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L’histoire pour le plaisir

Guan Yu ou Kouan Yu

mercredi 20 octobre 2021, par ljallamion

Guan Yu ou Kouan Yu (vers 160/162-vers 219/220)

Général chinois de la fin de la dynastie Han et du début de la période des Trois Royaumes.

Il servit sous les ordres de Liu Bei, le fondateur du royaume de Shu [1], dont il est le frère d’arme avec Zhang Fei, et aurait été un des 5 généraux tigres, avec Huang Zhong , Ma Chao , Zhang Fei et Zhao Yun , bien qu’on ignore s’il a effectivement porté ce titre.

Réputé de son vivant guerrier invincible, il fut capturé et exécuté, avec son fils Guan Ping par les troupes de Sun Quan, par Lu Meng lors du siège de Fan. Il fut divinisé quelques siècles après sa mort sous le nom de Guanshengdijun ou Guandi [2]. Il est toujours vénéré de nos jours en Chine, aussi bien par les taoïstes [3] que par les bouddhistes [4]. Il est particulièrement populaire à Hong-Kong [5] comme dieu de la guerre, des hommes d’affaires et des policiers.

On le représente traditionnellement comme un géant à face rouge avec une très longue barbe et portant un guandao [6] qui pesait, selon la légende, plus de 80 jins [7]. Il a été immortalisé dans le roman des Trois Royaumes [8], où il est dépeint comme un guerrier loyal et honorable capable d’exploits surhumains.

Guan Yu est natif de Hedong dans le district de Xie [9].

Après y avoir tué un potentat local, il devient fugitif et se réfugie dans la préfecture de Zhuo [10] et y rencontre Liu Bei et Zhang Fei, qui recrute alors des hommes pour faire face aux révoltes des Turbans Jaunes [11]. Grâce à ses succès militaires, Liu Bei est nommé préfet du district de Pingyuan [12]. Celui-ci fait de Guan Yu et Zhang Fei ses commandants et donne à chacun une armée privée.

Tous 3 partagent la même couche et se comportaient comme des frères. Zhang Fei et Guan Yu se tiennent néanmoins toujours prêt à servir Liu Bei lors des longues réunions en se tenant debout à ses côtés du lever au coucher du soleil. Ils le suivaient en tout lieu sans s’inquiéter du danger de la situation.

Selon “les Annales du Shu” et l“es Printemps et Automnes du clan Wei”, lorsqu’en 198, Cao Cao et Liu Bei assiègent Lü Bu à Xiapi, Guan Yu demande à Cao Cao la femme de Qin Yilu, Dame Du, en mariage et Cao Cao condescend. Mais peu avant la bataille finale, Guan Yu réitère sa demande à plusieurs reprises si bien que Cao Cao commence à se demander si la dame ne devait pas être de grande beauté. Après la victoire, il la fait mander et la garde pour lui-même, ce qui cause à Guan Yu une vive contrariété.

Plus tard, Liu Bei lance une attaque surprise contre Che Zhou, l’inspecteur de la province de Xu*, et ordonne à Guan Yu de s’établir en garnison à Xiapi [13] et d’y prendre la charge de grand administrateur. Selon “le Livre des Wei”, il lui offre également la direction de la province de Xu.

Plus tard dans le courant de l’année, Liu Bei se retourne contre Cao Cao. En 200, Cao Cao part en campagne à l’Est et Liu Bei se réfugie auprès de Yuan Shao . Cao Cao capture Guan Yu et décide de le garder à son service. Il le nomme pian jiangjun ( [14]) et le traite généreusement.

Cao Cao apprécie énormément Guan Yu, mais sent bien que ce dernier n’a guère envie de demeurer longtemps à son service. Il demande donc à Zhang Liao d’aller parler avec Guan Yu pour sonder ses sentiments. Il rapporta donc son entrevue à Cao Cao.

