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L’histoire pour le plaisir

Bion de Borysthène

samedi 13 novembre 2021, par lucien jallamion

Bion de Borysthène

Philosophe cynique du 3ème siècle av. jc

Originaire de Borysthène [1]. Esprit brillant, il excella surtout dans la satire, n’épargnant aucun lieu commun ni aucune des croyances ou superstitions de son temps.

Ses contemporains le considéraient comme athée et Diogène Laërce le comptait parmi les Sophistes [2]. Il est considéré comme le fondateur du genre littéraire de la diatribe qui servit utilement la diffusion de la philosophie populaire.

Il entreprit d’accommoder le cynisme [3] à l’hédonisme [4] de Théodore de Cyrène . Il prit violemment parti contre les pratiques religieuses et enseigna que la mort amène l’anéantissement de l’âme.

Bion, que l’on le disait scythe [5], il était en fait le fils d’un citoyen grec libre et d’une prostituée lacédémonienne [6], mais tous les membres de sa famille furent vendus comme esclaves, sanction infligée à la suite d’un manquement, peut-être financier, du père.

Bion se trouva alors au service d’un rhéteur [7], dont il hérite. Après avoir mis le feu à la bibliothèque de son ancien maître, qu’il estimait pleine de factures et de fadaises, il fuit à Athènes [8], où il se tourne vers les enseignements de la philosophie. Là, Bion n’est pas seulement séduit par la philosophie des Cyniques : il est d’abord disciple de Cratès et donc opposé aux idées de l’Académie de Platon [9], puis élève de l’école Cyrénaïque [10] avec Théodore l’Athée, et enfin celles de Théophraste le Péripatéticien.

À la manière d’un sophiste itinérant, Bion voyagea à travers la Grèce et la Macédoine [11], et fut admis à la cour du roi de Macédoine, Antigone II Gonatas, pendant une courte période. Il décida ensuite d’enseigner la philosophie pour son compte, quelque temps à Rhodes [12], et termina ses jours à Chalcis [13], en Eubée [14].

De ses nombreux ouvrages n’ont été conservés que quelques fragments et quelques maximes rapportées par divers auteurs. Selon lui, le mal, c’est de ne pouvoir supporter le mal. Il considérait la présomption comme un obstacle au progrès.

Dans ses Entretiens, d’après Diogène Laërce, il critiquait à la manière de Théodore l’Athée les idées que se faisaient les hommes des dieux. Il a attaqué les dieux, les musiciens, les géomètres, les astrologues, et les riches, et a nié l’efficacité de la prière.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Bion de Borysthène/ Portail de la philosophie antique/ Portail de la Grèce antique/ Catégories : Philosophe antique/ Philosophe du 3ème siècle av. jc

Notes

[1] Colonie d’Olbia pontique à l’embouchure du fleuve Borysthène

[2] Un sophiste désigne à l’origine un orateur et un professeur d’éloquence de la Grèce antique, dont la culture et la maîtrise du discours en font un personnage prestigieux dès le 5ème siècle av. jc en particulier dans le contexte de la démocratie athénienne, et contre lequel la philosophie va en partie se développer. La sophistique désigne par ailleurs à la fois le mouvement de pensée issu des sophistes de l’époque de Socrate, mais aussi le développement de la réflexion et de l’enseignement rhétorique, en principe à partir du 4ème siècle av. jc, en pratique à partir du 2ème siècle ap. jc. dans l’Empire romain.

[3] Le cynisme est une attitude face à la vie provenant d’une école philosophique de la Grèce antique, fondée par Antisthène1, et connue principalement pour les propos et les actions spectaculaires de son disciple le plus célèbre, Diogène de Sinope. Cette école a tenté un renversement des valeurs dominantes du moment, enseignant la désinvolture et l’humilité aux grands et aux puissants de la Grèce antique. Radicalement antimatérialistes et anticonformistes, les Cyniques, et à leur tête Diogène, proposaient une autre pratique de la philosophie et de la vie en général, subversive et jubilatoire.

[4] L’hédonisme est une doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l’évitement du déplaisir constituent l’objectif de l’existence humaine.

