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Guillaume d’Aubigné ou d’Aubigny dit Brito

vendredi 19 avril 2019

Guillaume d’Aubigné ou d’Aubigny dit Brito ( mort vers 1148)

Lord de Belvoir-Baron anglo-normand

Il était surnommé Brito pour le distinguer de son homonyme Guillaume d’Aubigny dit Pincerna , issu des seigneurs de Saint-Martin-d’Aubigny [1].

Fils cadet du Breton Main, seigneur de Saint-Aubin-d’Aubigné [2], et de sa femme normande Adelaïde de Bohun [3].

En 1106, Guillaume d’Aubigné participe à la bataille de Tinchebray [4] aux côtés du roi Henri 1er d’Angleterre.

Après la capture de son frère aîné Robert Courteheuse, le roi s’empare du duché de Normandie.

Guillaume est alors très en faveur auprès du roi-duc. Grâce à son patronage, en 1107, il épouse Cécile, la fille aîné de Roger Bigot shérif [5] du Norfolk [6] et officier royal, et d’Alice de Tosny [7].

Il tient apparemment des terres dans divers comtés, Lincolnshire [8], Leicestershire [9], Essex [10], Hertfordshire [11] et Northamptonshire [12], une partie provenant de la dot de sa femme.

Au début des années 1130, après la mort de sa belle-mère, sa femme devient cohéritière des possessions des Tosny. Par sa femme, il entre donc en possession d’une partie de l’honneur de Belvoir [13]. Son quasi-homonyme Guillaume d’Aubigny dit le bouteiller, qui est devenu son beau-frère en épousant Maud Bigot, la sœur de Cécile, est l’autre cohéritier.

Guillaume d’Aubigné est un témoin fréquent des chartes royales d’Henri 1er, et à la fin de son règne est juge itinérant dans le Lincolnshire*. Après l’accession au trône d’Étienne de Blois en 1135, il continue d’attester des chartes royales concernant le Lincolnshire.

En novembre 1140, durant la guerre civile entre le roi Étienne et Mathilde l’Emperesse, son château de Belvoir devient l’objet de la convoitise du comte Ranulph de Gernon. Ce dernier prend la place forte en l’en expulsant avec sa garnison, et s’empare de l’important trésor qui s’y trouve. Agissant au nom du roi, Alain le Noir, lord de Richmond, le reprend au comte de Chester [14] peu après.

Guillaume d’Aubigné vit au moins jusqu’en 1148, date estimée d’une charte de donation à l’abbaye de Pipewell [15].

Il est inhumé dans le prieuré de Belvoir, fondé par Robert de Tosny, le grand-père maternel de sa femme, et dont lui et sa femme avaient été les bienfaiteurs. Le lieu devient le lieu d’inhumation familial.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de K. S. B. Keats-Rohan, « Aubigné, William d’ (d. in or after 1148) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.

Notes

[1] La famille d’Aubigny, qui tire son toponyme de la ville de Saint-Martin-d’Aubigny dans le Cotentin, fait partie des importantes familles baronniales anglo-normandes après la conquête normande de l’Angleterre. La branche principale de la famille acquiert l’honneur et le château d’Arundel comme dot d’Adélaïde de Louvain, la veuve de Henri 1er d’Angleterre. Fin 1141, Guillaume est créé comte d’Arundel par Étienne d’Angleterre. Les descendants portent le titre jusqu’à l’extinction de la ligne mâle directe en 1243. Les FitzAlan, du fait de leur parenté avec les Aubigny, obtiennent le titre en 1289.

[2] Ille-et-Vilaine

[3] La famille de Bohun (ou de Bohon) est une famille baronniale anglo-normande originaire de Saint-Georges-de-Bohon dans le département de la Manche. Après la conquête normande de l’Angleterre, des membres de cette famille s’y installèrent et y prospérèrent, tenant divers offices royaux. Ils acquirent finalement le titre de comte d’Hereford en 1200, puis celui de comte d’Essex en 1239, grâce à leur cousinage avec les Mandeville. La lignée mâle s’arrêta au faîte de sa puissance en 1373, avec le mariage des deux filles de Humphrey IX de Bohun, 7ème comte d’Hereford à deux membres de la famille royale britannique.

