C’est un des Sept saints fondateurs de la Bretagne continentale. La ville de Saint-Pol-de-Léon [1] est une étape du pèlerinage médiéval des sept saints de Bretagne continentale appelé aujourd’hui Tro Breizh* ( [2]).
Le patronyme de Paul (Pol) Aurélien, et l’origine bretonne insulaire suggèrent qu’il a pu appartenir à une famille patricienne également connue pour avoir produit Ambrosius Aurelianus qui semble avoir conduit les opérations de défense des Bretons de l’île de Bretagne [3] contre les Saxons [4] entre 470 et 485. Cela confirmerait qu’une migration vers l’Armorique [5] d’un grand nombre de Bretons a eu lieu de manière organisée, sous la conduite des princes et du clergé, à partir du 6ème siècle en raison de l’invasion saxonne de l’île de Bretagne.
Sa Vie en latin a été composée en 884 par Gurmonoc, moine de Landévennec [6]. Le texte nous est connu par deux manuscrits : celui du 10ème, provenant de l’abbaye de Fleury-sur-Loire [7], et conservé à la Bibliothèque publique d’Orléans, est l’un des plus beaux fleurons de la Renaissance Carolingienne en Bretagne. Le second manuscrit, de la fin du 11ème ou du début du 12ème, est conservé à la Bibliothèque nationale.
Paul, surnommé Aurélien, naît à Pen Ohen [8], dans la province de Glamorgan [9] du Dyved [10]. Il a 9 frères et 3 sœurs, dont l’une, Sicofolla, deviendra abbesse. Leur père, Porphino, était un chevalier qui destinait Pol au métier des armes. Face à l’obstination de l’enfant, Porphino le met, à l’âge de 9 ans, en pension dans le monastère de Saint-Hiltud en l’île de Pyrus [11]. Il fit son éducation auprès d’Ildut, avec d’illustres condisciples tels que Samson, Brieuc , Malo ou Gildas. Il fut très vite attiré par la solitude.
Dès l’âge de 15 ans, il obtient de son abbé de se faire ermite à Pen Ohen. Devenu abbé d’un groupe de 12 prêtres, il est ordonné prêtre à son tour à l’âge de 22 ans, par l’évêque de Winchester [12], d’après Albert Le Grand (écrivain) . Il séjourne 5 ans dans l’abbaye de sa sœur Sicofolla, à la cour du roi Mark pour y enseigner les évangiles. Après avoir accompli sa mission il eut une vision divine demandant d’aller prêcher en terre d’Armorique. Il se prépara donc à rejoindre sur le continent son cousin Gwithur, vraisemblablement pour introduire en Armorique la réforme desaint Germain, dont Hiltud était le disciple, contre le pélagianisme [13]. Le roi Mark consentit à le laisser partir, mais refusa de lui donner une de ses cloches qui aurait permis à Pol de tenir les démons éloignés.
C’est ainsi qu’en 517, il débarque, accompagné de 12 prêtres et de 12 cousins ou parents, à Porz an Ejen en Ouessant [14] et s’établit quelque temps à Lampaul [15]. Il aboutit ensuite vers l’île de Batz [16] ou il fut reçu par le comte Withur, un de ses cousins. Lors du dîner un énorme poisson fut servi dans le ventre duquel l’on avait retrouvé la cloche que le roi Mark lui avait refusée [17].
À la demande de son cousin, le comte Withur, Paul débarrasse l’île de Batz d’un dragon avec l’aide de Nuz, gentilhomme de Cléder [18]. Withur lui fait alors don de son palais et de l’île de Batz où il fonda un monastère. Le roi franc Childebert 1er le fait ordonner évêque et le place à la tête de l’évêché de Léon [19] à Castel-Paol [20]. À la suite de son retrait, vers l’an 553, sur l’île de Batz, 3 évêques lui succèdent de son vivant.
Il meurt selon le chanoine Aubert, le 12 mars 594 à l’île de Batz..