Originaire d’une famille de petite noblesse picarde [1], il se destine très tôt au métier des armes. Sa vocation l’amènera dès l’âge de 18 ans à voyager en Europe et en Orient.
La visite des Lieux Saints l’influença à tel point qu’il ne cessa de songer à la reconquête du royaume de Jérusalem [2] et milita toute sa vie pour la mise en place d’une nouvelle croisade.
Il fut chancelier du roi de Chypre [3] Pierre 1er de Lusignan de 1358 à 1369 et se retira plusieurs années à Venise [4] après l’assassinat de Pierre 1er.
De retour à Paris en 1373 il deviendra conseiller de Charles V et précepteur du dauphin Charles VI. Il se retira au couvent des Célestins [5] en 1380 et mourut en 1405.
Son œuvre principale est le Songe du vieil pèlerin, commencé fin 1388 et terminé entre juin et octobre de l’année suivante. Dans cet ouvrage il fait parcourir à la Reine Vérité et ses Dames les principales régions de la terre afin de montrer l’étendue du mal qui a corrompu toutes les couches de la société sous toutes les latitudes.
A travers cet ouvrage Philippe de Mézières s’adresse au jeune roi Charles VI afin de le persuader de réformer son royaume, de signer une paix durable avec l’Angleterre, de mettre fin au Schisme et enfin de conduire les chrétiens réunis dans une croisade contre les infidèles.
Il est également l’auteur de l’Oratorio tragedica en 1390, et de l’Épître lamentable, sur le désastre de Nicopolis [6] de 1396, qui vit la victoire décisive du Sultan Bayezid 1er sur les croisés de Sigismond de Luxembourg, roi de Hongrie.
On lui a attribué la traduction d’un traité de droit, le Somnium viridarti [7], qui traite la question des rapports entre le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel.