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Theodemir (Wisigoth) ou Theudimer

jeudi 8 octobre 2020, par ljallamion

Theodemir (Wisigoth) ou Theudimer (mort 743)

Noble wisigoth

Noble de premier plan dans le sud - est de la région de Murcie [1] au cours des dernières décennies du royaume wisigothique [2] et pendant plusieurs années après la conquête des Maures [3].

Il dirigea 7 villes du sud-est de l’Espagne, il est mentionnées dans le traité d’Orihuela [4], conservé au 13ème siècle par l’historien andalou Ibn Adarí .

Pendant le règne conjoint d’ Egica et de Wittiza, une flotte byzantine [5] attaqua les côtes du sud de la péninsule ibérique et fut chassée par Theudimer. La datation de cet événement est contestée : elle pourrait avoir eu lieu dans le cadre de l’expédition de Léonce visant à soulager Carthage, sous l’assaut des Arabes, en 697 ou plus tard, vers 702.

Après la défaite du roi Roderic à la bataille de Guadalete [6] en 711 ou 712, Theudimer résiste aux envahisseurs arabes, mais il finit par être vaincu dans une bataille rangée et conclut la paix avec l’émir musulman Abd al-Aziz ibn Musa . Le traité permettait aux chrétiens soumis à l’autorité musulmane pourraient être épargnés et autorisés à continuer à vivre avec leurs familles selon leurs mœurs et à pratiquer leur foi catholique dans leurs églises, mais ils étaient tenus de payer un tribut par habitant et de vaincre les ennemis des conquérants. Le tribut consistait en un dinar, quatre mesures (ou jarres) de blé, d’orge, de jus de raisin et de vinaigre, plus deux de miel et d’huile ; et la moitié pour les esclaves. Theudimer a conservé sa terre et son autorité locale.

Theudimer se rendit ensuite à Damas [7] pour faire confirmer son traité par le calife omeyyade [8]. Cependant, on ignore combien de temps ce traité a duré dans la pratique, s’il a duré jusqu’à la mort de Theudimer ou après, ou a été écourté peu de temps avant sa mort.

Son importance dans la région est attestée par le nombre de nobles goths [9] dans la même région qui ont tenté de prétendre descendre de lui. Les Arabes ont donné à la région le nom commémoratif Tudmir.

Theudimer a laissé un fils, Athanagild, décrit comme très riche, mais le fait qu’il soit ou non son successeur est discuté par les érudits. La région de Tudmir a perdue son indépendance au début des années 780

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé Theodemir (Visigoth)/ Traduit par mes soins

Notes

[1] La région de Murcie est une communauté autonome mono provinciale du sud-est de l’Espagne. Sa capitale est la ville de Murcie mais le siège de l’Assemblée Régionale est à Cartagène. Le royaume de Murcie devint indépendant après l’effondrement du califat de Cordoue. C’était une taïfa qui avait pour centre la ville de Murcie. La taïfa maure de Murcie incluait Albacete et une partie de la région d’Almería. Après la bataille de Sagrajas, en 1086, la dynastie almoravide reprit le contrôle des taïfas et réunifia l’Espagne musulmane. Ferdinand III de Castille obtint la soumission du roi maure de Murcie en 1243 ; comme dans le reste du pays, les musulmans furent expulsés des villes. Le successeur de Ferdinand III, Alphonse X, afin de rendre plus facile l’administration de la région, la divisa en trois parties, gouvernées par des consejos de realengro, des señores seculares, qui se voyaient ainsi remerciés de leur contribution à la Reconquista, et des ordres militaires comme celui de Calatrava. Alphonse X annexa définitivement le royaume de Murcie et la seigneurie de Cartagène en 1266 ; le royaume resta juridiquement un vassal du royaume d’Espagne jusqu’aux réformes prévues par la constitution libérale de 1812.

