Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 16ème siècle > Henri 1er de Portugal dit Le cardinal Henri

Henri 1er de Portugal dit Le cardinal Henri

samedi 14 juillet 2018

Henri 1er de Portugal dit Le cardinal Henri (1512-1580)

Roi de Portugal de 1578 à sa mort

Né à Almeirim [1], il fut le 18ème roi de Portugal.

Cinquième fils du roi Manuel 1er et de sa seconde épouse Marie d’Aragon , et le plus jeune frère du roi Jean III. Comme il n’avait jamais pensé monter sur le trône, il se tourna vers le sacerdoce.

Il fut ordonné prêtre, très tôt, pour augmenter l’influence du Portugal dans l’Église catholique romaine qui était, à l’époque, très proche de l’Espagne. Il progressa rapidement dans la hiérarchie de l’Église et fut, successivement, archevêque de Braga [2], premier archevêque d’Évora [3], archevêque de Lisbonne [4] et aussi Grand Inquisiteur avant d’être fait cardinal par le pape Paul III en 1546.

Au cours des 24 ans passés à la tête du diocèse d’Évora, il avait notamment fondé la première université dirigée par les Jésuites [5]. Henri, plus que personne, s’est efforcé à introduire l’ordre des Jésuites au Portugal, utilisant leurs services dans l’empire colonial

De 1557 à 1568, il fut régent du royaume pendant la minorité de son petit-neveu Sébastien 1er, auquel il succéda comme roi après la désastreuse bataille d’Alcácer-Quibir [6] en 1578. Après avoir reçu la confirmation de la mort du roi au monastère d’Alcobaça [7], Henri renonça à ses fonctions ecclésiastiques, rechercha immédiatement une fiancée pour prévoir la continuation de la dynastie d’Aviz [8]. Mais le pape Grégoire XIII qui était lié aux Habsbourg [9] ne le libéra pas de ses vœux.

Il fut acclamé roi, sans grandes pompes, dans l’église de Tous-Les-Saints, au Rossio [10]. Il lui incombait de résoudre le problème de la récupération des captifs au Maroc.

Le roi mourut en 1580 durant les Cortès d’Almeirim ; une junte de cinq gouverneurs prit le pouvoir. Le prince Antoine de Portugal, prieur de Crato dans l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem [11] un petit-fils du roi Manuel 1er mais de naissance illégitime soutenu par la France, se fit donner la couronne. Mais en novembre 1580, le roi Philippe II d’Espagne, autre petit-fils de Manuel 1er et aussi oncle par alliance du roi Sébastien, envoya le duc d’Albe s’emparer du royaume de Portugal par la force.

Lisbonne tomba rapidement, Antoine se réfugia en France et Philippe fut élu roi de Portugal sous le nom de Philippe 1er. Une condition fut imposée : le royaume et ses colonies ne pourraient pas devenir des provinces espagnoles.

Après avoir été inhumé dans la chapelle royale d’Almeirim, le corps du roi Henri 1er fut transféré au monastère des Hiéronymites [12] en 1582.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia Henri Ier (roi de Portugal)/ Portail du Portugal/ Roi de Portugal

Notes

[1] Almeirim est une ville située au centre-est du Portugal, dans le district de Santarém.

[2] L’archidiocèse de Braga est un siège métropolitain de l’Église catholique romaine du Portugal. Il a été érigé comme diocèse au 4ème siècle et élevé au rang d’archidiocèse au 12ème siècle. Le siège archiépiscopal se trouve à la Cathédrale de Braga.

[3] Évora est une ville et une municipalité du Portugal, chef-lieu du District d’Évora, dans la région de l’Alentejo et la sous région de l’Alentejo Central. Son prestige atteint son sommet au 16ème siècle, quand elle est élevée au rang de métropole ecclésiastique. L’université d’Évora, qui se développa à partir d’un collège jésuite, fut fondée à l’instigation du premier archevêque d’Évora, le cardinal Henri 1er de Portugal.

[4] Le patriarcat de Lisbonne est un siège métropolitain de l’Église catholique romaine du Portugal. Le diocèse fondé au 4ème siècle a été élevé au rang d’archidiocèse le 10 novembre 1394, puis à celui de patriarcat le 7 novembre 1716. La cathédrale Santa Maria Maior de Lisbonne est le siège patriarcal.

[5] La Compagnie de Jésus est un ordre religieux catholique masculin dont les membres sont des clercs réguliers appelés « jésuites ». La Compagnie est fondée par Ignace de Loyola et les premiers compagnons en 1539 et approuvée en 1540 par le pape Paul III.

[6] La bataille des Trois Rois (4 août 1578) a été une bataille décisive ayant mis fin au projet d’invasion du Maroc du roi du Portugal Sébastien 1er. Elle eut lieu sur les rives du fleuve Oued al-Makhazin, affluent du Loukos arrosant Ksar-el-Kébir dans la province de Larache. S’opposèrent durant cette bataille l’armée du sultan marocain nouvellement porté au pouvoir, Abu Marwan Abd al-Malik, composée de cavaliers marocains et ottomans (zouaouas), d’artilleurs turcs et d’arquebusiers andalous, et l’armée portugaise du roi Sébastien 1er, assisté de son allié le sultan marocain déchu, Muhammad al-Mutawakkil, principalement composée de mercenaires italiens, flamands et allemands qui lui avaient été accordés par son oncle Philippe II d’Espagne. Les trois principaux protagonistes périrent au cours de cette bataille.

