Bienvenue sur mon site historique. Bon surf

L’histoire pour le plaisir

Accueil du site > Histoire du 7ème siècle > Odile de Hohenbourg dite sainte Odile

Odile de Hohenbourg dite sainte Odile

samedi 7 décembre 2024, par lucien jallamion (Date de rédaction antérieure : 25 octobre 2014).

Odile de Hohenbourg dite sainte Odile (vers 662-vers 720)

Sarcophage de sainte Odile dans l'abbaye du mont Sainte-Odile.Née à Obernai [1]. Fille du duc Etichon-Adalric d’Alsace et de son épouse Berswinde ou Behrésinde. Elle est la fondatrice et l’abbesse du monastère de Hohenbourg [2], sur l’actuel mont Sainte-Odile [3].

Un texte anonyme écrit peu avant 950 raconte la vie d’Odile, mais il s’agit d’une hagiographie [4], en partie légendaire. Les éléments véritablement biographiques sont donc limités.

Son père attendant un hériter mâle est si violent qu’Odile, qui est née aveugle et donc déshonore sa famille, doit mourir. Sa mère réussit toutefois à la confier à une nourrice et à éloigner sa fille de son époux, et Odile est élevée dans le monastère de Palme [5].

Selon le texte de la Vie de sainte Odile, l’enfant n’a alors pas encore reçu le baptême. Or, c’est le moment où le moine irlandais Erhard, évêque d’Ardagh [6], parcourant la Bavière [7], a une vision dans laquelle Dieu lui ordonne de se rendre à Baume [8] afin de procéder à ce baptême. Ce qu’il fait quelques jours plus tard. Au moment où l’huile sainte touche les yeux de l’enfant, celle-ci retrouve la vue. C’est à ce moment qu’elle reçoit le nom d’Odile, qui signifie “fille de la lumière”

Le miracle fait grand bruit, mais ne suffit pas à apaiser Adalric. Loin de se réjouir lorsque Odile revient le voir, accompagnée de son frère Hugues, il se met dans une telle fureur qu’il tue ce dernier. Celui-ci laissant 3 fils dans le bas âge, dont Remi, futur évêque de Strasbourg [9]. À la suite de cette catastrophe, Etichon-Adalric regrette profondément.

Plus tard dans les années 680, il se repent et donne à Odile son château de Hohenbourg [10], qu’elle transforme en monastère qui deviendra l’abbaye de Hohenbourg. Les bâtiments étant construits sur une montagne, beaucoup de fidèles, notamment les malades, ont du mal à y accéder. Aussi Odile fait-elle construire pour eux un second établissement appelé Niedermünster [11].

En 1946, sainte Odile est proclamée sainte patronne de l’Alsace par le pape Pie XII .

P.-S.

Source : Marie-Thérèse Fischer, La Vie de sainte Odile et les textes postérieurs, Editions du Signe, Strasbourg, 2006, 127 p. Edition, traduction et notes de M.-T. Fischer

Notes

[1] Bas-Rhin

[2] L’Abbaye de Hohenbourg fut fondée en 680 par sainte Odile. Le couvent de Hohenbourg connut un essor exceptionnel au cours de la moitié du xiie siècle avec l’arrivée en 1150 de l’abbesse Relinde

[3] Le mont Sainte-Odile est un mont vosgien, situé à Ottrott dans le département du Bas-Rhin, culminant à 764 mètres d’altitude. Il est surmonté par l’abbaye de Hohenbourg, couvent qui surplombe la plaine d’Alsace, fondé par sainte Odile, patronne de l’Alsace, fille du duc Etichon. Haut lieu de la culture alsacienne, ce couvent est un site de pèlerinage très fréquenté (1 300 000 visiteurs par an). Par temps clair, la vue s’étend jusqu’à la Forêt-Noire et aux Alpes bernoises. Il s’y trouve aussi les vestiges d’une muraille ancienne, le mur païen.