[2] Les Wisigoths entrent en Gaule, ruinée par les invasions des années 407/409. En 416 les Wisigoths et leur roi Wallia continuent leur invasion en Espagne, où ils sont envoyés à la solde de Rome pour combattre d’autres Barbares. Lorsque la paix avec les Romains fut conclue par le fœdus de 418, Honorius accorda aux Wisigoths des terres dans la province Aquitaine seconde. La sédentarisation en Aquitaine a lieu après la mort de Wallia. Les Wisigoths pénétrèrent en Espagne dès 414, comme fédérés de l’Empire romain. Le royaume des Wisigoths eut d’abord Toulouse comme capitale. Lorsque Clovis battit les Wisigoths à la bataille de Vouillé en 507, ces derniers ne conservent que la Septimanie, correspondant au Languedoc et une partie de la Provence avec l’aide des Ostrogoths. Les Wisigoths installèrent alors leur capitale à Tolède pour toute la suite. En 575 ils conquièrent le royaume des Suèves situé dans le nord du Portugal et la Galice. En 711 le royaume est conquis par les musulmans.

[3] Les Maures, ou anciennement Mores, sont originellement des populations berbères peuplant le Maghreb. Ce terme a changé de signification durant plusieurs périodes de l’histoire médiévale et contemporaine. À partir des conquêtes arabo-musulmanes du 7ème siècle, l’Empire arabe omeyyade, à l’aide du général berbère Tariq Ibn Zyad, conquiert l’Espagne, sous le nom d’Al Andalus. C’est le début de l’Espagne musulmane. À partir de cette époque, le terme « maure » va devenir un synonyme de « musulman », plus particulièrement de n’importe quel musulman vivant en Andalousie, qu’il soit d’origine berbère, arabe ou ibérique. Une population qui s’installera par la suite essentiellement au Maroc après la reconquête de l’Andalousie par l’armée espagnole.

[4] Le Pacte de Tudmir fut signé entre Théodemir (wisigoth) et Abd al Aziz ibn Musa en avril 713 à Orihuela, alors ville principale de la « cora de Tudmir » qui désigne l’actuelle Murcie. Ce pacte met en évidence un aspect méconnu de la conquête musulmane de l’Espagne qui débuta en 711 sous l’impulsion de Musa ben Nusayr, alors gouverneur de l’Ifriqya (c’est-à-dire l’actuelle Afrique du Nord) sous le commandement de Tariq ibn Ziyad à la tête de 7000 berbères, encadrés par 300 Arabes. Abd al Aziz ibn Musa est le fils du gouverneur de l’Ifriqiya chargé de continuer la conquête au sud pendant que son père attaque le nord de la péninsule avec Tariq. D’emblée, abd al Aziz choisit une politique de coopération et de conciliation avec Théodomir, sans doute un dux vaincu par les Arabes et détenteur d’un pouvoir important dans sa région bien éloignée du pouvoir central de Tolède très faible qui tente une vaine centralisation.

[5] L’Empire byzantin ou Empire romain d’Orient désigne l’État apparu vers le 4ème siècle dans la partie orientale de l’Empire romain, au moment où celui-ci se divise progressivement en deux. L’Empire byzantin se caractérise par sa longévité. Il puise ses origines dans la fondation même de Rome, et la datation de ses débuts change selon les critères choisis par chaque historien. La fondation de Constantinople, sa capitale, par Constantin 1er en 330, autant que la division d’un Empire romain de plus en plus difficile à gouverner et qui devient définitive en 395, sont parfois citées. Quoi qu’il en soit, plus dynamique qu’un monde romain occidental brisé par les invasions barbares, l’Empire d’Orient s’affirme progressivement comme une construction politique originale. Indubitablement romain, cet Empire est aussi chrétien et de langue principalement grecque. À la frontière entre l’Orient et l’Occident, mêlant des éléments provenant directement de l’Antiquité avec des aspects innovants dans un Moyen Âge parfois décrit comme grec, il devient le siège d’une culture originale qui déborde bien au-delà de ses frontières, lesquelles sont constamment assaillies par des peuples nouveaux. Tenant d’un universalisme romain, il parvient à s’étendre sous Justinien (empereur de 527 à 565), retrouvant une partie des antiques frontières impériales, avant de connaître une profonde rétractation. C’est à partir du 7ème siècle que de profonds bouleversements frappent l’Empire byzantin. Contraint de s’adapter à un monde nouveau dans lequel son autorité universelle est contestée, il rénove ses structures et parvient, au terme d’une crise iconoclaste, à connaître une nouvelle vague d’expansion qui atteint son apogée sous Basile II (qui règne de 976 à 1025). Les guerres civiles autant que l’apparition de nouvelles menaces forcent l’Empire à se transformer à nouveau sous l’impulsion des Comnènes avant d’être disloqué par la quatrième croisade lorsque les croisés s’emparent de Constantinople en 1204. S’il renaît en 1261, c’est sous une forme affaiblie qui ne peut résister aux envahisseurs ottomans et à la concurrence économique des républiques italiennes (Gênes et Venise). La chute de Constantinople en 1453 marque sa fin.

