Il est le fils de Jean de Foix, vicomte de Narbonne, et de Marie d’Orléans , la sœur de Louis XII, et petit-fils de Gaston IV de Foix et d’Éléonore d’Aragon, reine de Navarre. Dès 1505, le roi érige pour lui le comté de Nemours en duché-pairie et lui fait même prendre le titre de roi de Navarre. Au moment de la constitution de la Sainte Ligue [1], créée en 1511 par le pape Jules II pour contrarier la France, Gaston, à peine âgé de 22 ans, reçoit le commandement de l’armée d’Italie qui se trouvait dans une situation difficile. En effet, après la mort, le 11 mars 1511 du lieutenant général du roi, Gaston s’’était fait remarquer par son esprit d’initiative dans l’armée d’Italie et il avait su s’imposer à des chefs plus âgés que lui. Ce grand jeune homme aimable aux allures de frêle adolescent était un redoutable stratège. Par une tactique d’usure, il refoula les Suisses dans leurs montagnes. Puis, par une série d’opérations audacieuses, il désarçonna le reste de la Sainte Ligue. Fin janvier 1512, les Vénitiens menaçaient Brescia [2], tandis que l’armée hispano pontificale était sous les murs de Bologne. il n’’était pas question de laisser Jules II récupérer la cité la plus importante des États pontificaux après Rome. Gaston quitta Milan, évita Modène, où l’ennemi l’attendait, et rejoignit, en Finale, son allié, le duc de Ferrare. Il se diriga à marche forcée sur Bologne. Ni le froid, ni les marécages gelés ne le ralentissaient. Dans la nuit du 4 au 5 février, une tempête de neige lui permit d’introduire dans la ville, au nez et à la barbe des assiégeants endormis, 1 300 lances et 14 000 hommes de pied ! A leur réveil, les troupes de la Ligue comprirent que la cité était devenue imprenable. Elles n’insistèrent pas et se replièrent en Romagne.
Gaston de Foix ne s’attarda pas à Bologne. Brescia étant tombé aux mains des Vénitiens, seule la citadelle résistait encore. Le jeune capitaine reprit la cité à l’issue de violents combats de rue, le 18 février. Fin mars, il quitta Brescia pour la Romagne. Il avait reçu des renforts et voulait écraser l’armée hispano pontificale. Mais celle-ci refusa le face à face. Pour l’y contraindre, il se jeta, le 9 avril, sur Ravenne [3], qui abritait les magasins de vivres de l’adversaire. La place soutint le premier assaut et, comme prévu, la Ligue se porta à son secours. Les forces étaient sensiblement égales, quelque 20 000 hommes de chaque côté. Au petit matin du 11 avril, jour de Pâques, la bataille s’engagea, sur les bords du Ronco, au sud de Ravenne. Elle s’achèva par une victoire sans appel des troupes royales. Mais Gaston de Foix fut retrouvé mort sur le champ de bataille.