Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Gongsun Zan

mardi 16 novembre 2021, par lucien jallamion

Gongsun Zan (? -199)

Seigneur de guerre lors de la fin de la dynastie Han

Recevant les enseignements de Lu Zhi, il se lia d’amitié avec Liu Bei, avec qui il entretint une bonne entente. Connu surtout par ses fonctions de grand administrateur de Beiping [1], au Nord de la Chine, il combattit plusieurs tribus barbares et entra en guerre avec le puissant Yuan Shao .

En 187, alors préfet de Zhuo il reçut le commandement de 3000 cavalier de choc Wuhuan afin de rétablir l’ordre dans la province de Liang [2], mais sa campagne s’avéra un échec à cause d’importantes mutineries à l’intérieur de ses rangs.

L’année d’après, alors commandant en chef de la Cavalerie, il fut mandaté par l’empereur Ling pour réprimer une rébellion dans la province de You. Il dérouta les rebelles en plusieurs points et les expulsa même à l’extérieur des frontières de l’empire.

Dans sa chasse téméraire, il fut assiégé à la forteresse de Guanzi pendant plus de 200 jours, mais résista vigoureusement. Étant surnommé Le Maréchal au Cheval Blanc, dû au fait que sa cavalerie était dotée uniquement de chevaux blancs considérés sacrés par les tribus barbares, il se démarqua également dans ses campagnes contre les peuples Wuhuan et Xianbei [3]. Il dut néanmoins, à son grand désarroi, abandonner sa lutte contre ces tribus nomades en l’an 189, après que ceux-ci eurent conclu la paix avec les Han [4]. Il fut alors posté à Beiping, à la tête de 10 000 hommes et y fut grand administrateur.

Par après, se joignant à la ligue contre Dong Zhuo , il mobilisa ses forces vers la capitale, prenant Liu Bei sous son aile. Il participa ainsi à la bataille de la passe du Piège à Tigre où il se bat vaillamment et retourna dans ses terres lorsque la coalition se désintégra.

En 191, Gongsun Zan alla combattre les derniers restes de la rébellion des Turbans Jaunes [5] dans la province de Qing, au sud de Dongguang. Les rebelles, bien que plus nombreux, furent anéantis et plus de 70 000 d’entre eux furent capturés. Durant la même année, il attaqua Han Fu, à la suite d’une entente avec Yuan Shao, mais fut floué par ce dernier, qui s’empara à lui seul de la province de Ji.

Gongsun Zan répliqua donc en déclarant la guerre à Yuan Shao et mobilisa son armée sur les rives de la rivière Pan. Aussi, il s’allia avec Yuan Shu , reçut l’aide de Liu Bei et livra combat à Yuan Shao dans les provinces de Ji et de Qing, puis conclut une trêve en 193. Alors devenu très influent et ayant autorité sur l’entière province de You, il établit son quartier général dans la ville de Yi où il érigea une imposante forteresse. Or, en 199, il y fut assiégé par Yuan Shao et ayant perdu tout espoir, il tua sa femme et ses enfants, puis se suicida.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Luo Guanzhong ; tr. Moss Roberts (1995). Three Kingdoms. (ISBN 7-119-00590-1)

Notes

[1] Aussi connue sous le nom de Youbeiping, Beiping était un district de Chine, situé dans l’ancienne province de You. C’est à l’époque des Royaumes combattants que le district de Youbeiping fut érigé par le royaume de Yan près de la Grande Muraille de Chine. Durant la dynastie des Han occidentaux, le district s’étendait de la côte nord de la mer de Bohai, près de Tangshan, jusqu’à la région de Chengde au nord. Le district fut rétréci durant la dynastie des Han orientaux et changea de nom au cours des dynasties qui suivirent.

[2] La rébellion de la Province de Liang (184/189) commence comme une insurrection du peuple Qiang contre la dynastie Han dans la province occidentale de Liang (Liangzhou, qui correspond plus ou moins aujourd’hui à Wuwei, dans la province du Gansu) dans la Chine du 2ème siècle. Mais assez vite, les Yuezhi et des rebelles pro-Han se joignent aux combats pour le contrôle de la province aux dépens de l’autorité centrale. Cette rébellion, qui a suivi de près celle des Turbans jaunes, fait partie d’une série de troubles qui ont conduit au déclin et à la chute de la dynastie Han. Bien que la plupart des historiens traditionnels portent une attention relativement faible à cette rébellion, elle à néanmoins une importance notable, car elle détruit la présence chinoise dans le Nord-Ouest et prépare le terrain pour la naissance de nombreux royaumes non-Han durant les siècles suivants

[3] Les Xianbei sont les représentants d’une tribu proto-turco-mongole venue du haut Amour et établie en Mongolie actuelle au 2ème siècle. Leur chef Tanshihuai, qui règne de 156 à 181, leur donne l’hégémonie sur la Mongolie orientale au détriment des Xiongnu septentrionaux. Certains historiens estiment qu’ils étaient des Proto-Mongols, tandis que d’autres estiment qu’ils étaient des Proto-Turcs

[4] La dynastie Han régna sur la Chine de 206 av. jc à 220 apr. jc. Deuxième des dynasties impériales, elle succéda à la dynastie Qin (221/206 av. jc) et fut suivie de la période des Trois Royaumes (220/265). Fondée par Liu Bang, chef de guerre d’origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta 28 empereurs.

[5] La rébellion des Turbans jaunes est une révolte paysanne majeure en Chine, à la fin du 2ème siècle. Le soulèvement &clate en 184 sous le règne de l’empereur Han Lingdi lorsque Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix »), soulève une partie de la population chinoise contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Assiégés, les Han lancent un appel à l’aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel. De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Bien que la rébellion principale ait été défaite en 185, des poches de résistances restent invaincues et des soulèvements de plus petites ampleurs émergent sporadiquement. Ce n’est qu’en 205, après 21 années de révoltes, que les Turbans jaunes sont définitivement vaincus. La rébellion, qui tire son nom de la couleur dans laquelle les rebelles se drapaient, a été particulièrement importante dans l’histoire de la Chine comme dans celle du taoïsme, à cause des collusions nombreuses entre rebelles et sociétés taoïstes secrètes.