Petit-fils d’Etichon-Adalric d’Alsace, neveu de sainte Odile, fondatrice et abbesse de l’abbaye de Hohenbourg [1], patronne de l’Alsace.
Devenu orphelin, Remi grandit dans l’abbaye de Munster [2]. Il succéda à l’abbé Agoalde, à la suite de son décès. Toutefois, selon la chronique de l’abbaye, il renonça à cette fonction en 768, en quittant l’abbaye de Munster.
Ensuite, vers 770, il fonda sa propre abbaye. En désirant non seulement l’évolution du diocèse mais aussi le perfectionnement de lui-même, il cherchait un lieu idéal. Il trouva l’île d’Eschau [3] pour ces objectifs. Il fit construire un monastère et une église abbatiale qui fut consacré à la Sainte Vierge ainsi qu’au martyr Saint Trophime.
Grâce à ses deux nieces, Adale et Rodune ou Ruchuine, filles du comte Bodole, l’abbaye fut bien établie. En lui donnant tous leurs biens, elles devinrent successivement les première et deuxième abbesses.
Comme l’établissement manquait de relique, Rémi partit à Rome. Il fut singulièrement accueilli par le pape Adrien 1er qui lui octroya des reliques de Sainte Sophie de Rome et celles de ses trois filles, Foi, Espérance et Charité.
En dépit des dangers sur la route de l’époque, les reliques arrivèrent sans accident à Eschau le 10 mai 777.
Après cet événement, l’abbaye bénédictine devint abbaye Sainte-Sophie. D’après le testament de Remi, rédigé le 15 mars 778.
Remi fut nommé évêque de Strasbourg, après le décès le 8 mars 776 de son cousin germain Heddon, également petit-fils d’Etichon-Adalric d’Alsace. Il jouit, comme son prédécesseur à qui Charles Martel avait octroyé cet évêché, de la faveur de Charlemagne.
L’évêché de Strasbourg fut agrandi par un évêque régionnaire de la Suisse, nommé Rapert. Ce dernier octroya à l’évêque Rémi son monastère de Werd ou Verd [4] fondée par lui-même, mais pour le rétablir.
Puis, l’évêque Rémi rédigea son testament par lequel il consacra et octroya l’île d’Eschau et l’abbaye ainsi que celle de Werd, à Notre Dame et à l’église épiscopale de Strasbourg.
Il mourut le 20 mars 783 à Strasbourg. Selon sa volonté, il fut inhumé le 18 mai dans l’église Saint-Trophime d’Eschau.