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Frédéric-Henri de Nassau

samedi 4 mai 2019

Frédéric-Henri de Nassau (1584-1647)

Prince d’Orange-Capitaine et amiral général des Provinces-Unies-Comte de Nassau-Stathouder de Zélande, de Gueldre, d’Utrecht, d’Overrijssel de 1625 à 1647-Stathouder de Drenthe de 1640 à 1647

Fils de Guillaume 1er d’Orange-Nassau, il est né à Delft [1] 6 mois avant l’assassinat de son père. Sa mère, Louise de Coligny , était la fille du chef huguenotl’amiral de Coligny et la quatrième femme de Guillaume 1er. Ce fut son frère aîné Maurice de Nassau qui assura l’éducation du jeune Frédéric Henri de d’Orange-Nassau.

Sa vie de jeune adulte fut marquée principalement par son éducation rigoureuse ponctuée d’amours homosexuelles à l’intérieur de l’armée néerlandaise et ce jusque dans la quarantaine.

Son frère s’en formalisa jusqu’à ce que sa propre santé mette en péril l’héritage familial. Maurice n’étant devenu père que par son union extra conjugale avec Marguerite de Malines ou Margaretha van Mechelen , pour assurer la pérennité de la maison d’Orange-Nassau, Frédéric-Henri, en 1625, fut contraint d’épouser la comtesse Amélie de Solms-Braunfels fille du comte Jean Albert 1er von Solms-Braunfels qui avait 23 ans.

Lors du décès de son frère, survenu la même année, Frédéric-Henri d’Orange-Nassau fut attitré aux même charges que ce dernier, stathouder [2] dans cinq des sept provinces : en Hollande [3], en Zélande [4], en Utrecht [5], en Overijssel [6] et en Gueldre [7]. Il lui succéda également comme capitaine et amiral de l’Union.

Frédéric Henri d’Orange-Nassau fut presque un aussi bon général que son frère aîné ; en qualité d’homme d’État et de politicien, il montra de grandes capacités de tacticien. Pendant les 22 ans que Frédéric Henri d’Orange-Nassau demeura au services des États généraux des Provinces-Unies [8], la puissance du stathoudérat fut à son apogée. Cette période, qui se poursuivit jusqu’au début du 18ème siècle, fut qualifiée par les auteurs néerlandais de L’âge d’or des Provinces-Unies. Elle fut en effet marquée par de grandes victoires militaires et navales, par une expansion maritime et commerciale internationale, et par un sommet de la culture nationale.

Les exploits militaires de Frédéric Henri d’Orange-Nassau furent nombreux : la prise de Groenlo [9] en 1627 et Bois-le-Duc [10] en 1629, suivie de l’échec à Dunkerque en 1631. Maëstricht [11] en 1632, Skink en 1636, Bréda [12] en 1637, Gennep [13], Sas-de-Gand en 1640, Hulst [14] en 1645 comptent ultérieurement dans les victoires du stathouder.

Pendant toute la durée de son gouvernement, son alliance avec la France fut le pivot de sa politique étrangère, mais vers la fin de sa vie, il choisit de sacrifier cette alliance avec les Français pour signer une paix séparée avec l’Espagne qui reconnut l’indépendance des Provinces-Unies [15] en 1648.

Frédéric Henri d’Orange-Nassau mourut le 14 mars 1647. Ses funérailles furent somptueuses. Il fut inhumé à Delft près de son père.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article Rowen, Herbert H. The Princes of Orange. The Stadholders in the Dutch Republic. Cambridge, Cambridge University Press, 1988

Notes

[1] Delft est une ville et commune de la province néerlandaise de Hollande-Méridionale. Elle est située entre La Haye et Rotterdam et sur le canal du Rhin à la Schie et la Schie.

[2] Le stathoudérat était une fonction politique et militaire médiévale dans les anciens Pays-Bas. Le stathouder connaît aux 16 et 17ème siècles une modification importante de son rôle avec le déclenchement de la guerre de Quatre-Vingts Ans, la sécession des Pays-Bas espagnols et l’accession à l’indépendance des Provinces-Unies. Dans l’histoire de la république néerlandaise, les fonctions et l’autorité du (ou des) stathouder continuèrent de fluctuer grandement selon les circonstances politiques internes et externes. On remarque cependant deux constantes dans l’attribution du stathoudérat durant cette dernière période : l’hérédité de fait en faveur de la Maison d’Orange-Nassau et la sujétion de cette attribution aux États généraux des Provinces-Unies.

[3] La Hollande est une région et une ancienne province des Pays-Bas. En 1840, elle a été divisée en deux entités distinctes : la Hollande-Septentrionale et la Hollande-Méridionale. Du fait de l’importance historique de celle-ci, le terme Hollande est aussi utilisé, par synecdoque, pour désigner l’ensemble des Pays-Bas, bien que cette appellation ne soit pas officielle. En 1806, la République batave est transformée en un royaume de Hollande confié à Louis Bonaparte ; c’est la seule occasion où le terme « Hollande » est utilisé officiellement pour désigner l’ensemble des Pays-Bas.

