Bérenger II de Neustrie (847-930)
Comte de Bayeux et marquis de Neustrie de 886 à 896
Il était issu d’une famille de la noblesse carolingienne installée en Francie orientale [1].
En 886, à la mort du marquis Henri de Babenberg, tué au siège de Paris [2], l’empereurCharles le Gros, qui avait réussi à réunir les morceaux de l’empire de Charlemagne, le chargea de la marche de Neustrie [3] pour la défendre contre les Normands.
Il intervient effectivement contre les raids normands à plusieurs reprises, et principalement dans les régions du Mans [4] et de Bayeux [5].
Une charte de 892 le montre comme un égal de Robert 1er, le titulaire de l’autre marche de Neustrie.
Notes
[1] La Francie orientale est la partie orientale de l’empire carolingien partagé lors du traité de Verdun en 843. Elle échoit à Louis le Germanique. Ce royaume comprenait la part orientale de l’ancienne Austrasie, la Saxe, la Thuringe et la Bavière. Le royaume des Francs orientaux ne gardera que sous les Carolingiens le nom de Francie qui sera dès l’origine également utilisé pour désigner deux régions : l’une originellement peuplée de Francs, la Francie du Rhin ou Lotharingie (« Rheinfranken »), l’autre colonisée par eux, la Francie du Main, ou Franconie (« Mainfranken »).
[2] Le siège de Paris par les Vikings a lieu entre 885 et 887. C’est le quatrième siège de la capitale. Commencé au lendemain du 25 novembre 885, il est interrompu au début de novembre 886 par l’arrivée de l’empereur Charles le Gros. Ce dernier, après avoir promis de verser aux Normands un tribut de sept cents livres d’argent en mars de l’année suivante, les autorise à aller piller la Bourgogne. Le siège de Paris se termine en mai 887 par le paiement de la somme promise. Cet acte contribua à discréditer la dynastie carolingienne et à l’éclosion de ce qui devient la dynastie capétienne.
[3] La marche de Neustrie, créée pour la défense contre les Bretons est désignée par "marche bretonne" et celle contre les Normands par "marche normande". Ces appellations ne sont en rien contemporaines, les deux marches ayant été désignées sous le terme générique de "marche de Neustrie". La "marche bretonne" confiée en 861 à Robert le Fort, comprenait la Touraine, l’Anjou et le Maine, ce dernier ayant à l’époque perdu sa capitale, Le Mans, et les territoires alentours, érigés en apanage, le duché du Mans. La "marche normande", qui s’étendait depuis la région du Mans en Basse Normandie jusqu’à la Seine, échoit à Adalard le Sénéchal et à ses parents Udo et Bérenger, fils du comte Gebhard.
[4] Le Mans est une commune faisant partie des grandes villes du Grand Ouest français, située dans le département de la Sarthe dont elle est la préfecture. La ville se trouve à la confluence des rivières de la Sarthe et de l’Huisne. Ancienne capitale provinciale du Maine, et du Perche à partir du 16ème siècle
[5] Le Bessin est un pays de la Normandie autrefois appelé Pagus Baiocensis (pays de Bayeux). La fondation du pays de Bessin est à mettre en lien avec la création de l’ancien diocèse de Bayeux, autour de la ville d’Augustodurum. Le nom Bessin vient en effet du bas latin baiocassinus ; cet adjectif mentionné dès le 6ème siècle signifiait « de la région des Bajocasses », tribu gauloise dont le chef-lieu était Bayeux. La ville gallo-romaine d’Aregenua, ancienne capitale du peuple des Viducasses, et sa cité ont très tôt été intégrées au diocèse de Bayeux et donc au Bessin. Il est d’ailleurs probable que le ressort de ce premier diocèse comprenait également le futur Cotentin, c’est-à-dire le territoire des Unelles. La création du diocèse de Coutances au 5ème siècle a réduit l’autorité spirituelle de l’évêque de Bayeux aux chrétiens des cités de Vieux et de Bayeux. Dès lors, ce territoire va former le Bessin et ne changera quasiment pas de limites géographiques jusqu’en 1790, date de la création du département du Calvados.