Au monastère bénédictin de Saint-Albans [1], il continua l’œuvre historique de Roger de Wendover, la Chronica Majora [2], en l’élargissant par l’ajout des événements étrangers. Il est connu pour son admiration envers Frédéric II du Saint Empire, auquel il attribua le surnom de Stupor Mundi [3].
Matthieu Paris résuma sous le titre “Historia Anglorum ou Historia Minor” de nombreuses et longues chroniques datant de 1067 à 1253. Il fut aussi l’auteur de biographies de saints et de moines, dont une “Life of Saint Albans”. Il illustra ses ouvrages de sa propre main par de nombreuses enluminures et reste l’un des principaux talents de son époque en Angleterre.
Malgré son nom et sa connaissance de la langue française, Matthieu Paris était Anglais de naissance, descendant peut-être de la famille Paris originaire d’Hildersham, dans le Cambridgeshire [4]. Il est possible qu’il ait étudié à Paris dans sa jeunesse, après avoir reçu sa première éducation à l’école monastique de Saint-Albans.
La première chose que nous savons de lui, c’est qu’il fut admis comme moine à Saint-Albans, dans le Hertfordshire [5], en 1217. Il est certain qu’il était familier avec les usages de la noblesse et même de la royauté, ce qui peut indiquer qu’il était issu d’une famille d’un rang assez élevé, mais il est aussi certain que c’était un trait de sa personnalité. Il passa la plus grande partie de sa vie dans cette abbaye, mais en 1248 il est envoyé au royaume de Norvège [6] comme porteur d’un message de Louis IX à Haakon IV et il plut tant au roi de Norvège qu’il fut invité, plus tard, à superviser la réforme du monastère bénédictin de Nidarholm, près de Trondheim [7], sur l’ordre d’Innocent IV.
Outre ces missions, l’activité que l’on connaît de lui fut consacrée à l’Histoire, une tâche pour laquelle les moines de Saint-Albans ont longtemps été célèbres. Ayant été admis dans l’ordre en 1217, il hérite en 1236 du rôle de Roger de Wendover, chargé officiellement d’enregistrer la chronique de l’abbaye. Il révise son travail, et celui de l’abbé Jean de Cella, y ajoutant de nouveaux matériaux pour couvrir le temps de son propre mandat, et cette Chronica Majora est une source historique importante, en particulier pour la période comprise entre 1235 et 1259. Tout aussi intéressantes sont les illustrations que Paris a utilisées dans son travail.
“Le Manuscrit de Dublin” contient des notes intéressantes, qui éclairent le rôle joué par Matthieu Paris dans d’autres manuscrits, et sur la façon dont il se servait des siens propres.