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L’histoire pour le plaisir

Sarolt ou Sarolta

vendredi 18 septembre 2020, par lucien jallamion

Sarolt ou Sarolta (vers 955-vers 1008)

Fille d’un gyula [1] de Transylvanie [2], elle épousa le souverain hongrois Géza et fut la mère de saint Étienne, premier roi de Hongrie.

Elle a dû naître à l’époque où prirent fin les invasions hongroises vers l’Occident. Le père de Sarolt, appelé le gyula, dominait largement tout le sud-est du bassin des Carpates [3]. Hongrois comme Géza, il était pourtant complètement indépendant du descendant d’ Arpad grand prince et ses sympathies religieuses allaient plutôt à Constantinople [4] qu’à Rome, mais ce n’était encore là qu’un vernis sur un paganisme ancestral.

Sarolt épousa Géza en 970 ou peu après. Il lui donna pour résidence la petite ville fortifiée de Veszprém [5] qui deviendra le centre d’un comitat[Le comitat, parfois désigné en français dans sa forme contemporaine par le terme de département, est la subdivision politique intermédiaire entre l’État et les localités en Hongrie.]] et le siège du premier évêché du pays. Mais c’est au château d’Esztergom [6], centre du pouvoir de son mari, qu’elle accoucha de Vaïk, le futur Saint Etienne. Elle mit aussi au monde 3 ou 4 filles.

Très énergique et volontaire mais également impatiente et irascible. Elle tua d’ailleurs un jour un homme de ses mains dans un accès de colère. Sa beauté semble avoir été célèbre et fut remarquée non seulement par des souverains étrangers mais aussi par l’évêque de Mersebourg [7]. De plus, elle était une cavalière et une buveuse réputée.

Sarolt n’encouragea pas le prosélytisme du christianisme oriental en Hongrie, même si Etienne avait probablement été baptisé une première fois, dès sa naissance, selon le rite grec. Le nom grec d’Etienne Stephanos était d’ailleurs aussi celui reçu par le père de Sarolt lors de son baptême.

Après la mort de Géza, en 997, Sarolt fut très certainement mêlée à la régence car Etienne n’était encore qu’un adolescent, même s’il avait déjà été marié à Gisèle de Bavière. Elle eut aussitôt à combattre la révolte de Koppany, un cousin de Géza qui alla jusqu’à exiger sa main et termina coupé en quatre.

Par contre, quelques années plus tard, elle obtint de son fils la vie sauve pour son frère, le nouveau gyula : vaincu par Etienne, celui-ci fut simplement exilé.

Elle mourut vers 1008.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Sarolt/ Portail de la Hongrie/ Histoire de la Hongrie

Notes

[1] Le gyula était une fonction au sein du système tribal des premiers Magyars. Les tribus étaient dirigées par un pouvoir bicéphale, dans lequel le gyula était considéré comme un chef militaire, par opposition au kende, chef religieux. Lors de l’Honfoglalás, la fonction de gyula est occupée par Árpád. Après la mort du kende Kurszán lors d’un raid en 907, Árpád instaure un nouveau système monocéphale, à l’origine du système monarchique du futur royaume de Hongrie.

[2] Le territoire de la principauté de Transylvanie a varié dans le temps : son cœur historique correspond à une région située à l’est de la Transylvanie actuelle, dans le centre de la Roumanie. La toponymie laisse penser que différentes ethnies y ont cohabité entre le 3ème et le 10ème siècle. S’y succédèrent des Huns (confédération à dominante turcophone), des Gépides (germanophones), des Avars (autre confédération turcophone), des Slaves (slavonophones), des Bulgares (confédération à composantes iranienne et turque), des Iasses (Alains iranophones). Selon la Gesta Hungarorum, Gelou aurait été le premier dux des Valaques et des Slaves de Transylvanie, vaincu et tué par les Magyars au 10ème siècle en 900 ou 903, et son duché se serait soumis au traité d’Esküllő (aujourd’hui Aşchileu, au nord-ouest de Cluj), mais la fiabilité de cette source est contestée. Quoi qu’il en soit, à partir du 11ème siècle, les Magyars, peuple parlant une langue du groupe finno-ougrien venu du nord de la Mer Noire (pays d’Etelköz) et installés à la place des Avars au centre du bassin danubien, étendent progressivement leur emprise jusqu’aux chaîne des Carpates, y compris sur les montagnes de l’Est (massif du Bihor), puis sur ce qui devient alors la Transylvanie

[3] Les Carpates constituent la partie orientale de l’ensemble montagneux situé au centre de l’Europe, dont les Alpes constituent la partie occidentale. Les Carpates et les Alpes partagent les mêmes origines tectoniques et géologiques. Les Carpates s’étendent sur les territoires de l’Autriche, de la Slovaquie, de la Pologne, de la République tchèque, de la Hongrie, de l’Ukraine, de la Roumanie et de la Serbie. Principale chaîne de montagnes de l’Europe centrale, les Carpates culminent à 2 655 m au mont Gerlachovský en Slovaquie, à 2 544 m au mont Moldoveanu en Roumanie et à 2 499 m au Mont Rysy en Pologne.

[4] Constantinople est l’appellation ancienne et historique de l’actuelle ville d’Istanbul en Turquie (du 11 mai 330 au 28 mars 1930). Son nom originel, Byzance, n’était plus en usage à l’époque de l’Empire, mais a été repris depuis le 16ème siècle par les historiens modernes.

[5] Veszprém est une ville de Hongrie (comitat de Veszprém) bâtie sur cinq collines. Elle est la plus grande ville dans la forêt de Bakony, qui touche au lac Balaton du côté nord en tant que contrefort du Massif central transdanubien. Bien que la ville se trouve à 17 km du lac, elle reste le centre culturel de la rive nord.

[6] Esztergom, anciennement Strigonie, est une localité hongroise au rang de ville, située dans le comitat de Komárom-Esztergom, à la frontière entre la Slovaquie et la Hongrie. Capitale de la Hongrie du 10 au 13ème siècle, la ville a joué un rôle très important dans l’histoire du pays. La cathédrale Saint-Adalbert, qui domine le Danube, est la plus grande basilique d’Europe centrale.

[7] L’évêché de Mersebourg est un diocèse médiéval de l’Église catholique aujourd’hui disparu. Fondé en 968, comme suffragant de l’archidiocèse de Magdebourg, son siège a été localisé à Mersebourg sur la Saale dans la partie orientale du duché de Saxe. Avec Magdebourg et les diocèses de Zeitz et de Meissen, il fut un cœur de l’évangélisation de la marche de l’Est saxonne à l’époque des souverains ottoniens et saliens. En tant qu’évêché (Hochstift), Mersebourg fut également une principauté ecclésiastique et un État du Saint Empire romain. Les frontières de la principauté et du diocèse de Mersebourg ne coïncidaient pas. Les évêques, seigneurs temporels, faisaient partie du collège des princes ecclésiastiques à la Diète d’Empire.