Membre de la famille royale vandale [1] des Hasdings [2], fils du prince Gélarith et petit-fils du prince Gento , fils du roi Genséric.
Arien [3] convaincu, hostile aux Catholiques et aux Byzantins, il renverse en 530 le vieux et faible roi Hildéric qui lui, cherchait un franc rapprochement avec l’Église catholique et surtout Byzance, où il avait passé près de 40 années.
Porté sur le trône, le roi déchu emprisonné, il rompt avec Byzance en 531 et reprend les persécutions religieuses envers les catholiques.
En 533, l’empereur Justinien envoie son meilleur général, Bélisaire, détruire le royaume vandale de Carthage [4]. Les troupes de Gélimer, la célèbre cavalerie vandale, tant redoutée par les Byzantins eux-mêmes, ne surent pas opposer une résistance soutenue face aux troupes de Bélisaire, en grande partie composée de mercenaires barbares aguerris [5].
L’armée vandale, comprenant peut-être 15 000 guerriers, est battue à deux reprises en 533, à Ad Decimum [6] puis à Tricamarum [7] en décembre 533. Cependant, les troupes byzantines furent mises un moment à lourde épreuve, évitant de justesse une défaite qui aurait pu être fatale pour l’expédition byzantine, une retraite aurait été plus que délicate. Bélisaire devait à tout prix vaincre Gélimer.
Ce dernier, perdant espoir et attristé par la mort au combat de son frère Gunthimer, surnommé l’Achille des Vandales pour son courage, se retire vers Bulla Regia [8] avec une petite troupe tandis qu’un soir de septembre 533, Carthage ouvrait ses portes sans résister à Bélisaire, après 3 mois à peine d’expédition.
Bélisaire n’en fut pas pour autant rassuré : il croyait que les Vandales lui tendrait une embuscade et viendrait l’assiéger dans l’ancienne capitale vandale. Et c’est ce qui se passe 3 mois plus tard. Gélimer veut assiéger Carthage, il coupe les vivres et fait boucher l’aqueduc approvisionnant la ville en eau. Gélimer parvient également à s’entendre avec les mercenaires huns qui refusent alors de combattre les Vandales. Bélisaire, sans attendre, décide de lui faire front et marche à sa rencontre.
Á Tricamarum, la cavalerie vandale s’oppose à la cavalerie byzantine : Gélimer est sévèrement battu, perdant un autre frère, Tzato , gouverneur de la Sardaigne. La débandade gagne les troupes vandales tandis que les troupes byzantines prennent possession du camp vandale non loin de là, s’adonnant aux viols et aux massacres malgré la demande de Bélisaire de ne pas faire trop de dégâts lors de l’expédition, cherchant à démontrer que Byzance était intervenue pour libérer l’Afrique des Barbares. Bélisaire reprend ses troupes en main le lendemain mais Gélimer parvient à fuir.
La majeure partie du peuple vandale soumis, Gélimer décide de se rendre à son vainqueur en mars 534. Envoyé à Byzance, il figure au triomphe de l’empereur Justinien, devant qui il doit s’agenouiller et ôter son manteau de pourpre, en signe de soumission.
Justinien épargne la vie de Gélimer. Il reçoit même un domaine en Galatie [9] où il meurt, avant 560.