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Faxian ou Fa-Hsien

jeudi 13 décembre 2018

Faxian ou Fa-Hsien (vers 337-422)

Moine bouddhiste chinois

Pèlerin et auteur d’une des premières et précieuses descriptions de l’Inde.

Faxian entame son pèlerinage indien de 399 à 414 en quittant Xi’an [1], alors capitale des Jin postérieurs, passe la Grande Muraille [2] et traverse le désert de Gobi [3].

Arrivé à Khotan [4], il est le témoin d’une grande fête bouddhiste. Là, comme à Yarkand [5], en Afghanistan et dans d’autres terres qui deviendront 200 ans plus tard exclusivement musulmanes, Faxian découvre un bouddhisme florissant.

Il atteint enfin en 402, l’Inde proprement dite et passe les 10 années qui suivent sur la terre natale du bouddhisme, faisant quelques voyages à Peshawar [6] et en Afghanistan en particulier dans la région de Kaboul [7] et dans la vallée du Gange [8]. Son but est la visite des hauts lieux de la vie du Bouddha [9] Shākyamouni ou Siddhārtha Gautama , la copie des textes bouddhiques et l’échange avec les moines et les sages bouddhistes que la contre-réforme hindouiste n’a pas encore rejetés hors de l’Inde. Il fait la description de plusieurs sites puis son texte s’écarte des considérations historiques et géographiques pour devenir plus mystique et théologique.

Du delta du Gange, il s’embarque pour Ceylan [10], qu’il atteint au bout de 14 jours de navigation.

Dans l’île, il fait la transcription de tous les livres sacrés inconnus en Chine qui tombent entre ses mains et assiste à la Perahera de Kandy [11]. Il témoigne aussi de la présence de commerçants arabes dans l’île, 2 siècles avant Mahomet.

En 413, Faxian retourne en Chine par mer, changeant de navire dans un port de l’île de Java [12] et échappe de peu à un naufrage.

Sa relation de voyage montre la force et la prépondérance du bouddhisme en Asie centrale et en Inde au temps de l’effondrement de l’Empire romain. Ses descriptions sont soigneuses et précises, permettant de retrouver la quasi-totalité des lieux décrits. Sa dévotion l’amène à déprécier la Chine qu’il ne voit que comme une terre périphérique à l’Inde, la terre du Bouddha, celle de sa croyance.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité, issu du dictionnaire d’histoire universelle, le petit mourre édition Bordas 2004 p 452/

Notes

[1] Xi’an est la capitale de la province du Shaanxi en Chine. Elle a le statut de ville sous-provinciale. Cette ville, qui a une histoire de plus de 3 100 ans, a été la capitale de la Chine et se nommait alors Chang’an. L’actuelle Xi’an se classe dans les dix plus grandes villes chinoises.

[2] La Grande Muraille est un ensemble de fortifications militaires chinoises construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et à plusieurs endroits entre le 3ème siècle av. jc et le 17ème siècle pour marquer et défendre la frontière nord de la Chine. C’est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’Homme à la fois en longueur, en surface et en masse. Populairement, on désigne sous le nom de « Grande Muraille » la partie construite durant la dynastie Ming qui part de Shanhaiguan sur le territoire de la ville de Qinhuangdao dans la province du Hebei à l’Est pour arriver à Jiayuguan dans la province du Gansu à l’Ouest. Sa longueur varie selon les sources. Selon un rapport de 1990, la longueur totale des murs serait de 6 259,6 km.

[3] Le désert de Gobi est une vaste région désertique comprise entre le nord de la Chine et le sud de la Mongolie. Il englobe environ un tiers de la surface de la Mongolie. Le bassin désertique est délimité par les montagnes de l’Altaï, la steppe de Mongolie, le plateau tibétain et la plaine du Nord de la Chine

[4] Hotan ou Khotan, est une ville-district de 85 035 km² de la région autonome du Xinjiang en Chine. Son centre urbain est une ville-oasis située entre Yarkand (Shache) et Minfeng (Niya) sur la branche de la route de la soie qui contournait le désert du Taklamakan par le sud. Cette oasis est irriguée par la rivière Hotan, dont les sources proviennent de la cordillère du Kunlun.

[5] Yarkand, est une ville-oasis du Xinjiang, en Chine. C’est le chef-lieu du xian de Yarkand. L’oasis est arrosée par les eaux de la rivière Yarkand et couvre 3 210 km². La ville, située sur la route de la soie, occupe une situation stratégique entre Khotan et Kashgar. Elle fut la capitale du Khanat de Yarkand de 1514 à 1705 et du khanat de Kashgar au 17ème siècle.

[6] Peshawar est une ville située dans le nord du Pakistan, à l’extrémité orientale de la passe de Khyber. Elle est la capitale de la province de Khyber Pakhtunkhwa. Connue sous le nom de Purusapura dans l’Inde ancienne, elle était alors la capitale du Gandhara. Elle était aussi connue des Grecs sous le nom de Peukalaotis. C’est la capitale des tribus Pachtounes.

[7] Kaboul est la capitale et la plus grande ville d’Afghanistan. Elle est aussi la capitale de la province de Kaboul, située dans l’Est du pays. À partir du 2ème siècle, et peut-être jusqu’au début du 4ème , Kaboul est intégrée dans l’immense empire kouchan, dont l’une des capitales, à une cinquantaine de kilomètres vers le nord, est Kapissa (aujourd’hui Begram), l’antique Alexandrie du Caucase fondée par Alexandre sans doute en 329 av. jc.

[8] Le Gange est un fleuve de la plaine indo-gangétique, au nord de l’Inde. Sa longueur varie suivant les sources de 2 500 à 3 000 km, son bassin couvre 907 000 km² et son delta est commun avec celui du Brahmapoutre. Le Gange est la plus sainte des sept rivières sacrées de l’Inde.

[9] Le titre de bouddha, désigne une personne ayant, notamment par sa sagesse (prajñā), réalisé l’éveil, c’est-à-dire atteint le nirvāna (selon le hīnayāna), ou transcendé la dualité samsara (Saṃsāra)/nirvana (nirvāņa) (selon le Mahāyāna). Il peut être désigné par d’autres qualificatifs : « Bienheureux », « Celui qui a vaincu », « Ainsi-Venu ». L’appellation de bouddha peut donc référer à plusieurs personnes. Le bouddha le plus connu demeure le fondateur du bouddhisme, Siddhārtha Gautama

[10] Le Sri Lanka est un État insulaire de 65 610 km² du sous-continent indien, situé au sud-est de l’Inde, il a porté auparavant les noms de Tambapanni par les premiers habitants, Taprobane par les Grecs, Serendip (ou Serendib) par les Arabes, puis Ceylan jusqu’en 1972. Le pays possède une diversité religieuse, culturelle et linguistique marquée.

[11] la fête en l’honneur de la dent de Bouddha

[12] dans l’actuelle Indonésie