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L’histoire pour le plaisir

Geoffroi de Vendôme

mercredi 11 septembre 2024, par lucien jallamion

Geoffroi de Vendôme (vers 1070-1132)

Prélat français

Blason des Comtes de VendômeGeoffroi est issu de la famille de Craon [1], barons de l’Anjou [2]. Il est le fils d’Henri de Nevers, Seigneur du Lion d’Angers [3]. Il fut élevé au château de Craon [4], par son grand-père paternel Robert le Bourguignon dit Robert de Nevers , seigneur de Craon, apparenté aux Comtes de Vendôme [5] et à la Maison des comtes d’Anjou.

Il débuta une formation d’ecclésiastique à l’école épiscopale d’Angers et entra ensuite comme moine bénédictin à l’abbaye de la Trinité de Vendôme [6], où il prit le nom de Geoffroi de Vendôme. Il devint abbé de la Trinité de Vendôme le 24 août 1093 en présence de l’évêque Yves de Chartres.

En 1094, Geoffroi de Vendôme aida financièrement le pape Urbain II à l’emporter sur l’antipape Guibert. Le pape le crée cardinal lors du consistoire en 1094.

En 1095, Geoffroy est présent au concile de Clermont [7].

Geoffroy accueillit plusieurs papes dans son abbaye de Vendôme, en 1098 il reçoit le pape Urbain II, puis en 1107, il accueille le pape Pascal II. Geoffroy participe au concile de Troyes [8] puis se rend ensuite à l’abbaye de Cluny.

Il fut mêlé à toutes les affaires politiques et religieuses, de son temps. Acharné à défendre les privilèges et les exemptions de son monastère. Il s’opposa à la désignation du nouvel évêque d’Angers [9], Renaud.

Bien plus tard, il s’opposa à un autre évêque d’Angers Ulger, ce dernier signala au pape Innocent II, ses démêlés avec son confrère prélat de Vendôme.

En octobre 1131, Geoffroi de Vendôme assiste au concile de Reims [10].

Geoffroi meurt le 26 mars 1132 au prieuré de la Trinité de l’Esvière d’Angers [11].

Il a laissé divers opuscules théologiques, des sermons, ainsi qu’une correspondance importante pour l’histoire de son époque.

P.-S.

Source : Cet article est partiellement ou en totalité issu du texte de Lecouteux Stéphane, L’abbé Geoffroy de Vendôme (1093-1132), initiateur des Annales de Vendôme ?, Cahiers de civilisation médiévale N°52, janvier 2009, éditions Centre d’études supérieures de civilisation médiévale, Poitiers

Notes

[1] La famille de Craon est une ancienne famille de France, connue dès le 11ème siècle, originaire de la cité de Craon située dans le Haut-Anjou de la Mayenne dite Mayenne angevine. Le dernier représentant de cette Maison gouverna quelque temps la Bourgogne sous Louis XI, après la mort de Charles le Téméraire. À l’extinction de cette famille, la maison de Beauvau prit le nom de Craon parce qu’un de ses membres, Pierre, avait épousé une héritière du nom, Jeanne de Craon (de la branche de La Ferté-Bernard), décédée en couches à la naissance de son dernier fils Jean IV de Beauvau ; elle avait demandé que celui-ci prenne les armes et le nom de la maison de Craon.

[2] Dans l’histoire de l’Anjou, le comté d’Anjou émerge au 10ème siècle en conséquence de la dislocation du royaume carolingien. Il devient l’une des plus importantes principautés du royaume de France aux 11ème et 12ème siècles. En 1204, le roi de France Philippe Auguste met la main sur le comté. Celui-ci retrouve une certaine autonomie à partir du règne de Saint Louis en tant qu’apanage. L’Anjou est érigé en duché au début de la guerre de Cent Ans.

[3] Le Lion-d’Angers est une commune française située dans le département de Maine-et-Loire

[4] Craon est une commune française située dans le département de la Mayenne. Craon est située au sud-ouest de la Mayenne, à 30 km au sud-ouest de Laval, 20 km à l’ouest de Château-Gontier, 20 km au nord de Segré et 23 km au nord-est de Pouancé. Ce fut une redoutable forteresse médiévale composée de 27 tours et de 1 600 mètres de murailles, servant à garder la frontière angevine face à la Bretagne. Ce fut une ville marchande très importante (connue pour son fil de lin blanchi) dotée de halles fondées au 12ème siècle et réputées parmi les plus grandes de France. Craon qui fut le siège de la première baronnie d’Anjou était une force politique, judiciaire et religieuse importante, gérant une quarantaine de paroisses. Au Moyen Âge puis sous l’Ancien Régime, le fief de la baronnie angevine de Craon dépendait de la sénéchaussée principale d’Angers et du pays d’élection de Château-Gontier.

