Fille du comte Hugues III de Tours et de la Haute Alsace.
Noble et très pieuse, elle est élevée par sa mère, Ava, dans l’esprit de la religion chrétienne, au milieu d’un monde encore semi barbare. Elle passe probablement une grande partie de sa jeunesse au monastère de Sainte Julie à Brixen [1], dans la province autonome de Bolzano au nord de l’Italie où elle achève son éducation. À la mort d’Amalperge, elle est élue pour lui succéder au siège abbatial.
Lorsqu’en 817 Louis le Débonnaire associe son fils aîné Lothaire 1er à l’empire, ce dernier demande sa main. Le mariage a lieu le 15 octobre 821 à Diedenhoven [2]. La cérémonie se déroule en présence de 32 prélats et seigneurs, dont l’évêque Adeloch de Strasbourg.
Par la suite Lothaire concède à son épouse le protectorat de l’abbaye de Brixen, qu’elle va défendre toute sa vie. À la mort du vénérable abbé Wala de Corbie, précepteur de Lothaire 1er le 31 août 836, elle y fait faire des prières pour le repos de son âme. Les premières années de son mariage sont assez heureuses. Lors de la révolte des fils de Louis le Débonnaire contre leur père, son époux ayant fait partie de conjuration est frappé de disgrâce. Elle se trouve aussi fortement affectée par le divorce suivi du mariage avec Waldrade de son fils Lothaire II de Lotharingie et le rapt de sa fille Irmengarde de Germanie en 846 par Gislebert de Maasgau, comte de Maasgau [3].
Plus tard en 836, un an avant le décès de son père, elle reçoit de celui-ci en accord avec son oncle paternel Leuthard de Sundgau de vastes terres situées en Alsace, dont entre autres Échery [4] au Petit Rombach. Elle y fait construire un petit sanctuaire qu’elle remet en pleine plénitude à l’abbaye de Gorze [5] avec l’approbation de son époux. L’appartenance de ses biens à l’abbaye de Gorze est confirmée plus tard par son fils Lothaire II dans un diplôme envoyé de Strasbourg le 15 octobre 859. En 849, elle fonde l’abbaye d’Erstein [6], fondation que Lothaire 1er reçut en 817 de son père Louis le Pieux par un diplôme daté de Remiremont [7] et qu’il accorda à son épouse. Elle se retire ensuite dans ce monastère, oubliant les angoisses qu’elle avait éprouvées, et y meurt le 20 mars 851. Ses restes mortels sont inhumés dans l’église abbatiale. À sa mort, c’est sa fille cadette qui est nommé abbesse d’Erstein.