[4] La bataille de Tinchebray a eu lieu le 28 septembre 1106, dans la ville de Tinchebray en Normandie, entre des troupes de l’envahisseur Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre, et celle du duc de Normandie, son frère aîné Robert Courteheuse. Cette bataille s’est soldée par une victoire décisive d’Henri Beauclerc, qui lui permit de rattacher la Normandie à l’Angleterre, ce qui n’était plus le cas depuis la mort de leur père Guillaume le Conquérant en 1087. La Normandie restera une possession de la couronne d’Angleterre jusqu’en 1204.

[5] La fonction de shérif est originaire de l’Angleterre pré-normande. Le terme est né d’une contraction des mots anglo-saxons Shire reeve, désignant respectivement : pour le Shire, une circonscription administrative similaire au comté ; pour le reeve, un officier, agent d’un seigneur féodal (très proche du concept du bailli) qui faisait appliquer l’ordre parmi les serfs du domaine. En définitive, le shérif était un grade supérieur de cette fonction de Reeve, correspondant littéralement à celle d’un « bailli du comté ». Après la conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, la fonction perdura, dans le cadre de vicomté. Elle reprit finalement l’appellation de shérif, tandis que vicomte devint un titre héréditaire de pairie.

[6] Le Norfolk est un comté situé dans l’est de l’Angleterre. Sa ville principale est Norwich. Il compte également plusieurs bourgs comme Thetford, Wymondham, Dereham ou encore Fakenham.

[7] La famille de Tosny est un important lignage aristocratique de la Normandie ducale (10ème/12ème siècles) même si elle ne compta aucun comte ou vicomte. Son premier membre est Raoul 1er de Tosny (mort après 1024).

[8] Le Lincolnshire est un comté d’Angleterre situé sur le littoral de la mer du Nord. Il a pour voisins, du nord au sud, les comtés du Yorkshire de l’Est, du Yorkshire du Sud, du Nottinghamshire, du Leicestershire, du Rutland, du Cambridgeshire et du Norfolk. Son chef-lieu est la ville de Lincoln.

[9] Le Leicestershire est un comté d’Angleterre situé au cœur des Midlands. Il est entouré par le Nottinghamshire, le Lincolnshire, le Rutland, le Northamptonshire, le Warwickshire, le Staffordshire et le Derbyshire.

[10] L’Essex est un comté du sud est d’Angleterre au nord-est de Londres.

[11] Le Hertfordshire est un comté qui se trouve à l’intérieur du Royaume-Uni. Situé au nord de Londres, une grande partie sud du comté se trouve à la périphérie nord de la capitale. Le comté est entouré des comtés d’Essex à l’Est, Buckinghamshire à l’ouest et Bedfordshire et Cambridgeshire au nord.

[12] Le Northamptonshire est un comté cérémonial de la région des Midlands de l’Est en Angleterre. Il a des frontières avec huit autres comtés cérémoniaux : la Warwickshire à l’ouest, le Leicestershire et Rutland au nord, le Cambridgeshire à l’est, le Bedfordshire au sud-est, le Buckinghamshire au sud, l’Oxfordshire au sud-ouest et le Lincolnshire au nord-est. Le siège du comté est Northampton. Les autres principales agglomérations sont Kettering, Corby, Wellingborough, Rushden et Daventry.

[13] Leicestershire

[14] Le Cheshire, anciennement appelé « comté de Chester », est un comté en grande partie rural dans le nord-ouest de l’Angleterre. Son chef-lieu administratif est la ville de Chester, bien que Warrington soit la ville la plus peuplée du comté. Cheshire avoisine le Merseyside et Grand Manchester dans le nord, Derbyshire dans l’est et Shropshire et Staffordshire dans le sud. À l’ouest du comté se trouvent deux districts gallois, Flintshire et Wrexham.

[15] Northamptonshire