[4] L’hagiographie est l’écriture de la vie et/ou de l’œuvre des saints. Pour un texte particulier, on ne parle que rarement d’« une hagiographie », mais plutôt d’un texte hagiographique ou tout simplement d’une vie de saint. Le texte hagiographique étant destiné à être lu, soit lors de l’office des moines soit en public dans le cadre de la prédication. Un texte hagiographique recouvre plusieurs genres littéraires ou artistiques parmi lesquels on compte en premier lieu la vita, c’est-à-dire le récit biographique de la vie du saint. Une fresque à épisode est également une hagiographie, de même qu’une simple notice résumant la vie du bienheureux. Par rapport à une biographie, l’hagiographie est un genre littéraire qui veut mettre en avant le caractère de sainteté du personnage dont on raconte la vie. L’écrivain, l’hagiographe n’a pas d’abord une démarche d’historien, surtout lorsque le genre hagiographique s’est déployé. Aussi les hagiographies anciennes sont parsemées de passages merveilleux à l’historicité douteuse. De plus, des typologies de saints existaient au Moyen Âge, ce qui a conduit les hagiographes à se conformer à ces modèles et à faire de nombreux emprunts à des récits antérieurs.

[5] L’abbaye de Baume-les-Dames ou abbaye Sainte-Odile est une abbaye bénédictine située dans la commune de Baume-les-Dames (Doubs, France). À l’origine nommée Palma ou Palmense Monasterium, l’abbaye bénédictine (de l’ordre de Saint-Benoît) aurait été fondée au 4ème siècle, par saint Germain, archevêque de Besançon ou par Garnier, maire du palais de Bourgogne, qui mourut à la fin du 6ème siècle. Elle porte le nom de sainte Odile qui s’y serait cachée pour échapper à son père et qui, selon la légende, y aurait retrouvé la vue. L’abbaye est reconstruite au 18ème siècle.

[6] Comté de Longford

[7] Le duché de Bavière est une ancienne principauté allemande qui fut membre du Saint-Empire romain germanique puis rattaché à l’Électorat de Bavière. Sa capitale était la ville de Munich. Vers l’an 600, le territoire de l’actuel État libre de Bavière était occupé par trois tribus : les Baiern, qui ont donné leur nom au pays (Bavière se dit Bayern en allemand), les Francs et les Suèves. Tandis que l’actuelle Bavière du Nord tombait sous la souveraineté des Francs, les Alamans et les Bavarois formaient, au sud, des territoires souverains séparés par la rivière Lech. À ses débuts, le duché de Bavière s’étendait loin vers l’est et le sud, jusqu’à la Carinthie actuelle, en Basse-Autriche et en Haute-Italie. Mais le cœur du pays se situait sur le Danube. Aux 10ème et 12ème siècles, ces territoires ont donné naissance aux duchés de Bavière, de Carinthie et d’Autriche. Le principal siège ducal était Ratisbonne.

[8] Baume-les-Dames est une commune française située dans le département du Doubs, la région culturelle et historique de Franche-Comté et la région administrative Bourgogne-Franche-Comté.

[9] L’archidiocèse de Strasbourg (en latin : archidioecesis Argentoratensis o Argentinensis) est une église particulière de l’Église catholique en France. Son siège est la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. Érigé au 4ème siècle, le diocèse de Strasbourg est un diocèse historique de l’Alsace. À la veille de la Révolution française, il couvrait la Basse-Alsace et l’Ortenau. Depuis 1801, il couvre les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Il est d’abord suffragant de l’archidiocèse de Mayence, puis de celui de Besançon. Depuis 1874, il est exempt, et relève immédiatement du Saint-Siège. Élevé au rang d’archidiocèse en 1988, il n’est pas métropolitain.

[10] À la fin du 7ème siècle, à l’époque des rois mérovingiens, l’Altitona est la propriété du duc d’Alsace Etichon-Adalric, père de la future sainte Odile. Il y fait construire une demeure noble, le château de Hohenbourg. Le monastère est créé vers 700, après que le père d’Odile lui a légué le château, qu’elle transforme en couvent.

[11] c’est-à-dire le monastère d’en bas