Cao Shen (mort en 190 avant jc)
2ème chancelier de la dynastie des Han
Il a participé à la guerre Chu-Han [1] aux côtés de Liu Bang et a grandement contribué à la fondation de la dynastie Han [2].
Natif de la contré de Pei [3] dans l’actuel Jiangsu [4] et servait comme directeur de la prison. Il était un ami proche de Liu Bang. Lorsque Liu Bang fut chargé d’escorter certains condamnés au Mont Li [5] pour qu’ils deviennent des ouvriers, certains prisonniers se sont évadés et Liu fut forcé de devenir un fugitif. Il chercha refuge auprès de ses disciples sur le mont Mangdang [6] près de Pei et a maintenu des contacts secrets avec Cao Shen et Xiao He.
En 209 avant jc, après que la Révolte a éclaté dans le village Daze, le magistrat de comté a estimé que Pei devait se rebeller contre la dynastie Qin [7], ce dernier tint compte des conseils de Cao Shen et de Xiao He d’inviter Liu Bang à les rejoindre pour le soutenir. Toutefois, le magistrat changea d’avis et refusa à Liu Bang l’entrée dans la ville. Comme il avait peur que Xiao He et Cao Shen ouvrent la porte de la ville à Liu Bang alors il avait prévu de les faire tuer, mais Xiao et Cao réussirent à s’échapper et à rejoindre Liu. Les habitants se révoltèrent contre le magistrat et le tuèrent ce qui permis à Liu Bang et à ses hommes d’entrer. Liu Bang construisit son armée rebelle à Pei et Cao Shen fut l’un de ses conseillers.
Cao Shen vaincu les armées de Qin mené par Xue Guo, Hu Ling et Fang Yu, et fut promu à un rang élevé par Liu Bang pour ses contributions. Cao Shen défait l’armée Zhang Han et partit vers Zhang Puyang [8]. Il retourna pour aider Liu Bang, qui était pris au piège à Yongqiu, défait Li You, le général Qin défendant Sanchuan. Il conquis 2 fiefs et 122 comtés au total. Dans les batailles suivantes il défait les généraux Qin Wang Li et Zhao Ben et captura Wu Yao menant à Xianyang [9] capitale de Qin.
Après la chute de la dynastie des Qin, Liu Bang reçu le titre de « roi de Han "de Xiang Yu , et transféra la cour à Hanzhong [10] .
Liu Bang accorda à Cao Shen le titre de "marquis de Jiancheng" et l’a promu au grade de général. Cao Shen aida Liu Bang à conquérir les Trois domaines Qins. Au cours de la lutte de pouvoir entre Liu Bang et Xiang Yu, Cao Shen rejoint l’armée de Han Xin sur le front nord. Ils remportèrent des victoires contre les forces de Wei Bao . Pendant ce temps, Cao Shen fut nommé par intérim chancelier de Liu Bang. Après la conquête du royaume de Qi [11], Shen Cao laissa Han Xin et retourna se joindre à Liu Bang dans la résistance à Xiang Yu. Liu Bang envoya plus tard Cao Shen pour supprimer les restes de Qi.
En 202 avant JC, Liu Bang vainquit Xiang Yu à la bataille de Gaixia [12] et unifia la Chine sous son règne. Liu Bang devint l’empereur Gaozu des Han. Pour récompenser ses sujets, Gaozu nomme Cao Shen en tant que personne qui a fait le plus de contributions dans la bataille. Cependant, Cao Shen démissionna de son poste de chancelier. En 201 avant JC, il fut nommé en tant que chancelier du prince de Qi, Liu Fei le fils aîné de Gaozu. Il devint également "marquis de Pingyang".
Alors qu’il était chancelier, Cao Shen demanda l’aide des confucianistes [13] dans le gouvernement de Qi, mais n’a pas été impressionné par leurs idées.
