Bohémond II d’Antioche (vers 1108 - 1130)
2ème prince de Tarente et 2ème prince d’Antioche
Fils de deux parents prestigieux, Bohémond de Hauteville dit Bohémond 1er de Tarente, 1er prince de Tarente [1] et 1er prince d’Antioche [2], et de la princesse Constance de France.
Lorsque son père meurt en mars 1111, il n’est encore qu’un enfant, enfance qu’il passe dans le sud de l’Italie, pendant que la régence d’Antioche est tour à tour assurée par ses cousins Tancrède, puis Roger de Salerne, et enfin par le roi de Jérusalem [3],Baudouin II, qui le mariera avec sa fille, la princesse Alix de Jérusalem . En 1124, âgé de 16 ans, il devient majeur, dirigeant la principauté de Tarente, puis en octobre 1126, il se rend à Antioche [4] pour prendre les rênes de la principauté d’Antioche tout en épousant la princesse Alix de Jérusalem, fille du roi Baudouin.
Il trouva la mort dans une embuscade moins de 4 années plus tard, en combattant les Turcs Seldjoukides [5] de Gümüchtegin . Décapité au combat ou après sa mort, sa tête fut embaumé dans du camphre et envoyé à Abû al-Mansûr al-Fadhl ben Ahmad al-Mustazhir calife abbasside [6] de Bagdad [7]. Il laissa une jeune fille, Constance d’Antioche , née en 1127.
Notes
[1] La principauté de Tarente était un fief dépendant du royaume de Sicile, puis du royaume de Naples. Il a souvent été attribué à des membres de la famille royale. La principauté a été créée à la mort de Robert Guiscard de Hauteville, duc de Pouilles, en 1085. Ce dernier avait d’un premier mariage avec une normande, un fils, Bohémond, et d’un second mariage avec une princesse lombarde un autre fils, Roger Borsa. C’est ce dernier qu’il avait choisi pour lui succéder dans le duché de Pouilles. En compensation, Bohémond reçut de nombreuses terres dans la Capitanate, autour de Tarente, terres qui formèrent la principauté de Tarente. Bohémond partit pour la première croisade en 1096 et conquit la principauté d’Antioche. Il ne revint plus en Italie jusqu’à sa mort en 1111. Son fils Bohémond II lui succéda, mais mourut en Terre Sainte en 1131 en ne laissant qu’une fille.
[2] De sa fondation en 1098 à la prise de la ville par les Mamelouks, plusieurs princes se sont succédés à la tête de la principauté d’Antioche, l’un des premiers États latins d’Orient
[3] Le royaume de Jérusalem fut fondé par des princes chrétiens à la fin de la première croisade, lorsqu’ils s’emparèrent de la ville. C’est l’un des États latins d’Orient. On peut distinguer plusieurs périodes dans son histoire : celles où le titre de roi de Jérusalem est associé à la mainmise croisée sur la ville (1099 - 1187 et 1229 - 1244), et celles où le titre représente le plus haut niveau de suzeraineté des croisés en Terre sainte, mais durant lesquelles la ville en elle-même n’appartient pas aux soldats croisés. Le royaume de Jérusalem fut créé en 1099 après la prise de la ville et ne disparut réellement qu’avec le départ des derniers croisés de Tortose en août 1291, soit moins de deux siècles plus tard.
[4] Antioche, ou Antioche-sur-l’Oronte afin de la distinguer des autres Antioche plus récentes, est une ville historique originellement fondée sur la rive gauche de l’Oronte et qu’occupe la ville moderne d’Antakya, en Turquie. C’était l’une des villes d’arrivée de la route de la soie.
[5] Les Seldjoukides, sont les membres d’une tribu turcique qui a émigré du Turkestan vers le Proche-Orient avant de régner sur l’Iran, puis sur un vaste domaine comprenant l’Irak actuel, et l’Asie Mineure, entre le milieu du 11ème siècle et la fin du 12ème siècle.
[6] Les Abbassides sont une dynastie arabe musulmane qui règne sur le califat abbasside de 750 à 1258. Le fondateur de la dynastie, Abû al-Abbâs As-Saffah, est un descendant d’un oncle de Mahomet, Al-Abbas ibn Abd al-Muttalib. Proclamé calife en 749, il met un terme au règne des Omeyyades en remportant une victoire décisive sur Marwan II à la bataille du Grand Zab, le 25 janvier 750. Après avoir atteint son apogée sous Hâroun ar-Rachîd, la puissance politique des Abbassides diminue, et ils finissent par n’exercer qu’un rôle purement religieux sous la tutelle des Bouyides au 10ème siècle, puis des Seldjoukides au 11ème siècle. Après la prise de Bagdad par les Mongols en 1258, une branche de la famille s’installe au Caire, où elle conserve le titre de calife sous la tutelle des sultans mamelouks jusqu’à la conquête de l’Égypte par l’Empire ottoman, en 1517.
[7] Bagdad ou Baghdad est la capitale de l’Irak et de la province de Bagdad. Elle est située au centre-Est du pays et est traversée par le Tigre. Madīnat as-Salām fut fondée ex nihilo au 8ème siècle, en 762, par le calife abbasside Abou-Djaafar Al-Mansur et construite en quatre ans par 100 000 ouvriers. Selon les historiens arabes, il existait à son emplacement plusieurs villages pré-islamiques, dont l’un s’appelait Bagdad.