chandeleur.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Nominis/ Saint Gélase 1er

Notes

[1] La Kabylie, est une région historique située dans le Nord de l’Algérie, à l’est d’Alger.

[2] Byzance est une ancienne cité grecque, capitale de la Thrace, située à l’entrée du Bosphore sous une partie de l’actuelle Istanbul. La cité a été reconstruite par Constantin 1er et, renommée Constantinople en 330, elle est devenue la capitale de l’Empire romain, puis de l’Empire romain d’Orient et enfin de l’Empire ottoman à partir de 1453 date de la prise de la ville par les Turcs. Elle fut rebaptisée Istanbul en 1930.

[3] Le monophysisme est une doctrine christologique apparue au 5ème siècle dans les écoles théologiques de l’empire byzantin. Cette doctrine tente de résoudre les contradictions de la foi nicéenne concernant la nature du Christ. La doctrine chrétienne s’est construite à l’origine autour du symbole de Nicée, c’est-à-dire la reconnaissance de la consubstantialité du Père et du Fils, tout comme de la nature humaine du Christ. Les monophysites, en revanche, affirment que le Fils n’a qu une seule nature et qu’elle est divine, cette dernière ayant absorbé sa nature humaine. Ils rejettent la nature humaine du Christ. En cela le monophysisme s’oppose au nestorianisme. Cette doctrine a été condamnée comme hérétique lors du concile de Chalcédoine en 451, tout comme la doctrine opposée. Malgré cela, sous l impulsion de personnages tels que Sévère d’Antioche, le monophysisme continue de se développer dans les provinces byzantines de Syrie et d’Égypte auprès des populations coptes tout au long du 6ème siècle, jusqu aux invasions perses puis arabes au tout début du 7ème siècle. Il fut également responsable du premier schisme entre Rome et Constantinople en 484. Le monophysisme est encore professé aujourd’hui, dans sa variante miaphysite. Ce sont les Églises préchalcédoniennes, arménienne, syro jacobite, copte, etc.

[4] Le pélagianisme est le courant considéré comme hérétique par l’Église catholique, issu de la doctrine du moine Pélage. Pélage minimisait le rôle de la grâce et exaltait la primauté et l’efficacité de l’effort personnel dans la pratique de la vertu. Il soutenait que l’homme pouvait, par son seul libre arbitre, s’abstenir du péché, niait la nécessité de la grâce, le péché originel, les limbes pour les enfants morts sans baptême. En effet, pour le moine breton les hommes ne doivent pas supporter le péché originel d’Adam dans leurs actions et ne doivent donc pas se rédimer à jamais. Trois conciles s’étaient opposés à cette doctrine : ceux de Carthage, 415 et 417, et celui d’Antioche en 424. Le Concile oecuménique d’Éphèse, en 431, condamna cette hérésie en dépit des correctifs que Pélage inséra dans ses apologies. Le pélagianisme subsista jusqu’au 6ème siècle. Il fut surtout combattu par saint Augustin qui a tout fait pour que Pélage soit excommunié car il le considérait comme un disciple du manichéisme. En 426, l’Église catholique romaine excommunie Pélage.

[5] Les Lupercales sont, dans la Rome antique, des fêtes annuelles célébrées par les luperques du 13 au 15 février, près d’une grotte nommée le Lupercal (située au pied du mont Palatin), en l’honneur de Faunus, dieu de la forêt et des troupeaux.