Fils de Géza, duc des Magyars [1], il fut baptisé en 985 en même temps que son père, auquel il succéda en 997. Il épouse la fille du duc Henri II de Bavière, Gisèle, également considérée comme sainte, fin 995 ou début 996, puis devint duc des Magyars à la mort de son père en 997.
Après avoir maté une révolte de l’aristocratie magyare païenne conduite par le chef Koppany en 998, il fut sacré roi de Hongrie le jour de Noël de l’an 1000 avec une couronne envoyée par le pape Sylvestre II et avec le consentement de l’empereur germanique Otton III.
Il défend l’indépendance de la Hongrie contre les Bulgares voisins et l’empereur germanique Conrad II le Salique et se déclare vassal du Saint-Siège.
Il s’employa à la christianisation de la Hongrie en appelant des missionnaires étrangers et en modelant son gouvernement sur l’exemple franc.
Il crée des archevêchés, Kalocsa [2] et Esztergóm [3] et 8 évêchés. Il abolit le système tribal de son peuple et transforme les territoires des clans en comtés, basés autour d’une place forte et ayant à leur tête un ispan [4]. Les deux tiers de la population et des terres dépendent ainsi directement du roi, qui fait de grandes donations aux églises et aux monastères. Le roi et sa cour se déplacent dans les résidences royales, en particulier les forteresses d’Esztergom et Székesfehérvár [5]. Il gouverna avec l’aide d’un Conseil, composé entre autres de l’archevêque d’Esztergom et du palatin.
Á la mort de son fils et unique héritier Émeric en 1031, il fait crever les yeux et plomber les oreilles de son cousin Vazul , prince aîné de la dynastie arpadienne, et exiler ses fils en Pologne pour les évincer de la succession. Il désigna comme héritier Pierre, le fils vénitien de sa sœur.
Il meurt le 15 août 1038. La Hongrie connaît alors un demi-siècle de troubles provoqués par la lutte pour le pouvoir, les différents prétendants au trône faisant appel aux empereurs byzantins ou aux empereurs germaniques.
Bien que son œuvre ait été en partie détruite par ses successeurs, il est le fondateur de l’Etat hongrois et des traditions chrétiennes de la Hongrie. Il fut canonisé en 1083 avec son fils Saint Emeric