[7] Le monastère de Santa Maria d’Alcobaça, au nord de Lisbonne, Portugal, est fondé au 12ème siècle par le roi Alphonse 1er. Par l’ampleur de ses dimensions, la clarté du parti architectural, la beauté du matériau et le soin apporté à l’exécution, il est considéré comme un chef-d’œuvre de l’art gothique cistercien. Le monastère est imprégné de l’idéal de simplicité ascétique prôné par saint Bernard, une simplicité que les transformations successives apportées au fil des siècles n’ont pas altérée. Au 13ème siècle, le monastère d’Alcobaça était une congrégation riche et influente, dont l’autorité s’étendait sur des terres fertiles, treize bourgs, quatre ports de mer et deux châteaux. L’Ordre a joué, par intermittences, un rôle très important dans la vie intellectuelle et politique du Portugal. Au 16ème siècle, le monastère, tout en poursuivant ses activités éducatives, se distinguèrent dans les arts plastiques, la sculpture notamment, ainsi que l’historiographie : les moines produisirent la première histoire du Portugal. Le monastère se dota d’une imprimerie et d’une bibliothèque.

[8] La maison d’Aviz ou « dynastie jeanine » est une branche cadette de la maison de Bourgogne qui règne sur le royaume de Portugal de 1385 à 1580. Lors de la crise portugaise de 1383-1385, Jean, grand-maître de l’Ordre militaire d’Aviz et fils du roi Pierre 1er, détrône sa nièce Béatrice et s’empare du pouvoir. Sa lignée mâle s’éteint en 1580, et au terme d’une nouvelle crise de succession, le trône passe par les femmes aux Habsbourg d’Espagne en la personne de Philippe II, le fils de Charles Quint. En 1640, après la révolution portugaise, la couronne passe, de nouveau par les femmes, à la maison de Bragance, issue d’un fils du roi Jean, Alphonse de Bragance.

[9] La maison de Habsbourg ou maison d’Autriche est une importante Maison souveraine d’Europe connue entre autre pour avoir fourni tous les empereurs du Saint Empire romain germanique entre 1452 et 1740, ainsi qu’une importante lignée de souverains d’Espagne et de l’empire d’Autriche, puis de la double monarchie austro-hongroise. La dynastie a pris le nom de « Maison de Habsbourg-Lorraine » depuis 1780.

[10] Le Rossio est le nom historique de la place Don Pedro IV située dans la partie basse de la vieille ville de Lisbonne au Portugal. Son importance remonte au Moyen Âge et elle a été le théâtre de nombreuses célébrations, ainsi que de révoltes populaires et exécutions publiques. Située dans un quartier commerçant, elle est aujourd’hui un lieu très fréquenté par les Lisboètes et les touristes. Elle a été rebaptisée pour rendre hommage à Pierre IV, roi de Portugal et premier empereur du Brésil (sous le nom de Pierre 1er) dont la statue en bronze surmonte une colonne dressée au centre de la place.

[11] L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem, appelé aussi ordre des Hospitaliers, est un ordre religieux catholique hospitalier et militaire qui a existé de l’époque des croisades jusqu’au début du 19ème siècle. Il est généralement connu, dès le 12ème siècle, sous le nom de Ordo Hospitalis Sancti Johannis Hierosolymitani. L’origine de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem remonterait à la fin du 11ème siècle dans l’établissement des marchands amalfitains à Jérusalem et la création d’hôpitaux, d’abord à Jérusalem, puis en Terre sainte, d’où son nom d’ordre des « Hospitaliers ». À la suite de donations, il va posséder des établissements, prieurés et commanderies dans toute l’Europe catholique. À l’instar des Templiers, il assume rapidement une fonction militaire pour défendre les pèlerins qu’il accueille sur les chemins de Jérusalem, puis pour combattre les Sarrasins aux côtés des Francs de Terre sainte. Après l’expulsion des Croisés de Terre sainte en 1291, l’Ordre s’installe à Chypre avant de conquérir l’île de Rhodes en 1310 et de devenir une puissance maritime pour continuer à être le rempart de la chrétienté contre les Sarrasins. À la suite de la disparition de l’ordre du Temple en 1314, les Hospitaliers reçoivent les biens des Templiers, ce qui fait d’eux l’ordre le plus puissant de la chrétienté. Expulsé de Rhodes en 1523 par la conquête turque, l’Ordre s’installe à Malte en 1530, dont il est considéré comme le souverain par décision de Charles Quint. Avec sa flotte maritime de guerre, l’Ordre se transforme en une puissance politique qui prend de plus en plus d’importance en Méditerranée centrale jusqu’à la bataille de Lépante en 1571 et jusqu’aux premiers traités des royaumes d’Europe avec les Ottomans. Après quoi il se consacre surtout à des opérations de guerre de course et transforme Malte en magasins d’échanges du commerce méditerranéen avec une quarantaine reconnue dans tous les ports de Méditerranée. En 1798, Bonaparte expulse le grand maître et les chevaliers de l’archipel maltais au nom de la République française

[12] Le Monastère des Hiéronymites est un monastère portugais de l’Ordre de Saint-Jérôme, témoignage monumental de la richesse des découvertes portugaises à travers le monde. Comme la tour de Belém, il est un exemple significatif du style manuélin. Le monastère est situé à l’ouest de Lisbonne au Portugal, dans le quartier de Belém, à l’embouchure du fleuve Tage.