[4] La Zélande est une province maritime du sud-ouest des Pays-Bas, bordée à l’ouest par la mer du Nord, au sud par la frontière belge, à l’est par le Brabant et au nord par la Hollande-Méridionale.

[5] La province d’Utrecht est une province au centre des Pays-Bas. Elle est, avec sa superficie de 1 449 km², la plus petite des 12. Cette province très centrale et très densément peuplée fait partie de la Randstad. Le chef-lieu est la ville d’Utrecht, qui était le centre de la principauté épiscopale d’Utrecht, précurseur de l’actuelle province.

[6] L’Overijssel est une province des Pays-Bas, située à l’est du pays. Son chef-lieu est Zwolle. La rivière de l’IJssel, dont elle tire son nom, forme en grande partie la frontière naturelle avec la province de la Gueldre.

[7] La Gueldre est une province des Pays-Bas située dans la partie centre-est du pays. Elle est par sa superficie la plus grande province des Pays-Bas. Le chef-lieu est Arnhem. Les principales villes sont : Apeldoorn, Arnhem, Harderwijk, Nimègue, Tiel, Wijchen et Zutphen.

[8] Les états généraux constituaient le corps souverain suprême des institutions républicaines des Provinces-Unies créées par l’Union d’Utrecht de 1579 jusqu’à la révolution batave de 1795. Composés d’une délégation par province (Hollande, Frise, Zélande, Utrecht, Gueldre, Groningue, Overijssel), les états généraux se révélaient être un instrument législatif pour la mise en commun de certaines politiques militaires et navales, de politiques étrangères ainsi que religieuses. De plus, la Généralité pourvoyait à l’administration de certains territoires (pays de la Généralité) issus de conquêtes ultérieures à l’Union (Brabant des États, les Flandres des États, Maastricht, etc.) ou tout simplement jugés trop pauvres pour constituer une province en tant que telle (Drenthe). À ne pas confondre avec les états provinciaux qui détenaient alors la majorité des pouvoirs dévolus aux États modernes.

[9] Le siège de Groenlo est un siège subi par la ville de Groenlo, alors sous domination espagnole, de la part de l’armée des Provinces-Unies, sous le commandement de Frédéric-Henri d’Orange-Nassau, durant la guerre de Quatre-Vingts Ans. Au bout d’un mois de siège, le commandant de la ville, Matthijs Dulken s’est rendu aux Hollandais, abandonnant la cité et ses troupes. Groenlo restera sous le contrôle hollandais jusqu’à la fin de la guerre.

[10] Le siège de Bois-le-Duc eut lieu d’avril au 14 septembre 1629 pendant la guerre de Quatre-Vingts Ans. L’armée des Provinces-Unies commandée par Frédéric-Henri d’Orange-Nassau assiège et prend la ville de Bois-le-Duc fidèle au roi d’Espagne.

[11] Le second siège de Maëstricht eut lieu du 9 juin au 22 août 1632, et vit les Républicains, menés par le stathouder Frédéric-Henri d’Orange-Nassau s’emparer de cette importante place forte contrôlant la Meuse.

[12] En 1637, au cours de la guerre de Quatre-Vingts Ans (qui se confond depuis 1618 avec la guerre de Trente Ans), que les Provinces-Unies ont mené contre l’Espagne pour obtenir leur indépendance, la cité de Bréda, sous domination espagnole, est assiégée par les troupes hollandaises commandées par Frédéric-Henri d’Orange-Nassau. Le siège, qui a duré presque trois mois, s’est conclu par la reddition de la garnison espagnole et l’occupation de la cité par les forces hollandaises. À partir de ce moment, Bréda a appartenu définitivement aux Provinces Unies hollandaises.

[13] Le siège de Gennep fut un siège et la capture du château de Genneperhuis près de Gennep dans le Limbourg , aux Pays - Bas , par l’ armée de Frédéric-Henri pendant la guerre de 80 ans . Le siège dura du 28 juin au 29 juillet 1641, après quoi Gennep fut pris par les assiégeants.

[14] Le siège d’Hulst fut le dernier siège important de la Guerre de Quatre-Vingts Ans. La ville d’Hulst fortement fortifiée, a été conquise par les troupes hollandaises commandées par Frédéric-Henri d’Orange-Nassau après seulement 28 jours. Les Espagnols furent avertis du siège seulement deux jours avant la confrontation. L’armée espagnole rassemblait 2 500 soldats et 250 cavaliers. Les Hollandais attaquèrent avec une force de 12 500 hommes, 2 500 cavaliers et 20 pièces d’artillerie.

[15] Le 26 juillet 1581, par l’acte de La Haye, ces provinces, alors sous l’autorité du roi d’Espagne, prenaient leur indépendance et constituaient une fédération. Les causes de la sécession étaient une réaction face à la centralisation en cours sous les Habsbourg, et la question religieuse, les habitants de ces provinces ayant majoritairement opté, dès le début de la révolte, pour le principe de la liberté de culte à l’encontre de la politique ultra catholique et de l’intolérance de Philippe II d’Espagne. Le calvinisme et l’arminianisme avaient de fait un rôle prépondérant dans les villes comme religion de la classe dominante des régents. En 1586, les États généraux des Provinces-Unies ont constitué l’union confédérale sous forme de république.