[5] Les Scythes sont un ensemble de peuples nomades, d’origine indo-européenne, ayant vécu entre le 7ème siècle et le 3ème siècle av. jc dans les steppes eurasiennes, une vaste zone allant de l’Ukraine à l’Altaï, en passant par le Kazakhstan. Les Perses désignaient ces peuples par le nom de Saka, francisé en Saces. Les sources assyriennes mentionnent les Saces dès 640 avant l’ère chrétienne.

[6] Spartiate

[7] La rhétorique est à la fois la science et l’art de l’action du discours sur les esprits. Le mot provient du latin rhetorica.

[8] Athènes est l’une des plus anciennes villes au monde, avec une présence humaine attestée dès le Néolithique. Fondée vers 800 av. jc autour de la colline de l’Acropole par le héros Thésée, selon la légende, la cité domine la Grèce au cours du 1er millénaire av. jc. Elle connaît son âge d’or au 5ème siècle av. jc, sous la domination du stratège Périclès

[9] L’académie est l’école philosophique fondée dans Athènes par Platon vers 387 av. jc. Elle dure jusqu’en 86 av. jc. L’académie tire son nom du domaine dans lequel elle est située, fait de jardins et de portiques et qui se trouve près du tombeau du héros Académos. Platon et Aristote ont enseigné dans cette école.

[10] Le cyrénaïsme est une école de philosophie grecque du 4ème siècle av. jc, fondée par Aristippe de Cyrène, un des « Socratiques », les disciples de Socrate. L’école est surtout associée à l’hédonisme en éthique. L’école demeura surtout dans la cité de Cyrène, en Libye, ce qui explique qu’on les appelle Cyrénaïques ou Cyrénéens.

[11] Le royaume de Macédoine est un État antique situé au nord de la Grèce correspondant aujourd’hui principalement à la Macédoine grecque. Il est centré sur la partie nord-est de la péninsule grecque, bordé par l’Épire à l’ouest, la Péonie au nord, la Thrace à l’est et la Thessalie au sud. Royaume périphérique de la Grèce aux époques archaïque et classique, il devient l’État dominant du monde grec durant l’époque hellénistique. L’existence du royaume est attestée au tout début du 7ème siècle av. jc avec à sa tête la dynastie des Argéades. Il connaît un formidable essor sous le règne de Philippe II qui étend sa domination sur la Grèce continentale en évinçant Athènes et la ligue chalcidienne pour ensuite fonder la Ligue de Corinthe. Son fils Alexandre le Grand est à l’origine de la conquête de l’immense empire perse et de l’expansion de l’hellénisme en Asie à la fin du 4ème siècle av. jc. Après sa mort, la Macédoine passe brièvement sous la tutelle des Antipatrides dans le contexte des guerres des diadoques. En 277, la royauté échoit à Antigone II Gonatas qui installe la dynastie des Antigonides qui règne jusqu’en 168, date à laquelle la Macédoine est conquise par les Romains. En 146 la Macédoine devient une province romaine.

[12] Rhodes est une île grecque, la plus grande île du Dodécanèse. Elle est située au sud-est de la mer Égée, à 17,7 km de la Turquie, entre la Grèce et l’île de Chypre. Le colosse de Rhodes, l’une des sept merveilles du monde, était une statue gigantesque, traditionnellement située à l’entrée du port de la ville de Rhodes.

[13] Autrefois importante cité antique, Chalcis est la principale ville de l’île et du district régional d’Eubée, en Grèce, située sur le détroit de l’Euripe.

[14] L’Eubée est la plus grande des îles de la mer Égée, située en face de l’Attique et de la Béotie, dont elle est séparée par le détroit de l’Euripe. La période archaïque est considérée comme celle de l’apogée de l’Eubée et de ses cités Chalcis et Erétrie. Puissantes, elles participèrent à la vague de colonisation grecque. Après les guerres médiques, Eubée est totalement soumise aux Athéniens, la ville italienne de Cumes et Naxos en Sicile, deviennent des colonies de Chalcis.