Son prédécesseur, le roi Sisenand , avait laissé une monarchie instable.
Chinthila fut nommé roi par la noblesse et les évêques en mars ou avril 636. La cérémonie et l’élection se firent suivant une coutume établie depuis des temps anciens et conformément au canon nº 75 du 4ème concile de Tolède [1]. En juin de la même année, Chinthila convoqua le 5ème concile de Tolède, où les usurpateurs furent systématiquement menacés de peines sévères ainsi que ceux qui attenteraient contre le roi. De plus, il jeta l’anathème contre tous ceux qui ne respecteraient pas la transmission héréditaire du royaume aux enfants du roi ou à sa famille.
2 ans plus tard, en juin 638, il convoqua un nouveau concile. Beaucoup de sujets firent l’objet de lois, entre autres il fut établi que la personne choisie comme roi serait d’origine noble et en aucun cas prise parmi les tonsurés, les personnes d’origine servile ou les étrangers.
Des peines canoniques furent édictées pour punir les conjurations contre la couronne et il fut convenu que les propriétés acquises justement et légalement par le roi ne pourraient pas être confisquées par son successeur sur le trône. On promulgua également une loi par laquelle on interdisait aux non catholiques de résider à l’intérieur des frontières du royaume. Pour cette raison, il y eut beaucoup de conversions forcées chez les Juifs.
Pendant son règne, la féodalisation connaît un vif essor, surtout dans la moitié nord de la péninsule Ibérique [2], et notamment dans la meseta [3], où l’implantation wisigothique est la plus forte.
Chinthila mourut de causes naturelles le 20 décembre 639 et fut remplacé par Tulga, son jeune fils, qu’il avait désigné comme successeur.
Selon la Chronica regum Wisigotthorum [4], Chinthila régna 3 ans, 9 mois et 11 jours.