[6] La bataille du Guadalete se déroule le 19 juillet 711 sur les rives du Guadalete, au sud de la péninsule Ibérique, et oppose le Califat omeyyade au Royaume wisigoth. Les Omeyyades y obtiennent une victoire décisive qui précipite la chute du Royaume wisigoth et permet la conquête de la péninsule Ibérique par les musulmans.

[7] Damas est l’une des plus anciennes villes continuellement habitées. Elle est aussi la ville la plus peuplée de la grande Syrie (Assyrie) (des traces archéologiques remontent au 4ème millénaire av. jc). Elle est citée dans la Bible, dans le livre de la Genèse, et plusieurs fois dans les Livres des Rois et des Prophètes. Damas connut l’influence de nombreuses civilisations dont celles des Assyriens, Perses, Grecs, Séleucides, Romains, Arabes et Turcs. De la fin du 12ème siècle av. jc à 734 av. jc, elle est la capitale du royaume d’Aram-Damas. Elle fut l’un des berceaux du christianisme et vit saint Paul prononcer ses premières prédications, notamment dans la maison d’Ananie, où celui-ci a ouvert une église domestique dès l’année 37. Cette dernière est la plus vieille de Syrie (aujourd’hui dans le quartier chrétien de Bab Touma). En 635, Damas se soumit aux musulmans et devint la capitale de la dynastie des Omeyyades de 661 à 750. Avec l’adoption de la langue arabe, elle devint le centre culturel et administratif de l’empire musulman durant près d’un siècle. Par la suite, elle demeura un foyer culturel majeur et un pôle économique de premier plan profitant de sa situation géographique privilégiée, à la croisée des chemins de La Mecque, l’Afrique, l’Anatolie, la mer Méditerranée et l’Asie (route de la soie en direction de la Chine et du commerce des épices avec l’Inde).

[8] Les Omeyyades, ou Umayyades sont une dynastie arabe de califes qui gouvernent le monde musulman de 661 à 750. Ils tiennent leur nom de leur ancêtre Umayya ibn Abd Shams, grand-oncle de Mahomet. Ils sont originaires de la tribu de Quraych, qui domine La Mecque au temps de Mahomet. À la suite de la guerre civile ayant opposé principalement Muʿāwiyah ibn ʾAbī Sufyān, gouverneur de Syrie, au calife ʿAlī ibn ʾAbī Ṭalib, et après l’assassinat de ce dernier, Muʿāwiyah fonde le Califat omeyyade en prenant Damas comme capitale, faisant de la Syrie la base d’un Califat qui fait suite au Califat bien guidé et qui devient, au fil des conquêtes, le plus grand État musulman de l’Histoire.

[9] Les Goths faisaient partie des peuples germaniques. Selon leurs propres traditions, ils seraient originaires de la Scandinavie. Ils provenaient peut-être de l’île de Gotland. Mais ils pourraient également être issus du Götaland en Suède méridionale ou bien du Nord de la Pologne actuelle. Au début de notre ère, ils s’installèrent dans la région de l’estuaire de la Vistule. Dans la seconde partie du 2ème siècle, une partie des Goths migrèrent vers le sud-est en direction de la mer Noire. Dès le 3ème siècle les Goths étaient fixés dans la région de l’Ukraine moderne et de la Biélorussie où ils furent probablement rejoints par d’autres groupes qui ont été plus ou moins intégrés dans la tribu. Les Goths formaient un seul peuple jusqu’à la fin du 3ème siècle. Après un premier affrontement avec l’Empire romain dans le sud-est de l’Europe au début du siècle, ils se séparèrent en deux groupes : les Greuthunges à l’Est et les Tervinges à l’Ouest qui deviendront par la suite les Ostrogoths ou « Goths brillants », à l’Est, et les Wisigoths ou « Goths sages » à l’Ouest.