Yuan Shao envoie un de ses généraux, Yan Liang , pour attaquer Liu Yan, l’administrateur de la préfecture de Dongjun. L’affrontement a lieu à Baima [15] et Cao Cao envoie Zhang Liao et Guan Yu en renfort. Guan Yu, dans la mêlée, tue Yan Liang et ramène sa tête. Cao Cao, sachant que Guan Yu va le quitter, le récompense généreusement et lui offre le titre de marquis de Hanshouting. Mais Guan Yu scelle toutes ses récompenses, laisse une lettre d’adieu, et part rejoindre Liu Bei chez Yuan Shao. Malgré ses conseillers, qui le pressent de lui donner la chasse, Cao Cao s’y refuse.

À la mort de Yuan Shao en 202, Liu Bei se réfugie auprès de Liu Biao et ce dernier meurt en 208 tandis que Cao Cao pacifie la région de Jingzhou. Liu Bei veut alors traverser le Jiang pour aller à Fan, et confie à Guan Yu une flotte d’une centaine de navires pour le rejoindre à Jiangling. De là, ils vont jusqu’à Xiakou et Sun Quan lui prête des troupes pour affronter Cao Cao.

Cao Cao doit battre en retraite tandis que Liu Bei récupère une bonne partie du Jiangnan, distribuant des récompenses aux plus méritants. Il nomme Guan Yu grand administrateur de Xiangyang, et dang kou jiangjun [16] et lui ordonne de se poster en garnison à Jiangbei. Liu Bei conquiert ensuite la province du Yizhou et offre à Guan Yu l’administration de la province du Jingzhou.

Vers cette époque, Guan Yu apprend que Ma Chao, qui n’a jamais été un allié, vient de faire sa soumission à Liu Bei.

Lors d’une bataille, Guan Yu est blessé par une flèche au bras gauche et bien que la blessure se soit guérie, l’os le faisait encore souffrir.

En 219, Liu Bei est proclamé prince de Hanzhong et nomme Guan Yu qian jiangjun  [17]. La même année, Guan Yu dirige une expédition contre Cao Ren à Fan.

Cao Cao dépêche Yu Jin pour aider Cao Ren mais comme c’est l’automne, de nombreuses précipitations font déborder le fleuve Han. Yu Jin perd ses7 armées et se soumet à Guan Yu qui fait exécuter le général Pang De , après lui avoir demandé de rejoindre le Shu et Ma Chao. Les bandits Liang, Jia et Lu, acceptent de se rallier à Guan Yu et son prestige s’étend à toute la Chine.

Cao Cao se demande alors s’il faudrait déménager la capitale à Xudu pour éviter les forces de Guan Yu et Sima Yi opine que Sun Quan ne pouvait se permettre de laisser Guan Yu connaître davantage de victoires. Ils envoient donc un émissaire auprès de Sun Quan pour lui conseiller d’attaquer les arrières de Guan Yu, laissant ainsi Jiangnan à Sun Quan en tant que tribut de guerre et dissolvant ainsi les forces de Fan.

Initialement, Sun Quan dépêche un émissaire auprès de Guan Yu pour arranger un mariage entre son fils, Sun Deng, et la fille de Guan Yu, Guan Yinping. Mais Guan Yu insulte le messager et rejette l’offre, ce qui provoque la fureur de Sun Quan. De plus, Mi Fang, le gouverneur de Nanjun et le général Fu Shiren ont également l’impression que Guan Yu ne les estime guère.

Ceux-ci étaient responsables du rationnement des armées mais s’étaient tenu à l’écart des batailles et Guan Yu jure de les discipliner à son retour. Ils prennent peur et Sun Quan en profite pour les inciter à se soumettre à lui, laissant ainsi l’armée du Wu [18] pénétrer. Cao Cao envoie alors Xu Huang pour assister Cao Ren.

Guan Yu ne peut contenir ses adversaires et appelle à la retraite, mais les troupes de Sun Quan de leur côté avaient déjà capturé Jiangling et pris en otage les femmes et enfants des troupes de Guan Yu, ce qui se traduisit par la dispersion de son armée. Sun Quan fait capturer Guan Yu et l’exécute avec son fils, Guan Ping , par Lu Meng, à Lingju.

Il semblerait que Sun Quan ait voulu le garder à son service, mais ses conseillers s’y opposèrent.

Guan Yu est promu à titre posthume au rang de marquis de Zhuangmou et son fils survivant, Guan Xing, hérite du titre. Celui-ci était fort estimé de Zhuge Liang et il fut nommé intendant au palais et reçut la charge de zhong jian jun [19]. Son fils, Guan Tong, épousa une princesse et fut promu au rang de hu bi zhong lang jiang ( [20]) et meurt sans héritier mâle. C’est donc le fils bâtard de Guan Xing, Guan Yi, qui hérite du titre. Le clan de Guan Yu est entièrement exterminé en 263, lorsque le Wei envahit le Shu, par Pang Hui, le fils de Pang De, car il voulait venger la mort de son père, exécuté par Guan Yu.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Guan Yu/ Portail du monde chinois/ Catégories  : Héros des Trois Royaumes/ Personnalité du bouddhisme

Notes

[1] Le Shu, appelé rétrospectivement Shu postérieur, pour le différencier du Shu antérieur, est l’un des Dix Royaumes ayant existé dans le sud de la Chine durant la Période des Cinq Dynasties et des Dix Royaumes, qui se situe chronologiquement entre les dynasties Tang et Song. Il recouvre l’actuelle province du Sichuan, ainsi que des parties septentrionales du Gansu et du Shaanxi, et sa capitale se situe dans la ville de Chengdu. Il existe de 934 a 965 et est le quatrième et dernier État dominant cette région à porter le nom de Shu.

[2] Saint empereur Guan

[3] Le taoïsme est un des trois piliers de la philosophie chinoise avec le confucianisme et le bouddhisme, et se fonde sur l’existence d’un principe à l’origine de toute chose, appelé « Tao ». Plongeant ses racines dans la culture ancienne, ce courant se fonde sur des textes, dont le Tao Tö King de Lao Tseu, le Lie Tseu et le Zhuāngzi de Tchouang Tseu, et s’exprime par des pratiques qui influencèrent de façon significative tout l’Extrême-Orient, et même l’Occident depuis le 20ème siècle.

[4] Le bouddhisme est, selon le point de vue occidental, une religion (notamment une religion d’État) ou une philosophie, voire les deux, dont les origines sont en Inde au 5ème siècle av. jc à la suite de l’éveil de Siddhartha Gautama et de son enseignement. Le bouddhisme est né en Inde à peu près à la même époque que Mahâvîra, qui rendit plus populaire le jaïnisme, avec lequel il partage une certaine tendance à la remise en cause de l’hindouisme (en particulier de la caste sacerdotale des brahmanes) tel que ce dernier était pratiqué à l’époque (6ème siècle av. jc). Le bouddhisme a repris et aménagé beaucoup de concepts philosophiques de l’environnement religieux de l’époque (tels que dharma et karma, par exemple).

[5] Hong Kong est située dans le Sud-Est de la Chine, sur la rive orientale de la Rivière des Perles, dans le delta du même nom. Cette région administrative, qui occupe une péninsule sur la côte sud ainsi que quelques îles, est baignée par la mer de Chine méridionale. Elle jouxte la province du Guangdong au nord.

[6] une arme d’hast à hampe moyenne de l’époque des Song

[7] environ 40 kg

[8] Les Trois Royaumes est un roman historique chinois sur la fin de la dynastie Han et la période des Trois Royaumes, (169-280). Écrit par Luo Guanzhong au 14ème siècle d’après l’œuvre de Chen Shou écrite au 3ème siècle. Ce roman fait partie des quatre livres extraordinaires de la littérature chinoise, ce qui le classe parmi les romans les plus longs et les plus anciens de l’histoire chinoise avec plus de 800 000 mots en cent-vingt chapitres. Son titre en chinois (Sanguo Yanyi) indique qu’il fait de la vertu son thème principal. Les trois royaumes en question sont ceux de Wei, Shu et Wu.

