Successeur du jeune roi Tulga , considéré comme déficient mental, dont il réussit à usurper le trône grâce à une conjuration. Par la suite il se fait élire par les nobles et oindre par les évêques le 30 avril 642. Sous son règne l’État est assaini, la corruption éliminée, les révoltes étouffées et des nouvelles lois établies. Le 7ème concile de Tolède [1] est convoqué le 16 octobre 646.
Il convoque dans la région de Burgos une assemblée de nobles wisigoths ainsi que le peuple, et il est proclamé roi malgré son âge avancé. Tulga est déposé, tonsuré et cloîtré.
Dès sa montée sur le trône, le 30 avril 642, il affirme l’autorité royale face à la noblesse rebelle qu’il soumet violemment en organisant une véritable purge au sein de la haute noblesse gothique. Il fait exécuter 200 Goths appartenant aux familles les plus nobles et 500 appartenant à des familles de rang inférieur, et donna à ses leudes [2] leurs femmes, leurs filles et leurs biens. Ses opposants se réfugient principalement en Septimanie [3], ou en territoire basque chez les Vascons [4].
Le 7ème concile de Tolède tenu en 646 approuve ses actes et les appuie, en durcissant les peines à appliquer contre quiconque se dresserait contre le roi, n’épargnant même pas les ecclésiastiques qui y prêteraient un appui. À ce concile nombre d’évêques ne se présentent pas en raison de l’ingérence du monarque dans les affaires ecclésiastiques. Le roi a limité le droit d’asile du clergé dans les églises, il a mis fin à certains de ses privilèges légaux en imposant des sanctions pécuniaires aux ecclésiastiques qui ne se présentent pas devant les tribunaux civils et il nomme lui-même les évêques.
Ayant étouffé toute opposition, il assure au royaume l’ordre et la tranquillité, puis rend le trône héréditaire, en associant son fils Recceswinth, à la demande des évêques, en raison de son âge avancé et contre les dispositions du 4ème Concile de Tolède. C’est l’objet d’une proclamation faite le 20 janvier 648. À partir de cette date et jusqu’à la mort du vieillard, le 30 septembre 653, tous les deux gouvernent ensemble.
Bien qu’il soit implacable dans son action politique, Chindaswinthe est mentionné comme un grand bienfaiteur dans les annales de l’Église, à laquelle il fait de grandes donations de terres et de privilèges. Il assainit le trésor public, en partie grâce aux biens confisqués aux rebelles, en partie par l’instauration d’un système de recouvrement plus juste et plus efficace. Sur le plan militaire, il entreprend une campagne pour briser une rébellion des Basques et une autre contre les Lusitaniens [5].
En tant que législateur il promulgue une multitude de lois, se rapportant aussi bien à des questions politiques du royaume, qu’à d’autres relatives à la vie économique et sociale. On ignore quelle est sa législation envers les Juifs dans la mesure où elle a existé.
Avec la collaboration d’un clerc prestigieux, Braulio ou Braule de Saragosse , il commence l’élaboration d’un code législatif unique pour les Goths et les Hispano-Romains que son fils Recceswinth devait terminer et promulguer. Il s’agit du Liber ludiciorum [6].
Dans les dernières années de son règne le ressentiment de la noblesse à laquelle il avait confisqué des terres et du clergé qu’il avait dépossédé de certains privilèges, jette le pays dans une situation de conflits, avec diverses rébellions.
Il semble que Chindaswinthe ait occupé les dernières années de sa vie dans des actes de pitié et de charité. Il fonde le monastère de San Román de la Hornija, à San Román de Hornija [7] pour qu’à sa mort qui devait survenir à 90 ans, ses restes reposent dans un sépulcre à côté de ceux de son épouse Reciberga, avec laquelle il avait eu trois fils et une fille.