Après avoir discuté avec un spécialiste appelé Falun Gai, Cao Shen fut influencé par L’école de pensée Huang-Lao [14], qui utilisa un mélange de persuasion et de coercition. Cao Shen suivi les conseils de Falun Gai pour mettre en œuvre des politiques visant à restaurer la stabilité sociale.
En 193 avant JC, le chancelier Xiao He mourut et fut remplacé par Cao Shen. Cao Shen passa son temps à boire et festoyer, et continua le système de gouvernance de Xia He, mais ne mis pas en œuvre des nouvelles modifications.
Lorsque l’empereur Huidi des Han lui demanda pourquoi il ne changeait pas le système, Cao Shen répondu qu’il n’était pas aussi bon que Xiao He et ne voulait pas faire des changements de peur d’affecter négativement le système laissé par Xiao.
Notes
[1] La querelle Chu-Han, également connue sous le nom de guerre Chu-Han, est une période d’interrègne dans la Chine ancienne entre la chute de la dynastie Qin et l’établissement de la dynastie Han. Après que le troisième et dernier souverain Qin, Ziying, se soit rendu sans condition aux forces rebelles en 206 av. jc, l’ancien empire Qin a été divisé par le chef rebelle Xiang Yu en dix-huit royaumes, qui ont été gouvernés par divers chefs rebelles et les généraux Qin qui se sont rendus. Une guerre civile éclata bientôt, notamment entre deux grandes puissances rivales : le Chu occidental de Xiang Yu et les Han de Liu Bang.
[2] La dynastie Han régna sur la Chine de 206 av. jc à 220 apr. jc. Deuxième des dynasties impériales, elle succéda à la dynastie Qin (221/206 av. jc) et fut suivie de la période des Trois Royaumes (220/265). Fondée par Liu Bang, chef de guerre d’origine paysanne révolté contre la dynastie Qin, elle compta 28 empereurs.
[3] Comté de Pei, ou Peixian, est sous l’administration de Xuzhou, dans la province du Jiangsu, en Chine, bordant les villes de Jining au nord-ouest et Zaozhuang au nord-est et situées sur la rive ouest du lac Nansi. Il a une superficie de 1 576 kilomètres2 Le comté de Pei était la ville natale de Liu Bang, l’empereur fondateur de la dynastie Han. C’est aussi la ville natale de Fan Kuai, le frère de Liu Bang, l’un des seigneurs les plus connus qui a aidé Liu Bang à renverser la dynastie Qin et à établir la dynastie Han. Les descendants de Fan Kuai vivent toujours dans le comté de Pei aujourd’hui.
[4] Le Jiangsu est une province côtière chinoise située directement au Nord de Shanghai. Elle compte près de 79 millions d’habitants. Sa capitale, Nankin ville d’environ huit millions d’habitants, et d’importance historique considérable est considérée comme la capitale de la Chine par le gouvernement taïwanais. Le Jiangsu est la cinquième province chinoise par la population et la deuxième pour le PIB total.
[5] Mont Li est une montagne située au nord-est de Xi’an dans la province du Shaanxi en Chine. La montagne fait partie de la chaîne de montagnes Qinling et s’élève à une hauteur de 1302 mètres au-dessus du niveau de la mer. C’est l’un des huit sites pittoresques de la plaine de Guanzhong
[6] Mont Mangdang est une colline de Yongcheng, dans le Henan, en Chine, surtout connue pour être l’endroit où l’empereur Gaozu de Han a commencé sa rébellion contre la dynastie Qin. La région près du mont Mangdang a joué un rôle important pendant les soulèvements de la fin des Qin. Chen Sheng, chef de la première rébellion contre les Qin, a été enterré sous la colline. En 210 av. jc, le futur empereur Gaozu de Han déclara sa rébellion au mont Mangdang, lors d’un événement célèbre connu sous le nom de « Massacre du Serpent Blanc ». Un sanctuaire pour l’empereur Gaozu a été construit sur le site sous le règne de l’empereur Wen de Han.
