Fils cadet de Étienne , comte de Penthièvre et d’Havoise de Guingamp. Il épouse Berthe de Bretagne , fille et héritière du duc Conan III de Bretagne et de Mathilde de Normandie.
À la mort de son père, il hérite de ses terres anglaises qui viennent des frères de son père, tandis que le patrimoine familial, le comté de Penthièvre [1], est partagé en deux parties égales entre l’aîné Geoffroy Boterel dit Geoffroy II de Penthièvre et le cadet Henri. Ce partage avait probablement été convenu depuis longtemps, car Alain agît comme lord de Richmond dès 1123
Dans la guerre civile pour la couronne d’Angleterre, il est au service du roi Étienne d’Angleterre contre Mathilde l’Emperesse. Vers 1140, il entre en conflit avec son voisin Guillaume le Gros , le comte d’York, entre autres pour le contrôle des possessions de Gilbert de Gand , son cousin germain, durant sa minorité.
Toujours en 1140, le roi l’envoie en Cornouailles mener une contre-offensive contre Réginald de Dunstanville , le comte de Cornouailles [2]. Ce dernier mène une campagne contre les barons locaux hostiles à sa demi-sœur Mathilde l’Emperesse. Alain y trouve un certain soutien. Il parvient à isoler son adversaire, qui ne contrôle plus qu’un territoire limité à un seul château probablement celui de Launceston [3]. Alain réussit à maintenir sa position de comte de Cornouailles et tient même une cour de justice à Bodmin [4].
En 1140, après la reprise par le roi de la ville et du château de Lincoln [5] au comte de Chester [6] Ranulph de Gernon , une bataille d’envergure se prépare. Le roi ordonne des attaques contre les autres châteaux de Ranulph dans la région. Alain le Noir s’empare de Galclint [7], que le comte a acquis récemment en expulsant Guillaume d’Aubigné , le seigneur de Belvoir. Il prend aussi les châteaux d’Howden et Ripon où il met en garnison des troupes loyales au roi. Il rejoint ensuite le roi à Lincoln, avec des troupes venant du Yorkshire [8], qu’il a mobilisées avec l’aide de Guillaume le Gros comte de York.
Le 2 février 1141, il est dans l’armée royal lors de la bataille de Lincoln [9] durant laquelle le roi est capturé. Pour la “Gesta Stephani” [10], il essaie de capturer le comte de Chester dans une embuscade, mais c’est lui qui se fait capturer et emprisonner. Il doit alors rendre la forteresse de Galclint [11] et faire serment d’allégeance à Ranulph de Gernon. Ces événements permettent à Réginald de Dunstanville de reprendre le contrôle du comté de Cornouailles.
Son conflit avec le comte d’York reprend en 1142, et Étienne doit venir dans le Yorkshire pour empêcher une guerre ouverte entre les deux barons, tous deux ses alliés. En 1143, il assiste Guillaume Cumin , usurpateur du diocèse de Durham [12], dans la défense de Durham contre les forces de l’évêque légitime Guillaume de Sainte-Barbe .
Il n’a pas une réputation d’ami de l’Église, bien qu’il semble avoir changé sur la fin de sa carrière. Vers la fin de l’année 1140, il est impliqué dans la destruction de propriétés ecclésiastiques appartement à l’archevêché d’York. En 1144, il abîme l’église de Rippon.
Toujours en 1143, il est en conflit avec le comte d’York et Ranulph de Gernon pour la garde des domaines de Adam II de Brus durant sa minorité
En Bretagne, il semble qu’Alain se soit emparé de la seigneurie indépendante du Tréguier ou de Guingamp appartenant à l’origine à son frère Henri 1er d’Avaugour . Celle-ci était issue du partage en deux parties égales du comté de Penthièvre effectué par leur père Étienne. La partie principale était connue comme la seigneurie de Penthièvre ou Lamballe. Henri semble avoir été convaincu de lui abandonner et de ne pas se marier. Notamment, en 1145, c’est Alain qui confirme une donation faite par leur père à l’abbaye de Guingamp [13], ce qui confirme qu’il est le suzerain de ce domaine. C’est également dans ce contexte qu’il avait fondé pour les cisterciens le 25 juin 1142 l’abbaye Notre-dame de Coatmalouen [14], “fille” de l’abbaye de Bégard [15]
Quand il meurt en 1146, son fils Conan est mineur. Son droit à l’honneur de Richmond n’est reconnu qu’en 1153/1154. Il meurt en Bretagne et est inhumé à l’abbaye de Bégard