Né à Clairac [1], près d’Agen, issu d’une famille de petite noblesse protestante, son père fut quelque temps avocat. Son éducation fut d’abord prise en charge par son père. Puis il fut scolarité à Nérac [2] et Montauban et fit des études de médecine à Bordeaux.
A la fin de son adolescence, il devint auteur à gages d’une troupe de théâtre et aurait servi de modèle ridicule à Tristan L’Hermite pour le poète de théâtre du Page disgracié.
Il fait la connaissance de Guez de Balzac avec lequel il entreprend un voyage en Hollande en 1613 ou 1615. En 1616, à Paris, il entre au service du comte de Candale en qualité de secrétaire poétique et s’acoquine avec les seigneurs de la Cour aux mœurs un peu libres et mène grand train.
Sous la protection de Montmorency puis de Liancourt, il fréquente un milieu d’écrivains libres penseurs, qui sous couvert de s’adonner à la littérature "satyrique", critiquent la société dans leurs écrits licencieux.
Trop mêlé aux intrigues de la Cour, réputé débauché, il fut exilé une première fois en 1619 pour avoir "fait des vers indignes d’un chrétien", c’est-à-dire obscènes.
En 1620, il obtient de se joindre à l’armée royale et regagne la faveur de Louis XIII. En 1622 il se convertit au catholicisme, mais on continue à lui attribuer des pamphlets impies.
En 1623 accusés d’avoir écrit “Le Parnasse des poètes satyriques”, contenant des poèmes obscènes. Le père Garasse, jésuite, impute à Théophile le crime d’athéisme. La protection du duc de Montmorency, fut inefficace, en fuite, il est jugé par contumace et condamné au bûcher.
Arrêté en septembre, conduit à la prison du Châtelet, le 17 septembre 1623 et y restera jusqu’en 1625 et y écrira quelques-unes de ses pièces les plus durables, la “Lettre de Théophile à son frère” et la “Maison de Sylvie”, suite de 10 odes commencées à Chantilly chez son protecteur, Henri de Montmorency. Grâce à l’intervention de son ami bien-aimé, des Barreaux , et à la maladresse de ses adversaires, il échappera au bûcher. Banni, puis gracié, il mourra des suites de sa captivité, un an après sa libération, à l’âge de 36 ans.
Il participa à plusieurs recueils collectifs à partir de 1619. Ses Oeuvres regroupent des pièces poétiques relevant de genres divers tels que les stances, les odes, les sonnets, les épigrammes, les lettres en vers, les satires et les élégies. Elles contiennent également deux ouvrages remarquables, quoique de nature fort différente, “Le Traité de l’immortalité de l’âme” et “Les Amours tragiques de Pyrame et Thisbé”, la seule pièce de théâtre qu’il nous ait laissée.