[7] La dynastie Qin est la première dynastie impériale de la Chine, qui dure de 221 à 206 av. jc. C’est la conquête des six États issus de la chute de la dynastie Zhou par l’État de Qin, conquête unifiant de facto le pays, qui l’installe au pouvoir. Les 14 années de règne de son fondateur, Qin Shi Huang, le premier empereur de l’histoire de la Chine, et de son fils Qin Er Shi, représentent, malgré cette brièveté, un tournant capital dans l’histoire nationale
[8] Puyang est une ville de la province du Henan en Chine. Situé sur la rive nord du fleuve Jaune, il est limitrophe d’Anyang à l’ouest, de Xinxiang au sud-ouest et des provinces du Shandong et du Hebei à l’est et au nord respectivement.
[9] Xianyang est une ville de la province centrale du Shaanxi, située sur la rivière Wei à quelques kilomètres en amont (ouest) de la capitale provinciale de Xi’an. Autrefois capitale de la dynastie Qin, elle est aujourd’hui intégrée à la région métropolitaine de Xi’an, l’une des principales agglomérations urbaines du nord-ouest de la Chine. Xianyang faisait partie des environs de la capitale pendant la dynastie des Zhou occidentaux et est devenue la capitale de l’État de Qin en 350 av. jc. pendant la période des Royaumes combattants avant de devenir la capitale de la Chine pendant l’éphémère dynastie Qin.
[10] Hanzhong est une ville du sud-ouest de la province du Shaanxi en Chine, limitrophe des provinces du Sichuan au sud et du Gansu à l’ouest. Le fondateur de la dynastie Han, Liu Bang, a été inféodé en tant que roi de la région de Hanzhong après avoir renversé la dynastie Qin. Au cours de la querelle de Chu-Han, Liu Bang raccourcit son titre en roi des Han, et l’utilise plus tard comme nom de sa dynastie impériale. De cette façon, Hanzhong a été responsable du nom de la dynastie Han, qui a ensuite été saluée comme le premier âge d’or de l’histoire impériale chinoise et prête son nom au principal groupe ethnique en Chine.
[11] Le royaume de Qi était un royaume qui a existé de la période de la querelle Chu-Han à la fin du 2ème siècle av. jc, situé dans l’actuel Shandong et certaines régions environnantes. Le royaume a été établi sur les anciens territoires de l’État de Qi (11èmr siècle av. jc-221 av. jc), une grande puissance pendant la période des Royaumes combattants jusqu’à son annexion par les Qin.
[12] La bataille de Gaixia a eu lieu en 202 avant jc lors de la contention Chu – Han entre les forces de Liu Bang et Xiang Yu . La bataille s’est conclue par la victoire de Liu Bang, qui s’est proclamé empereur de Chine et a fondé la dynastie Han.
[13] Le confucianisme, Rùjià école des lettrés puis Rùxué enseignement des lettrés Rùxué, est l’une des plus grandes écoles philosophiques, morales, politiques et dans une moindre mesure religieuses de Chine. Elle s’est développée pendant plus de deux millénaires à partir de l’oeuvre attribuée au philosophe Kongfuzi, Maître Kong, connu en Occident sous le nom latinisé de Confucius. Après avoir été confrontée aux écoles de pensée concurrentes pendant la Période des Royaumes combattants et violemment combattue sous le règne de Qin Shi Huang, fondateur du premier empire, elle fut imposée par l’empereur Han Wudi en tant que doctrine d’État et l’est restée jusqu’à la fondation de la République de Chine en 1911. Elle a aussi pénétré au Viêt Nam, en Corée et au Japon où elle a été adaptée aux circonstances locales.
[14] Huang-Lao était l’école de pensée chinoise la plus influente du début de la dynastie Han, ayant ses origines dans une campagne politico-philosophique plus large à la recherche de solutions pour renforcer l’ordre féodal tel qu’il est décrit dans la politique des Zhou. Non systématiquement expliqué par l’historiographe Sima Qian, il est généralement interprété comme une école de syncrétisme, se développant en une religion majeure, les débuts du taoïsme religieux.