[5] Le comté de Vendôme est l’héritier du pagus vindocinensis qui était une subdivision de la cité des Carnutes. Le comté de Vendôme est constitué des châtellenies de Lavardin, de Montoire - dont les seigneurs deviennent comtes de Vendôme en 1218 - de Trôo et de Mondoubleau - annexé au comté en 1406. La seigneurie de Beaugency est un alleu qui passera aux comtes de Blois. Le comté comportait également une vicomté de Vendôme. Un acte de 1484, signale que le comté de Vendôme relevait à cette date du duché d’Anjou.

[6] L’abbaye de la Trinité de Vendôme est fondée en 1033 par Geoffroy 1er Martel, comte de Vendôme. La légende raconte que le comte de Vendôme vit trois étoiles tomber dans un puits, y voyant là un signe divin, Geoffroy Martel décida d’ériger à cet emplacement une abbatiale. Très rapidement prospère, l’abbaye est fréquemment en conflit avec les comtes de Vendôme à propos de leurs droits respectifs, conflit où ils eurent souvent le dessus. L’un des événements marquants de l’histoire de l’abbaye est sans conteste la venue du pape Urbain II. Le concile de Clermont terminé, Urbain II, reprenant son périple, accompagné, en partie, par l’abbé Geoffroi de Vendôme, allait s’arrêter à Vendôme après avoir encore visité une douzaine de villes en à peine 3 mois. Venant du Mans, le pape fut ainsi reçu en l’abbaye de la Trinité du 19 février au 3 mars 1098 soit pendant une dizaine de jours, accompagné, entre autres, du cardinal Raynier (Reniero) qui lui succédera, sous le nom de Pascal II. Puis, il rejoindra les abords de Tours (Rochecorbon, plus exactement), où il consacrera l’église abbatiale de Marmoutier nouvellement rebâtie.

[7] Le concile de Clermont (aujourd’hui Clermont-Ferrand) s’est tenu en Auvergne en 1095. Le pape Urbain II l’avait convoqué pour traiter des problèmes de discipline ecclésiastique, à la suite du concile de Plaisance qui s’était tenu 6 mois plus tôt, mais l’un des faits notables de ce concile est l’appel d’Urbain II à la noblesse de la chrétienté, lui demandant de lutter contre les Turcs qui menacent l’Empire byzantin et de délivrer les lieux saints occupés par les musulmans.

[8] Le concile de Troyes est un concile de l’Église catholique, ouvert à Troyes le 13 janvier 1129, afin de reconnaître officiellement l’ordre du Temple. À l’automne 1127, Hugues de Payns veut faire connaître son ordre, qui traverse une crise de croissance, et qu’il souhaite étendre vers l’Occident. Il part pour Rome avec 5 compagnons (dont Geoffroy de Saint-Omer) afin de solliciter du pape Honorius II une reconnaissance officielle. Celui-ci accepte et convoque un concile à Troyes. Le concile se tient sur le site de l’actuelle cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes, en présence de nombreuses personnalités religieuses dont le prologue de la règle primitive du Temple donne les noms

[9] Angers est une commune de l’Ouest de la France située au bord de la Maine, préfecture du département de Maine-et-Loire. Capitale historique et place forte de l’Anjou, berceau de la dynastie des Plantagenêts, Angers est l’un des centres intellectuels de l’Europe au 15ème siècle sous le règne du « bon roi René ». La ville doit son développement comme son rôle politique et historique à sa position au niveau d’un point de convergence géologique, hydrographique, culturel et stratégique.

[10] Le concile du 18 octobre 1131 prononça l’excommunication d’Anaclet II par Innocent II. Interdiction des tournois, et proposa la trêve de Dieu. Autour du roi Louis VI et du pape se trouvaient là 13 archevêques et 263 évêques.

[11] Le prieuré Saint-Sauveur et de la Trinité de L’Esvière ou prieuré de l’Esvière était situé à Angers, en Maine-et-Loire. Il fut construit sur le site des thermes gallo-romains alimentés par un aqueduc partant de la fontaine de Frottepénil. Foulques Nerra, marié à Elisabeth de Vendôme, sœur de Renaud de Vendôme, évêque de Paris et fils de Bouchard le Vénérable, comte de Vendôme, hérite de ce comté à sa mort, en 1016. Foulques Nerra transmet le comté de Vendôme à Bodon de Nevers marié à sa fille, Adèle de Vendôme-Anjou. En 1023, le comté de Vendôme est transmis à son fils Bouchard II de Vendôme. Celui-ci étant mort en 1028 sans descendance, Geoffroy Martel, qui en est alors le suzerain, remet le comté à sa sœur, Adèle de Vendôme-Anjou, qui en donne la moitié à son fils Foulques l’Oison. Ce dernier se révoltant contre sa mère pour être le maître de tout le comté, cette dernière a vendu sa part à Geoffroy Martel qui a ensuite repris la moitié donnée à Geoffroy l’Oison, en 1032, avant de lui rendre le comté de Vendôme à la demande du roi Henri Ier, en 1056. Geoffroy Martel signe l’acte de fondation de l’abbaye de la Trinité de Vendôme le 30 mai 10401 avec sa femme, Agnès de Bourgogne, après avoir eu ensemble la vision pendant qu’ils résidaient au château de Vendôme de la chute de trois étoiles filantes.