Fils du roi Léovigild et de Goïswinthe, fille d’Amalaric, il accède au trône après une grave crise religieuse et l’exécution de son frèreHerménégild en 585 qui avait pris la tête du parti catholique contre l’arianisme [1] de leur père.
Sans renier l’œuvre politique de son prédécesseur, il unifia son royaume sous l’égide de l’Eglise catholique. Cette décision capitale dans l’histoire de l’Espagne est prise sous l’influence de Léandre en 587 avant d’être officialisée au 3ème concile de Tolède [2] en 589.
Il poursuit la politique d’intégration et d’unité nationale de son père. Il tire aussi les conséquences de la rébellion de son frère. Le pouvoir du roi étant menacé par la puissance de la noblesse, laïque et religieuse, il entreprend une politique tendant à se concilier toute la noblesse en lui faisant des concessions dans le cas des laïcs, en se convertissant au catholicisme dans le cas des religieux. Son règne peut se diviser en 2 parties, celle qui précède le concile de Tolède en 589 ou se passent les faits les plus marquants de son règne, et celle qui le suit.
Quelques mois après son élection, il se convertit à titre personnel au catholicisme. De nombreuses rébellions vont éclater, le désir des nobles de reprendre le pouvoir s’abritant souvent derrière le problème religieux. Une première révolte éclata à Merida [3] en 587, vite écrasée grâce à la trahison d’un jeune conjuré, Wittéric, qui deviendra roi quelques années plus tard. En 589, une 2ème tentative dans la Cour même, est rapidement maîtrisée. La 3ème a pour centre Narbonne. Du fait de l’intervention des armées franques, elle s’avère être un réel danger pour Récarède. Le combat décisif a lieu près de Carcassonne et voit la victoire écrasante des troupes wisigothes.
Avec l’abjuration de l’arianisme par Récarède au Concile de Tolède s’ouvre une nouvelle période pour l’Espagne wisigothique et son Eglise, c’est ce qu’on a appelé la “renaissance isidorienne”. Tolède est la capitale religieuse et politique du royaume. Il meurt à Tolède en décembre 601.