[9] correspondant au sud-ouest de l’actuel Xian de Linyi dans le Shanxi

[10] aujourd’hui appelée Zhuozhou

[11] La rébellion des Turbans jaunes est une révolte paysanne majeure en Chine, à la fin du 2ème siècle. Le soulèvement &clate en 184 sous le règne de l’empereur Han Lingdi lorsque Zhang Jiao, fondateur de la secte taoïste Taiping (« grande paix »), soulève une partie de la population chinoise contre la dynastie Han, jugée décadente et corrompue. Assiégés, les Han lancent un appel à l’aide et ordonnent une campagne contre les Turbans jaunes qui se comptent par centaines de milliers. De puissants et célèbres généraux, tels que Yuan Shao, Cao Cao, Sun Jian et Ma Teng répondent à cet appel. De son côté, le général Lu Zhi recrute des volontaires. Parmi eux, Liu Bei, Guan Yu et Zhang Fei qui, selon l’Histoire des Trois royaumes, se jurent fraternité et s’en vont combattre les Turbans jaunes. Ils viennent en aide au général Dong Zhuo. Les frères de Zhang Jiao, Bao et Liang, sont battus par Cao Cao et Sun Jian. Bien que la rébellion principale ait été défaite en 185, des poches de résistances restent invaincues et des soulèvements de plus petites ampleurs émergent sporadiquement. Ce n’est qu’en 205, après 21 années de révoltes, que les Turbans jaunes sont définitivement vaincus. La rébellion, qui tire son nom de la couleur dans laquelle les rebelles se drapaient, a été particulièrement importante dans l’histoire de la Chine comme dans celle du taoïsme, à cause des collusions nombreuses entre rebelles et sociétés taoïstes secrètes.

[12] Le xian de Pingyuan est un district administratif de la province du Shandong en Chine. Il est placé sous la juridiction de la ville préfecture de Dezhou. Il s’étend sur 1 050 km² dans des plaines fertiles.

[13] Xiapi est une dénomination géographique qui désigne un ancien district et un ancien xian de la province de Xu en Chine antique. Son emplacement correspond aujourd’hui au nord-ouest du xian de Suining dans le Jiangsu. Bordé à l’ouest par le district de Pei (province de Yu), au nord par les districts de Pengcheng et Donghai, au sud-est par le district de Guangling et au sud-ouest par le district de Jiujiang (province de Yang), le district de Xiapi est traversé par les rivières Si et Huai. Son territoire occupait grosso modo les villes préfectures contemporaines de Suqian et de Huaian au nord-est de la province de Jiangsu. Jusqu’en 72, le district de Xiapi était connu sous le nom de Linhuai.

[14] sorte de lieutenant-général

[15] Le baima est parlé au Sichuan dans le xian de Pingwu rattaché à la ville-préfecture de Mianyang, et dans ceux de Jiuzhaigou et de Songpan, tous deux rattachés à la préfecture autonome tibétaine et qiang d’Aba, ainsi qu’au Gansu, dans le Xian de Wen qui fait partie de la ville-préfecture de Longnan

[16] général qui extermine les criminels

[17] général de l’avant-garde

[18] Le royaume de Wu, connu également sous le nom Sun Wu, est l’un des royaumes de la période des Trois Royaumes en lutte pour le contrôle de la Chine après la chute de la dynastie Han. Il était situé au sud du Yangzi Jiang dans la région des actuelles villes de Nankin, Shanghai et Suzhou, à l’emplacement de l’ancien État de Wu de la Période des Printemps et Automnes. La capitale principale du royaume était Jianye, près de l’actuelle ville de Nankin (Nanjing), mais parfois la capitale fut déplacée à Wuchang, actuelle Ezhou, Hubei. Plus puissant que le royaume du Shu mais plus faible que celui du Wei, le royaume de Wu fut celui qui vécut le plus longtemps des Trois Royaumes de Chine. Il exista pendant 51 ans, de sa fondation en 229 à sa conquête en 280 par le premier empereur de la dynastie Jin, Sima Yan.

[19] superviseur de l’armée

[20] général gentilhomme qui a la rapidité du tigre