Il est né à Villanueva de Sigena [1] en Espagne. Il entrevoit le premier le système de la circulation sanguine. Mais il ne s’en tient pas à des recherches scientifiques et se laisse happer par les guerres religieuses de son temps, entre catholiques et protestants.
Dès l’âge de 20 ans, il développe des idées très personnelles sur le dogme de la Sainte Trinité dans un petit livre publié en 1531 sous le titre “De trinitatis erroribus”.
Il entame une correspondance discrète avec le réformateur protestant Jean Calvin et publie en 1553 “Christianismi restitutio” en réplique au livre fondamental de Calvin “L’Institution chrétienne”. Ses détracteurs l’accusent d’aller dans ce livre jusqu’à nier la divinité du Christ, comme les arianistes [2] du 4ème siècle.
Tandis qu’il sert l’évêque de Vienne en Dauphiné [3] en qualité de médecin, un ami de Calvin le dénonce à l’Inquisition catholique en dévoilant la correspondance entre les deux hommes. Il est arrêté mais arrive à s’échapper et ne trouve rien de mieux que de se cacher à Genève [4], où Calvin impose au nom de la Réforme protestante une très sévère discipline morale.
Il est arrêté encore une fois. Son procès donne lieu à un débat très vif. Le Grand Conseil de Genève consulte les autres villes suisses avant de prononcer la condamnation à mort. Calvin se rallie aux partisans de la condamnation faute de pouvoir faire autrement. L’époque ne se prête guère à la tolérance et à la libre discussion, tant du côté protestant que du côté catholique.
Le 26 octobre 1553, il est condamné au bûcher comme hérétique par le Grand Conseil de la république de Genève. Il est brûlé le lendemain à Champel [5], aux portes de la ville.