Né à Belgentier [1], où ses parents, aixois, se sont réfugiés afin d’échapper à la peste qui sévit à Aix.
Il prend en 1604 le nom de Peiresc, terroir des Alpes-de-Haute-Provence qui lui vient de son père et où il n’a jamais mis les pieds. Il fait des études de philosophie et ressent de l’intérêt pour l’astronomie et découvrira la nébuleuse d’Orion.
Appartenant à une famille de robe, il apprend le droit et est attiré par l’archéologie, ce qui lui permet de poursuivre ses études en Italie. Il revient en France en 1602 afin de préparer son doctorat à l’université de Montpellier. En 1604 il est proclamé docteur en droit.
Il fait de nombreux voyages (Paris, Londres, région des Flandres) avant d’être nommé conseiller au parlement de Provence. Sa demeure d’Aix-en-Provence est un véritable musée où se côtoient sculptures antiques, peintures modernes, médailles, bibliothèque et jardin d’acclimatation.
Fabri de Peiresc est un magnifique exemple de grand intellectuel, à la charnière de la Renaissance et de l’essor scientifique moderne, ce qui lui vaut le titre de « Prince de la république des Lettres ». S’il fut un politique remarqué dans sa région, Fabri de Peiresc fut aussi un infatigable épistolier avec ses 10 000 lettres. En effet, il a été en correspondance régulière avec Malherbe, Hugo Grotius , les frères Dupuy, avec le frère du cardinal Richelieu, Jean Barclay , Rubens, Gassendi, dont il fut le grand ami, mais aussi Galilée et Campanella pour lesquels il lutta afin de les défendre des attaques de l’Inquisition.
Début juillet 1608, les faubourgs d’Aix-en-Provence sont recouverts d’une pluie de « sang ». Quelques moines désireux d’exploiter la crédulité humaine n’hésitent pas à voir dans cet évènement des influences sataniques. Peiresc fait des relevés de cette pluie en recueillant quelques gouttes sur la muraille du cimetière de la cathédrale. Il découvre que ce sont les excréments des papillons qui ont été observés récemment. Le centre ville n’ayant pas été envahi, il est resté épargné. Cette explication scientifique ne calme pas la terreur populaire.
Son talent ne s’arrête pas là. Peiresc est aussi astronome et, à la suite de son ami Galilée, il observe les satellites de Jupiter dont il laisse des croquis montrant qu’il a très bien compris qu’il s’agit de satellites de cette planète. Il veut utiliser les disparitions de ces satellites pour améliorer la connaissance des longitudes et commence à dresser des tables très précises. Apprenant que Galilée a le même projet, il l’abandonne par déférence envers celui qu’il admire.
Entre la fin novembre et le début décembre 1610, il découvre la nébuleuse d’Orion. Il est connu notamment pour avoir entrepris de dresser la première carte de la Lune fondée sur des observations télescopiques.
Cet humaniste s’éteint à l’âge de 57 ans. En son hommage, un buste en bronze a été élevé sur la place de l’université à Aix-en-Provence, en face de la cathédrale Saint-Sauveur.